Association de Demi-Vierges Vol.II/IV

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IV


Se rendant à Suresnes, pour échanger leurs impressions intimes et sensuelles, le général de Mondino et sa nièce Balbyne, causaient de l’association, l’oncle mettant la nièce au courant de bien des détails.

— Vous me disiez, mon oncle, que nous portions les noms de priekeurs et prieakeuse !

— Plus bas, Balbyne.

— Et que les femmes n’arborent aucun insigne apparent, sauf dans le monde où elles vont s’amuser, comme moi, l’autre jour, et qu’elles ont des mots et des signes spéciaux, par lesquels elles se font reconnaître d’un priekeur, si le désir les excite. Puisque vous serez mon parrain, enseignez-moi ces mots et ces signes.

— Moi, moi, t’instruire !

— Préférez-vous que je le demande à Issitus, ou… Tiens, tiens, à monsieur Desbrogènes, qui nous salue et qui porte le bleuet. Un priekeur, monsieur Desbrogènes, cet homme si sévère, si austère, je ne l’aurais jamais supposé.

— Un membre assidu de l’institution Alexandrine Depouloff.

— Charmante femme !

— Tu la connais ?

— Je me suis rencontrée chez elle avec l’abbé Tisse.

— Le diable, cet aumônier.

— Ou le bon Dieu. Voyons, dites-moi les mots.

— Il y a d’abord les signes.

— Soit. Voici monsieur Desbrogènes qui vient de passer, si j’avais eu le désir de l’aborder, comment me serais-je révélée ?

— Celui-là, tu le connais ; peu de signes et peu de mots. En le saluant, tu t’arrangeais pour poser une main au dessous de tes reins.

— À hauteur des fesses, employons les termes.

— Sur ton cul, puisque tu veux les points sur les I : tu appuyais la main ouverte. Premier signe qu’il pouvait ne pas comprendre, il y a de ces si grands hasards. Tu relevais de suite la main et la plaçais sur ton corsage, sur un sein. Il n’avait alors, en t’abordant avec la formule ordinaire de politesse, qu’à porter le pouce de la main droite à son nez et voir si tu joignais les deux mains, l’espace d’une seconde. Les mains jointes constituaient l’aveu. Il t’aurait dit : « Corpus felix », ce qui signifie : heureux corps, et tu n’avais qu’à répondre : « Je consens ».

— Bien, bien, et il m’aurait emmenée ?

— Attends, attends. La reconnaissance de l’accord conclu, il te baisait la main que tu présentais dégantée et appuyait le pouce contre le creux, te demandant ainsi si tu étais libre de le suivre. Tu répondais oui en approchant cette main du devant de ta jupe, tu répondais non en l’inclinant vers ta hanche. Dans ce cas, il le saluait pour partir et te disait : « l’autel est fleuri », à quoi tu répliquais : « Il l’est jusqu’à… » l’heure où il devait être à ta disposition, car tout priekeur doit se soumettre aveuglement à tous les caprices et à toutes les fantaisies de la priekeuse. La demande et la réponse faites, il se plaçait droit devant toi et en passant, tu l’effleurais de la main à la culotte.

— Mais, mon oncle, nous sommes à cheval, cet effleurement et ces attouchements étaient impossibles.

— Le dernier, oui, puisque il était à pied, mais avant de lâcher la bride à ton cheval, tu le regardais dans les yeux et personne ne vous entourant, il pouvait te toucher le coup de pied, ou, s’il y avait du monde, caresser la crinière du cheval et glisser la main jusqu’à ta croupe.

— Tout cela est bien amusant, mon oncle, et rien que pour ces simagrées, on aurait envie d’arrêter tous les priekeurs. Et, si je ne l’avais pas connu, il eut fallu se servir d’autres signes et d’autres mots ?

— Certainement ! apercevant un priekeur inconnu et qu’il te plaît d’aborder, en passant près de lui, tout simplement tu tousses deux fois d’une toux sèche, hum, hum. Le priekeur se retourne. Là, le geste est plus expressif, tu donnes un mouvement de corps en avant, tu prends ta robe et la relève plus haut que le coup de pied. Le mouvement exécuté, pour éviter tout doute, tu fais bravement face au priekeur, la main sur un sein. Il te salue, une main pendante le long de sa culotte et tu dis : « Elle le veut ». Il répond : « Il est à toi ». Vous vous tendez la main, les pressez paume contre paume, avec vos deux medium se caressant et il te dit : « Veux-tu que je te mène ? »

— On se tutoie sur le champ avec un inconnu ?

— N’est-ce pas nécessaire, pour brusquer les choses ! Là tu ne peux reculer le moment de la rencontre, puisque vous vous ignoriez auparavant et qu’il est essentiel de vous unir en priekage sans retard. Tu réponds donc : « Chez toi, si tu peux, au premier groupe, si tu n’es pas libre ». S’il t’amène chez lui, ou à un pied-à-terre, il pose une main sur ton bras et te dit : « Marchons ». Si au contraire il te conduit au groupe le plus près, il s’empresse de t’offrir le bras en disant : « Viens, où tu règneras ».

— En voilà des formalités, mais pas difficiles à retenir. Y en a-t-il d’autres ?

— Forcément ! Si tu te charges l’esprit au début, tu t’embrouilleras.

— Non, non, continuons l’hypothèse d’un priekeur ainsi rencontré. Dans le premier cas, il me mène chez lui. Oui, mon petit oncle, une première fois, je risquerais de faire une tête, vous comprenez…

— Je le conçois et ça me raccommode avec toi.

— Vous étiez fâché !

— Non, mais un peu surpris ! Toi, priekeuse, si je m’y attendais !

— Vous ne vous en plaignez pas ?

— Le diable Tisse m’en garde. Ah, nous approchons et ce n’est pas trop tôt.

— Revenons, revenons à l’inconnu. Je vais chez lui toute embarrassée, alors…

— Alors, c’est prévu ! il te baise galamment la main, s’agenouille devant toi, joint les deux mains, comme s’il en improvisait un siège, et te dit : « Je suis pour vous appuyer, permettez que ce siège en chair se tende vers vous et vous soutienne ». — Il me dit ça… — Dans le salon, où il t’a fait entrer. — Il ne me tutoie plus ? — Cette seule fois ! Tu baisses les yeux, tu lui tournes le dos. — Et il me touche… les fesses. — Par dessous les jupes, les mains toujours jointes. Tu lui réponds : « Le siège est agréé, la place est acquise ». Il te palpe et vous n’avez plus qu’à vous satisfaire.

— Et dans le cas où il me conduirait à un groupe ?

— En entrant, il te mène auprès de la maîtresse du logis, à qui il te présente, si tu ne la connais pas, en prenant la main et la plaçant sur sa culotte.

— Tout de suite, comme ça ! Comment sait-il que je ne la connais pas ?

— En ce que, lorsque tu es entrée, en admettant que vous n’ayez pas parlé le long du trajet, vous n’avez pas échangé le signe de reconnaissance.

— Encore un signe, lequel ?

— Deux doigts posés sur les yeux.

— Bon, bon, oh, je me rappellerai de tout cela ! C’est plus facile à retenir que les règles de l’algèbre.

— La maîtresse du logis, ne te connaissant pas, se trousse jusqu’au nombril et tu dois l’imiter. Vous vous heurtez le ventre et vous vous embrassez. Elle vous donne accès dans la chapelle.

— La chapelle !

— Oui, une chambre, ou un boudoir, ou un salon.

— Les questions me montent aux lèvres.

— Réserve-les, mignonne. Nous arrivons et nous avons à penser à nous.

— Et entre nous, dit-elle moqueuse, pas de formalités ?

— Oh non et tu verras.

— Quoi donc, mon oncle ?

— Ma main à tes fesses.

— Je la sentirai voulez-vous dire.

Le général avait sauté à bas de cheval, devant une grille derrière laquelle on apercevait un jardin. Il ouvrit la grille, offrit la main à sa nièce pour qu’elle descendît à son tour de cheval, et tous les deux, tenant leur monture par le licol, ils pénétrèrent.

La porte refermée, les bêtes en sûreté dans une écurie, près d’une maisonnette, sise au fond du jardin, ils se trouvèrent enfin seuls dans un élégant salon.

— Or ça, Mademoiselle ma nièce, dit le général se prélassant dans un confortable fauteuil, vous êtes donc une petite cochonne ?

— Eh oui, Monsieur mon oncle, comme vous, un grand cochon.

— Petite sournoise, apportez votre cul qu’on le fesse.

— Je ne l’apporterai pas et vous viendrez le chercher.

— Où ça ?

— Là, tenez, le voilà.

Effrontée, elle lui tourna le dos, dressa son amazone et lui montra les fesses, enfouies sous un pantalon de drap noir.

— Ah, la vilaine culotte !

— Vous voyez bien que je ne pouvais pas vous l’apporter ! Mais, vous me l’avez dit, les priekeuses ont tous les droits sur les priekeurs, qui, eux, n’en ont aucun sur les priekeuses. Veuillez donc, Monsieur mon oncle, vous déboutonner le pantalon et m’exhiber ce qu’il cache.

— Ne l’as-tu pas déjà vu ?

— Pas assez, puisque je vous le demande.

— Je suis priekeur, il est vrai, mais je suis aussi ton oncle, et à ce titre, je te supplie de commencer par t’alléger de tes voiles.

— Soit, j’y consens ! Servez-moi de femme de chambre.

— Volontiers.

Comme il l’avait débarrassée de sa robe, elle lui glissa la main dans la culotte, s’empara de sa queue et dit :

— Vous êtes l’ami d’Issitus, mais vous valez mieux, je l’avais compris.

— Tu compares déjà ?

— Je constate, je n’ai pas à comparer. Je cherche le plaisir.

— Mutine et gentille, que d’adorations sous tes pas !

— L’avez-vous dit souvent aux autres ?

— Dam, je ne refuse jamais quand on me requiert.

— Oui, mais vous requérez souvent vous-même.

— Pas autant que je le voudrais ! Ah, si cette association avait existé de mon jeune temps !

— Vous l’eussiez peut-être réprouvée !

— Cela se pourrait bien et quelle morale tu aurais reçue !

— J’aurais été votre tante, au lieu d’être votre nièce, et c’est moi qui vous aurais fessée ! Qu’avez-vous à me fouetter ?

— Cela picote divinement la main de sentir ton cul frissonner sous la claque.

— Vous plaît-il que je le tortille !

— Friponne, tu es vite à l’aise avec ton oncle, le général.

— De Mondino ! Ah, d’accorder ces choses-là, ça rapproche les distances sociales et familiales ! Dites donc, elle serait bien bonne, si papa était priekeur !

— Rassure-toi ! On ne t’ouvrirait pas les portes du temple, comme maintenant elles demeurent fermées pour lui. Du reste, ce n’est pas dans ses idées.

— Il est bien étonnant que l’abbé Tisse ne se soit pas opposé à ma réception, en sachant que vous apparteniez à l’association, car enfin, cela eût pu tourner autrement.

— Un oncle n’est pas un père. Je suis bien plus surpris de n’avoir pas deviné que tu y arriverais ! D’un côté, ta gouvernante Miss Blettown, hum, une diablesse au cul brûlant.

— il paraît que vous le lui attrapez fréquemment, les fruits mûrs ne devraient pas tant vous attirer, si j’en juge par les honneurs que vous rendez à mes faibles charmes !

— Tes faibles charmes, coquette ; des cuisses d’une très jolie pureté, bien plus fines que celles de beaucoup d’autres de notre association, des fesses… très appétissantes.

— Votre goût va à elles, mon oncle, si je m’en rapporte à la préférence que vous leur accordez dans vos tendresses à mon exquise personne. Vous avez dit : « D’un côté miss Blettown ». Et de l’autre côté ?

— De l’autre côté, ton amie Simone ! Ah, en voilà une qui court les aventures.

— Elle est plus libre que je ne le suis.

— Oui, fille unique, orpheline de père, avec une mère américaine, mère, d’apparence presque aussi jeune qu’elle, elle fait ses quatre volontés.

— Ah, ah, que me faites-vous, mon oncle ?

— Je te prieke, au toucher.

— En poussant dans mes cuisses, et tout contre… la porte défendue, votre machin !

— Je respecte ta porte, mais il est permis d’en aspirer les délices.

— Aspirez, aspirez et continuez à m’instruire ! Pourquoi nous appelle-t-on priekeurs et priekeuses ?

— La définition est raide. Priekage vient du mot anglais priek, dont la traduction en français est pine.

— Pine !

— Oh mignonne, il est horrible d’entendre tes jolies lèvres prononcer un tel mot !

— Bah, elles n’en saignent pas ; mais que représente le mot ?

— Ce que tu caresses si bien avec les doigts.

— Le machin !

— La queue.

— Pas beaux les noms ! Il n’y en a pas d’autres ?

— La langue française est pauvre sur ce chapitre ; elle n’emploie que des mots réputés orduriers.

— Oh, ils le sont ! Je comprends maintenant priekeur et priekeuse, l’équivalent d’amateur du machin. Apprenez-moi quelles sont les manières de prieker.

— Il y en a quatre : 1° La vue, où le priekeur s’arrange à montrer… la chose à la postulante qui, elle aussi doit relever ses jupes et montrer son bijou.

— Que vous appelez ?

— Con, conin.

— Pouah !

— Montrer son bijou, ses fesses, ses seins, dans toutes sortes de postures, plus alléchantes les unes que les autres.

— Des poses d’académie… ou autres, pour lesquelles il faut faire un apprentissage.

— On le fait dans les groupes. 2° Le toucher. Le priekeur prend la postulante sur ses genoux.

— Comme nous en ce moment.

— Oui, ma petite chérie ! lui fait toucher sa queue.

— Dites, machin : je préfère. Je vous le touche.

— Il passe les mains sous ses jupes et lui chatouille le bouton.

— Vous ne pouvez passer la main sous les jupes, vous ne m’avez laissé que la chemise ; passez-la donc dessous et chatouillez-moi. Ah, mon oncle aimé c’est bien, bien agréable, tout ça, et surtout de penser qu’on s’amuse bien tous les deux. Eh, vous vous amusez bien, quand je vous touche et que vous me touchez !

— Tu vois l’effet.

— Il est tout plein magnifique et le bout me semble gonflé.

— N’oublions pas la leçon. 3° Le suçage et le léchage.

Elle devint toute rouge, baissa les yeux, mais ne lâcha pas de la main la queue de son oncle, qui, étudiant l’effet, continua :

— Le priekeur lèche le bouton de la priekeuse.

— Vous voulez me le lécher ! Bon bon, donnez-moi votre place et glissez votre tête sous ma chemise. Seulement, je ne vois plus votre machin.

— Tu le verras toute à l’heure ! Lécher le bouton de la priekeuse qui, après avoir joui, suce le machin du priekeur.

— Oh, mon oncle, mon petit oncle ! Ah, ah, vous ne parlez plus, votre langue s’acquitte de sa mission. Ah, ah, vos mains me pétrissent les fesses !

— Dis le cul.

— Le cul, petit cochon d’oncle ! Ah, ah, comme vous savez faire, on jurerait que vous l’avez fait toute votre vie ! Ah, ah, non, non, je ne jouirai pas, ah… ah… ça vient, c’est venu, je ne voulais pas.

— Je bois ton ivresse ! À ton tour, vite, vite.

— Oui, mais la tête me tourne.

— À genoux, ma nièce, et appuyez les bras sur mes cuisses ; prenez dans vos lèvres ce gentil sire.

— Vous osez !

— Petite cochonne, je suis bien sûr d’Issitus te l’a demandé. Reste la quatrième manière de prieker ; Le branlage réciproque, qui s’exécute en chatouillant la priekeuse avec la tête… du machin bien décalottée. Quand tu y seras.

— Dans un petit moment ! Ça me remue, de vous baiser et de… Comment dites-vous ça ?

— Sucer.

— Oui, de vous sucer. Toutes les priekeuses passent-elles par ces quatre phases ?

— Non, il y en a beaucoup qui s’en tiennent simplement à la première et à la deuxième : la vue et le toucher. Quelquefois cependant, elles se laissent aller. Par genre, vois-tu, il en est qui répugnent à sucer l’homme. En général, ce sont des grimacières, qui finissent avec le temps par s’y adonner. Quatre-vingt-dix femmes sur cent, des femmes de tempérament ardent, bien entendu, sont friandes de sucer la queue, oui, oui, le machin. Donc, celles qui sont priekeuses, et qui, par cela même, témoignent de la vigueur de leur tempérament, sont des sottes lorsqu’elles se réservent. Les organes du plaisir sont pour être caressés, à la condition de les tenir toujours en bon état et soignés. Ah, mignonne, mignonne, arrête-toi et allons nous placer sur ce divan, où nous nous offrirons la quatrième manière, y consens-tu ?

— Volontiers, je jouirai encore une fois, et, vous aussi, mon oncle chéri, sur mes cuisses, les cuisses de votre nièce. Cela vous excite cette idée, avouez-le.

— Oh oui, et toi ?

— Moi… itou, cela me fait de l’effet. Là, là, suis-je bien placée, comme vous le désirez ?

— Renverse-toi sur le dos, et soutiens les jambes en l’air. Je vais te chatouiller.

— Et pas de bêtise, n’est-ce pas ?

— N’aie pas peur.

— Oui, oui, je vous sens bien, ainsi : frottez, frottez fort, je crois que ça ne sera pas long.

— Et moi, non plus.

— Oh non, ah, ah, vous y êtes déjà, vous giclez jusque sur mon nombril.

— Ah, ah, trémousse-toi du dos, soulève-toi.

— Comme ça, dites, dites.

— Oui, oui, haut les reins !

— Tenez, tenez, suis-je assez raidie, ah, ah, vous me mouillez les fesses, ah…

— Dis le cul.

— Le cul, le mot vous plaît ! Ah, ah, vous me collez, ah, ah, ça y est, moi aussi, ah, ah, ah, mon petit oncle, frottez encore, frottez, que ça coule bien, ça n’est pas encore fini, ah, je meurs.