Association de Demi-Vierges Vol.I/XI

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XI


Tous les quatre étaient nus et les regards ne se lassaient pas de courir sur les corps : les jeunes filles ne s’en privaient pas plus que les hommes.

La séance débuta par le salut.

Issitus prit Balbyne par la main et Edgar, Simone : les deux couples placés face à face, dans la position d’un quadrille à danser, Issitus, qui dirigeait Balbyne, fit une fois le tour d’elle, en s’inclinant devant et derrière ; la même manœuvre s’exécutant entre Edgar et Simone.

Quand il fut revenu en place, Balbyne se tourna vers lui, s’approcha, appuya le ventre contre son côté gauche, prit dans la main sa queue, et posa un bras sur son épaule. Edgar, laissant alors Simone, vint derrière elle et appliqua une main sur ses fesses. Elle abandonna la queue d’Issitus, leva le bras qu’elle tenait sur son épaule, fit face à Edgar, s’empara de sa queue, tandis qu’il glissait le médium entre ses cuisses. Issitus se dirigea vers Simone et se plaça de même avec elle.

Simone, après lui avoir gardé la queue dans ses doigts un court instant, se prit les seins avec les mains, se pencha en arrière, et Issitus lui toucha le nombril avec la queue, aussitôt imité par Edgar sur Balbyne.

À ce contact, les deux femmes tournent brusquement le dos à leurs cavaliers, elles lèvent les bras, s’inclinent dans le salut oriental, présentant leur cul, qu’ils baisent.

Le baiser reçu, Simone laissant Issitus agenouillé, va vers Balbyne et lui tend la main : les deux jeunes filles se pressent ventre à ventre, se baisent sur les lèvres, puis se séparent, Simone retourne à Issitus qu’elle aide à se redresser, comme Balbyne fait avec Edgar.

Chacune d’elle se prosterne alors devant son cavalier et lui baise la queue.

Tel était le salut.

La posture remettait les couples en place. Ayant baisé la queue d’Issitus, Simone se relevant le prit par la main et le conduisit à Balbyne qui lui rendit Edgar.

Cavalier et dame se pressent l’un contre l’autre, se séparent pour s’examiner des pieds à la tête, puis se reprennent pour se peloter, les deux couples se rapprochent de plus en plus, de façon à ce que les deux femmes finissent par se rencontrer de dos.

S’étant ainsi heurtées, elles se tournent face, se prennent par le cou et demeurent immobiles, offrant la vue de leurs fesses à leurs cavaliers, qui les admirent successivement. Ce tableau représentait la posture, à laquelle succédait la scène composée, où la gamme du toucher était entièrement parcourue par les deux couples, avec l’échange des dames.

Balbyne nageait en pleine volupté ! Elle n’appréhendait plus son tête-à-tête avec Issitus. La joie débordait dans cet échange d’impressions sensuelles, et les deux amies, sans négliger la volupté, ne se privaient pas du plaisir de converser ensemble.

Nul ne les troublait dans leurs ébats avec leurs amis : et cependant dans d’autres pièces voisines, des scènes analogues s’accomplissaient, scènes dont les acteurs eussent pu intervenir au milieu de leurs jeux, comme ils l’avaient fait pour se réunir.

Le monde extérieur n’existait plus : il n’y avait plus que des cavaliers ardents à l’admiration des formes féminines, des femmes excitées et dévorant de caresses les cavaliers pour les remercier des sensations qu’ils leur procuraient, tout en respectant leur virginité grâce à l’habileté dont elles les prodiguaient.

Le spasme violent s’évitait ; il s’épuisait dans la série de poses et des baisers ; et, s’il naissait un désir plus vif, plus impérieux, les deux jeunes filles, la plus ancienne ayant enseigné la nouvelle, s’étendaient sur le dos, prêtaient leurs seins, entre lesquels se précipitait la queue en érection ; quelques gouttes de sperme coulaient, le plaisir se ressentait sans fortes secousses ; on ne se reposait même pas.

On songea enfin à la retraite et sans ennui on se rhabilla. À ces scènes, se compliquant de règlements, lesquels se présentaient parfois de façon inopinée mais prévue par la sage intelligence du grand directeur, les forces devenaient illimitées. Les contemplations et les caresses absorbaient la plus grande partie de la séance, elles se ravivaient d’elles-mêmes.

Quand elles furent habillées, Simone de Beaubrillers fit promettre à son amie de venir la voir, afin qu’elles se racontassent de quelle manière elles étaient arrivées à être de l’Association, promesse d’autant plus facile à tenir, qu’elles se visitaient fréquemment. Les couples se séparèrent et Issitus remit Balbyne dans le couloir, au bout duquel elle se retrouverait dans l’atelier de mademoiselle de la Garinière.

Là, elle vit sa gouvernante miss Blettown qui l’attendait toute seule.

— Et bien, ma mignonne, s’écria celle-ci, cela a-t-il marché aussi bien que vous le souhaitiez ?

— Oh oui, ma Miss, et je suis bien contente !

— Vous aimerez toujours votre Miss ?

— Toujours ! Et elle, ma Miss, qu’a-t-elle fait ?

— Aoh Yes, j’ai récité la bible pour un jeune prêtre qui voulait me convertir.

— Récité la bible !

— Yes, avec figures vécues à l’appui. J’ai montré comment Judith coupa la tête d’Holopherne, en donnant un coup de cul sur le gland du jeune prêtre. Yes, et il voulait me faire pipi dessus, le petit cochon. Il a fait pipi de sa bonne chose dans ma bouche, parce que j’ai l’autorisation du Conseil de faire jouir ainsi. Yes, Yes, je suis une petite saloperie de gouvernante.

— Blettown, que me racontez-vous donc là !

— Partons, ma Balbyne, nous parlerons dans la rue. Il ne faut pas nous mettre en retard, car vos parents peut-être bien me gronderaient.

— Oh, mes parents, ils me laissent bien libre, surtout avec vous, et ce n’est pas eux qui nous contrarieraient ! Et mademoiselle de la Garinière ?

— Elle vous verra un autre jour. Nous viendrons maintenant chez elle, très souvent.

— Oh oui, souvent, souvent.

— Yes, yes, mademoiselle de la Garinière, la belle Aimée, elle a reçu une visite pour elle ! Aoh yes, elle aussi, le grand directeur, l’abbé Tisse.

— Il était là ?

— Il voulait savoir comment ça se passerait pour vous.

— Ah !

— Aimée lui a dit : très bien très bien, et ils sont allés dans la petite cour chercher le soleil.

— Qu’est-ce que vous me dites ?

— Yes, la petite cave, le cul, le soleil, le plaisir.

— Ah bien, bien.

Dans la rue, elles trottinaient allègrement, elles rencontrèrent le général qui les arrêta.

— Vous sortez de chez mademoiselle de la Garinière ?

— Oui, mon oncle.

— Yes, général.

— Et l’initiation, on s’en tire ?

— À merveille.

— Avec ce robin d’Issitus ?

— Avec deux robins, mon oncle, Issitus et Lhermineux.

— Vous faites de jolies choses miss Blettown.

— Vous êtes comme tous les soldats, général, vous êtes un égoïste. Sans moi vous n’auriez pas vu le cul de votre nièce et vous ne l’auriez pas peloté.

— Voulez-vous vous taire, malheureuse.

— Les hommes cherchent toujours midi à quatorze heures, et même dans le plaisir.

— Ah, ma petite Balbyne !

— Ah, mon oncle grand !

— Halte-là, pas d’oncle grand, ton oncle, ton petit oncle, si ça te plaît.

— Mon petit oncle, et aussi mon petit priekeur, dit-elle en se penchant à son bras, qu’il lui avait offert.