Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Auguste Royer

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AUGUSTE ROYER. (Durieux.)

Poire Auguste Royer.

(Durieux.)

Parmi les fruits dégustés, en automne 1853, par la Commission royale de Pomologie, en même temps que les Poires dites Duchesse de Brabant et Louis Dupont, se trouvait, sous le no 7008, celle qui nous occupe ; son historique est le même que celui des deux variétés que nous venons de nommer ; comme elle, elle appartient aux semis de Van Mons, qui sont devenus la propriété de notre collègue, M. Durieux.

Sur la proposition de M. Durieux, la Commission a décidé qu’elle porterait le nom de son président, M. Auguste Royer, de Namur.

Le fruit est plus que moyen, turbiné-pyriforme ou simplement turbiné. L’épiderme, entièrement couvert de roux-fauve, est ponctué de points gris et prend une teinte de brun-orangé à l’époque de sa maturité. Le pédoncule, long de 15 millimètres, est grêle, ligneux, droit et raide, brun ombré de noir au sommet ; il est placé à fleur du fruit. Le calice est irrégulier et se trouve dans une cavité arrondie et peu profonde ; ses divisions sont noires et ordinairement caduques.

La chair, blanc-jaunâtre, est fine et fondante ; son eau est abondante, sucrée et d’un parfum des plus agréables ; quelques petites concrétions pierreuses se trouvent cependant autour du trognon, mais elles ne sont pas assez nombreuses pour diminuer le mérite de la variété, qui est de toute première qualité. Les pepins sont gros, ovales, pointus, aplatis d’un côté et convexes de l’autre ; la couleur en est roux-brun-clair.

La maturité de la Poire Auguste Royer a lieu dans la première quinzaine de novembre.

L’arbre est inerme, très-vigoureux et fertile ; il se comporte également bien en pyramide sur franc et sur coignassier, et pourra probablement être utilisé avec avantage dans la culture des vergers.

Son bois est gros, presque perpendiculaire, brun-foncé lavé de gris ; ses branches à fruits sont grêles, assez allongées, grises.

Les boutons à fleurs sont gros, coniques, pointus, brun-ombré de noir et lavé de gris-cendré.

Les supports sont moyens, allongés, renflés à leur sommet, gris-brun.

Les jeunes rameaux sont gros, longs, droits, lisses et sans stries ; l’épiderme, gris-verdâtre à leur base et du côté de l’ombre, est rougeâtre vers leur sommet du côté du soleil ; des lenticelles ovales, gris-blanc et gris-roux, sont disséminées sur toute la surface de l’épiderme.

Les gemmes supérieurs sont triangulaires-pointus, brun lavé de gris, apprimés à leur base et écartés à leur sommet.

Les gemmes inférieurs sont coniques, pointus, portés sur un renflement notable du bois et sur des rudiments de lambourde.

Les mérithalles sont irréguliers.

Les feuilles sont, en général, moyennes, vert-foncé et planes, mais, quant à la forme, elles diffèrent beaucoup entre elles : les unes sont ovales-arrondies, acuminées, à bords relevés en cuiller et finement serretés ; les autres sont ovales, aiguës, planes et à bords largement serretés ; enfin, il s’en trouve qui sont étroites, lancéolées-pointues, planes et à bords dentés.

Le pétiole est grêle, vert-jaunâtre, canaliculé, long de 2 à 6 centimètres.

Les stipules sont linéaires.

Alexandre Bivort.