Annales de pomologie belge et étrangère/Pomme Duchesse d’Oldenbourg

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Pomme Duchesse d’Oldenbourg.


Cette pomme, qui nous semble appartenir à la famille des Calvilles bâtardes (Gulderlinge), est de date récente, et nous n’avons pu en trouver la description nulle part. Originaire de Russie, elle porte avec elle, pour ainsi dire, son certificat d’origine, comme les pommes Alexandre Ier, Blanche d’Astrakan, etc. Nous voulons parler de cette sécrétion onctueuse dont la prévoyante nature a revêtu leur épicarpe délicat, pour le protéger contre les rigueurs du climat moscovite. Elle a été introduite en Angleterre, il y a quelques années, sous le nom de Duchess of Oldenburgh, par M. Kirke, pépiniériste à Brompton. Elle s’est parfaitement acclimatée chez nous, où elle porte d’abondantes récoltes, sans jamais tromper nos espérances, même dans les années les moins favorables.

Cette pomme est d’une forme assez irrégulière, gibbeuse, et d’un volume plus que moyen, mesurant communément 6 centimètres de hauteur sur 7 à 8 de diamètre.

Le pédoncule, extrêmement court, s’implante dans une cavité peu profonde, aux bords évasés, assez unis, et plus ou moins largement maculée de gris verdâtre.

Le calice, ordinairement clos, aux divisions touffues, allongées, d’un vert brunâtre, occupe une cavité profonde, bosselée et brusquement déclive.

L’épicarpe (peau), d’abord vert clair et jaunissant plus tard, est teinté et lavé de rouge cerise du côté du soleil : coloris qui se ternit et s’efface graduellement dans les parties restées à l’ombre. Çà et là se montrent à peine quelques petits points blanchâtres.

La chair est blanche, grenue, légère ; une fois exposée à l’air, elle prend rapidement une teinte jaunâtre, si elle est mûre. Son eau, sucrée, acidule, est abondante et d’un très-agréable parfum, qui nous semble rappeler un peu l’arôme de l’ananas.

Les loges et le trognon, qui sont fort amples, contiennent des pepins brun-marron, obovales, parfois avortés.

La Duchesse d’Oldenbourg mûrit vers le 15 août, et doit se consommer dans la quinzaine.

On voit combien est précieuse à pareille époque cette nouvelle variété : moins du reste pour le dessert que pour les usages culinaires.

L’arbre d’ailleurs, répétons-le, est d’une remarquable fertilité ; ajoutons que sa complexion est saine et rustique.

Le bois est brun nuancé, olive verdâtre, tiqueté de rares lenticelles grises peu saillantes. Le jeune bois se teint de rouge obscur vers la partie exposée aux rayons solaires.

Les feuilles sont amples, épaisses, ovales acuminées, d’un vert luisant sur la page supérieure, cotonneuses en dessous, d’une serrature régulière peu profonde ; les pétioles sont forts, tomenteux ; les stipules linéaires.

C.-Aug. Hennau.