Annales de pomologie belge et étrangère/Poire Dix

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1o POIRES DIX. 2o LEWIS PEAR.

Poire Dix.

(Madame Dix.)
Lewis pear, par erreur.

(Spécimen récolté sur pyramide.)

M. Prévost a décrit cette poire sous le nom de poire Leurs, dans le Bulletin de la Société d’horticulture de la Seine-Inférieure : il nous apprend que son introduction en Europe date de 1830, époque où elle fut envoyée à la Société d’horticulture de Paris, par M. Dearborn, président de la Société du Massachussets aux États-Unis.

Depuis elle a été désignée sous le nom de Lewis pear ou poire Louis, qui appartient à une autre variété américaine bien différente, ainsi qu’on pourra en juger lorsqu’on lira la description ci-après, traduite de l’ouvrage du savant pomologue américain Downing. Ce n’est que dans ces derniers temps et par suite des renseignements que nous ont envoyés nos correspondants des États-Unis, que nous avons connu avec certitude le vrai nom de cette excellente poire, dont l’arbre mère se trouve dans le jardin de Mme Dix, à Boston, où il a fructifié pour la première fois en 1826.

Le fruit est gros, oblong ou pyriforme allongé. L’épiderme rude, épais, vert clair, passe au jaune plus ou moins foncé à l’époque de la maturité ; il est légèrement lavé de rouge orangé du côté du soleil, ponctué, maculé et panaché de roux fauve et ombré de même couleur autour du pédoncule ; celui-ci est assez gros, ligneux, long de 25 à 30 millimètres, brun foncé, implanté obliquement dans une cavité profonde et parfois placé à fleur du fruit. Le calice, petit, ouvert, occupe une cavité étroite, évasée, irrégularisée par de légères gibbosités ; ses divisions sont d’un gris noirâtre. La chair, blanc jaunâtre, fine, fondante, demi-beurrée, est remplie d’une eau abondante sucrée, un peu acidulée, d’un parfum exquis.

En dépit de quelques concrétions pierreuses qui entourent le trognon de la poire Dix, c’est assurément un fruit de toute première qualité ou de haute excellence, comme le dit Downing, en ajoutant qu’elle mérite l’attention de tous les planteurs.

Sa maturité a lieu dès la fin d’octobre et se prolonge jusqu’en décembre.

L’arbre est des plus vigoureux, pyramidal ; son bois grêle, gris brun, forme avec le tronc un angle très-ouvert ; très-peu fertile dans le jeune âge, il ne donne d’abondantes récoltes qu’après avoir acquis un certain degré de développement.

Ses branches à fruits sont grêles, assez longues, grises, parfois terminées par une épine acérée.

Les boutons à fleur sont petits, coniques, pointus, brun fortement lavé de gris argenté.

Les jeunes rameaux sont grêles, de longueur moyenne, légèrement flexueux, lisses, sans stries et un peu cotonneux à leur sommet. L’épiderme est luisant, de couleur jaune noisette ; de petites lenticelles ovales, saillantes, d’un gris roux, sont inégalement disséminées par groupes sur toute sa surface.

Le gemme est conique, pointu, brun clair ombré de brun marron et parfois de gris cendré ; il est apprimé à sa base, porté sur une espèce de console et écarté à son sommet ; sur les rameaux vigoureux il est triangulaire, aigu et apprimé.

Les mérithalles sont irréguliers.

Les feuilles sont moyennes, lancéolées, aiguës ou acuminées, légèrement arquées et à bords un peu relevés, finement et régulièrement serretés. Sur lambourdes et à la base des rameaux vigoureux, elles sont entières ou partiellement dentées, plus larges et portées sur des pétioles grêles, longs de 4 à 6 centimètres.

Les feuilles secondaires sont étroites, allongées, effilées par les deux bouts.

Le pétiole est moyen, canaliculé, vert clair, long de 15 à 20 millimètres.

Les stipules sont linéaires, subulées ou filiformes.

Alexandre Bivort.