Annales de pomologie belge et étrangère/Pomme Ribston pippin

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RIBSTON PIPPIN.

Ribston pippin.

Synonymies : Glory of Yorck ; Formosa pippin (Lindley, Pomol. Britann.) ; Traver’s apple.

Notre honorable correspondant, M. Robert Thompson, a consacré dans la Pomologia Britannica un article étendu à cette excellente variété qu’on peut nommer, à bon droit pensons-nous, la pomme favorite des Anglais. Il y discute assez au long sa filiation, et, sans pouvoir affirmer qu’elle a pris naissance à Ribston, il n’hésite pas à lui attribuer une origine britannique, admettant toutefois qu’elle est issue en Angleterre du pepin d’une variété française de Reinette.

M. Robert Thompson la considère comme identique avec la Traver’s apple ; c’est une question controversable et controversée que nous n’aborderons pas présentement.

Le fruit est d’une grosseur communément au-dessus de la moyenne (5 à 6 centimètres de hauteur sur 6 à 7 de diamètre), irrégulièrement arrondi, déprimé aux deux pôles.

Le calice est clos, aux sépales convergents, d’un vert-herbacé, placé dans une cavité peu profonde.

Le pédoncule est court (11 à 15 millimètres), assez fort et duveteux, inséré d’ordinaire librement dans un enfoncement profond et évasé à son orifice, quelquefois à base charnue et adhérente au péricarpe.

Un large trognon cordiforme renferme de rares pepins comprimés, menus ou avortés, nuancés de châtain-clair ou foncé.

L’épicarpe (peau), du vert-herbacé passe, à l’époque de maturité, au jaune-mat, mais en conservant des teintes d’un vert-terne, grisâtre et tavelé de roux-fauve ; le côté exposé aux rayons solaires est lavé et strié de pourpre-foncé ; on ne voit guère de points ou tiquetures, mais bien çà et là et en relief des macules verruqueuses, obrondes, d’un ton vert-grisâtre.

La chair, d’un blanc lacté, est ferme et pourtant moelleuse, quand le fruit est bien mûr. L’eau est abondante, sucrée-acidule, d’un parfum sui generis fin et assez musqué.

La Ribston pippin commence à mûrir vers la fin de novembre, et c’est dans la seconde moitié de décembre qu’elle possède ses meilleures et rares qualités. C’est un fruit de bonne garde et capable de subir les inconvénients d’un transport sans en être plus affecté que les Court-pendus.

L’arbre prospère également sur haut-vent comme sur nain, dans un verger comme dans un jardin.

Les bourgeons sont gros, allongés, flexueux, pointillés de lenticelles rondes et grises, très-cotonneux et d’un gris argenté vers leur extrémité.

Les fleurs sont moyennes, à pétales cordiformes. Les feuilles sont moyennes, ovales-acuminées, un peu recroquevillées en dedans, d’une denture assez profonde ; au revers, d’un ovale argenté-clair. Les nervures y sont souvent teintées de rouge ; les stipules lancéolées.

C. Aug. Hennau.