Annales de pomologie belge et étrangère/Prune Reine Victoria

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Prune Reine Victoria.

Queen Victoria.
Synonymies : Denyer’s Victoria. — Sharp’s Emperor.

(Spécimen récolté sur pyramide.)

Nous sommes redevables à l’Angleterre et aux États-Unis d’un grand nombre des meilleures prunes modernes ; la Reine Victoria est une de ces précieuses conquêtes d’origine anglaise, dont nos collections se sont enrichies depuis dix à douze ans.

Le fruit est gros, ovale-arrondi, un peu déprimé aux deux extrémités ; son pédoncule est gros, long ; il s’implante dans une cavité arrondie assez profonde ; un sillon longitudinal peu apparent le divise en deux parties égales et se prolonge jusqu’au sommet. Le point pistillaire est petit, rond, roux, peu visible. La peau est épaisse, rouge-violet, obscur du côté du soleil, un peu plus clair du côté de l’ombre ; elle est parsemée de points gris-roux très-nombreux et quelquefois de taches assez grandes. Le tout est recouvert d’une poussière glauque abondante. La pellicule se détache facilement de la chair ; celle-ci est de couleur jaune d’or, fine, succulente, très-sucrée et d’un parfum des plus agréables qui a quelque analogie avec celui de la Reine Claude Violette. Le noyau, gros, allongé, irrégulier, est ordinairement libre dans sa cavité ; il mesure 25 centimètres en hauteur, 17 en largeur et 10 en épaisseur. Les arêtes dorsales sont proéminentes, tranchantes, divisées par des sillons larges et profonds. Les arêtes du ventre sont obtuses.

La prune Reine Victoria tient parfaitement à l’arbre, et ne se fendille que rarement, par les temps pluvieux.

L’arbre est des plus vigoureux ; ses rameaux sont longs, gros, cotonneux, gris-brun d’un côté, verdâtres et fortement maculés de brun de l’autre.

Le vieux bois est gris foncé, finement ponctué de brun.

Les feuilles sont très-grandes, ovales, pointues, longues de 14 à 15 centimètres, sur 8 à 9 de largeur ; leurs nervures sont très-prononcées et leur serrature régulière et profonde.

La prune Reine Victoria mûrit ordinairement depuis la fin d’août jusqu’au 15 septembre ; mais sur un arbre placé en espalier à l’exposition du nord-est, les fruits ont mûri graduellement jusque dans le mois d’octobre en 1855.

Cette variété peut être considérée comme une des plus fertiles parmi celles d’un gros volume ; ses fleurs nouent abondamment et ne coulent guère, malgré les intempéries des saisons. Nous devons donc la recommander à l’attention des amateurs.

A. Royer.