Anthologie japonaise ; poésies anciennes et modernes/Zak-ka/Épigramme

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ÉPIGRAMME

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Wa-ga kuni-no ume-no hána to-wa mitsŭre-domo
Oho-miya bito-wa nani to i’u ran[1].


Je reconnais bien là les fleurs de prunier de mon pays ; mais vous autres, gens de la cour, quel nom leur donnez-vous ?

A-be-no Mune-tô, qui comptait parmi ses ancêtres des Aïno[2] ou anciens autochthones de l’Archipel japonais, avait fait la guerre au Mikado et avait été battu. Les courtisans le représentaient comme un sauvage, étranger à tous les usages et à toutes les choses du Japon. C’est pour répondre à leurs railleries qu’il composa l’épigramme ci-dessus.

  1. Yeï-yu hyakŭ-nin-is-syu, pièce xvi.
  2. Le mot アイノ aïno, en langue de Yéso, signifie « homme ». On l’emploie généralement pour désigner cette population extraordinairement velue qui habite aujourd’hui Yéso, Karafto, les îles Kouriles et une partie de la côte orientale de la Tartarie toungouse.