Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Hélène Grégoire

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Poire Hélène Grégoire.

(Grégoire.)

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Voici encore un nouveau gain, provenant des semis de notre infatigable collègue de Jodoigne ; si l’on tient compte de la quantité de bons fruits qu’il a gagnés en peu d’années, d’après la méthode préconisée par Van Mons, c’est-à-dire en semant toujours les pepins des meilleurs variétés nouvellement procréées, on s’étonne des résultats obtenus, et il devient impossible de nier la valeur de ce système.

Depuis quelque temps M.  Grégoire sème exclusivement les pepins de ses fruits tardifs, dans l’espoir d’en obtenir des produits similaires ; nous lui souhaitons bonne réussite et attendons avec curiosité le résultat de ses recherches, car, eu égard à l’abondance des poires d’élite mûrissant en octobre et novembre, nous devons désirer d’en obtenir d’autres qui puissent se consommer de janvier à avril, afin de pouvoir prolonger ainsi nos jouissances gastronomiques.

La première production de la poire Hélène Grégoire a eu lieu en 1852.

Le fruit est gros ou très-gros, ovoïde ; l’épiderme, lisse, luisant, vert clair très-légèrement coloré du côté du soleil, est panaché et marbré de gris-roux ombré de même couleur autour du pédoncule et du calice, et ponctué de gris sur toute sa superficie. Le pédoncule, gros, court, un peu charnu, brun, long de 2 centimètres, est implanté dans une cavité étroite et assez profonde. Le calice, irrégulier, demi-clos, est placé à fleur du fruit, et entouré de petites gibbosités ; ses divisions sont raides, grises.

La chair, blanc de neige, est fine, fondante, demi-beurrée ; son eau, suffisante, sucrée, a un parfum délicat et agréable qui a de l’analogie avec celui de la grosse poire d’amande.

C’est un excellent et beau fruit, dont la maturité a lieu en octobre.

L’arbre-mère, vigoureux et fertile, pousse son bois verticalement et forme une belle pyramide. Ses branches à fruits sont grosses, longues, grises.

Les supports sont gros, longs, gris, légèrement ridés à leur base, renflés et brun violacé à leur sommet.

Le bouton à fleur est moyen, ovale, pointu, brun-noir, fortement lavé de gris blanc.

Les jeunes rameaux sont gros, assez longs, légèrement flexueux et striés, renflés au sommet. L’épiderme, gris-brun du côté de l’ombre, rougeâtre ou violacé du côté du soleil, est ponctué de lenticelles rousses, ovales et concaves.

Le gemme est gros, conique, pointu, brun lavé de gris, saillant et porté sur une forte console.

Les mérithalles sont irréguliers.

Les feuilles sont amples, épaisses, entières, ovales pointues, à bords légèrement relevés en gouttière, vert foncé ; elles sont supportées par de gros pétioles, longs de 2 à 4 centimètres, canaliculés, vert clair. Les feuilles secondaires sont lancéolées, planes, entières, placées au bout de pétioles grêles et plus longs.

Les stipules sont filiformes.

Alexandre Bivort.