Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Philippe Goes
Poire Philippe Goes.
Cette variété est née en 1846, dans les pépinières de Geest-Saint-Remy ; elle a été mise dans le commerce en 1851, et dédiée à M. Philippe-Joseph Goes, ancien serviteur de l’empire et conseiller provincial du Brabant.
Le fruit est moyen, turbiné-pyriforme, bosselé et souvent d’une forme irrégulière. L’épiderme est rude, totalement couvert de gris-roux et ponctué de quelques points brun-noir. Le pédoncule, long de 25 à 30 millimètres, est gros, ligneux, brun-noir, renflé au sommet, planté à fleur du fruit et parfois dépassé par une forte gibbosité qui le rejette de côté. Le calice, couronné, ouvert, est saillant ; ses divisions brun-noir sont dressées. La chair est blanc-jaunâtre, fine et fondante ; l’eau, en quantité suffisante, est sucrée et agréablement parfumée.
C’est un fruit de toute première qualité, dont la maturité a lieu vers le 15 novembre et qui se prolonge jusqu’en décembre.
L’arbre, assez vigoureux et très-fertile, se comporte bien en pyramide, sur franc et sur coignassier ; on pourrait également le placer en haut-vent, en lui choisissant une situation abritée, telle que celle qui convient au Soldat Laboureur, et autres de cette catégorie.
Ses branches à fruits sont assez longues, grêles, grises.
Les supports sont moyens, gris et ridés à leur base, renflés et brun-noisette à leur sommet.
Le bouton à fleur est moyen, allongé, pointu, brun-fauve, ombré de brun-foncé et lavé de gris-cendré.
Les jeunes rameaux sont assez gros, longs, flexueux, lisses et sans stries. L’épiderme est luisant, jaune-noisette, coloré de brun-rouge du côté du soleil et ponctué de petites lenticelles ovales, proéminentes, gris-blanc ; ces lenticelles sont assez nombreuses et irrégulièrement distribuées par groupes sur toute sa surface.
Les gemmes, au sommet du rameau, sont triangulaires, pointus, apprimés, brun-clair ombré de brun-foncé, de gris et parfois de rouge ; les autres sont coniques, pointus, écartés et portés sur de légers soubassements.
Les mérithalles sont inégaux, généralement assez courts.
Les feuilles, sur lambourdes, sont larges, ovales-lancéolées, pointues, entières, planes, d’un beau vert-foncé. Sur les jeunes rameaux, elles sont lancéolées, aiguës, vert-clair, entières ou à bords partiellement serretés et un peu relevés ; elles sont aussi arquées à partir du pétiole.
Le pétiole est gros, canaliculé, vert-jaunâtre, long de 15 à 40 millimètres.
Les stipules sont linéaires.