Atlas universel d’histoire et géographie/IVe siècle après J.-C.
IVe siècle après Jésus-Christ.
Organisation monarchique de l'empire romain. — La Tétrarchie. — ioe et dernière persécution générale contre les chrétiens. — Le christianisme devient la religion dominante dans l'empire. — Fondation de Constantinople. — L'invasion des barbares commence. — Partage définitif de l'empire après Théodose. — De nombreuses hérésies divisent le christianisme.— Savants et éloquents écrits des Pères de l'Église grecque et de l'Église latine. — Décadence de la philosophie païenne.
301. Constance défait les AlLmans à Langres, et en tue 60000.
302. Cherté excessive des vivres dans l'empire. — Ëdit de Dioclétien à ce sujet.
303. Ëdit de Nicomédie. Dixième persécution. — Incendie du palais impérial de Nicomédie attribué aux chrétiens. Cette persécution, la plus sanglante de toutes, dura de 303 à 313. — Quelques soldats de Séleucie proclament empereur leur chef Eugène ; ils sont défaits. — Dioclétien et Maximien avec les deux Césars Constance et Galérius viennent triompher à Rome. — Dioclétien tombe malade à Ravenne.
304. Dioclétien se fait conduire à Nicomédie. — Galérius vient le forcer à abdiquer.
305. Dioclétien abdique à Nicomédie et Maximien à Milan. — Constance et Galère sont proclamés Augustes. — Sévère et Maximin Daïa sont déclarés Césars. — Maximien se retire en Lucanie, et Dioclétien près de Salone. — Constance remporte de nouveaux succès sur les Francs.
306. Constantin s'échappe de Nicomédie, où le retenait l'ombrageux Galère. — Il va rejoindre son père en Gaule. — Expédition de Constance en Bretagne. — Les Pietés sont battus ; c'est pour la première fois que l'histoire parle de ce peuple. — Constance meurt à Eboracum (York). — Constantin est proclamé Auguste par les légions. — Irruption des Francs ; Constantin les défait et prend deux de leurs rois Ascaric et Gaisus, qu'il garde pour être livrés aux bêtes dans le cirque de Trêves. — Passage du Rhin, ravage du pays des Bructères. — Institution des hidi francici en mémoire de ces succès. — Galère n'accorde à Constantin que le titre de César et fait proclamer Sévère Auguste. — Révolte de Maxence, fils de Maximien, à Rome. — Il prend le titre d'Auguste. — Maximien reprend la pourpre.
307. Sévère quitte Milan et marche sur Rome ; une grande partie de ses troupes l'abandonne, il se retire dans Ravenne. — Sévère est défait et pris par Maximien, qui le fait mettre à mort près de Rome. — Maximien passe en Gaule et fait épouser sa fille Fausta à Constantin qu'il déclare Auguste. Galère passe en Italie. — Maxence le repousse. — Maximien cherche à renverser son fils. — Chassé de Rome, il engage Dioclétien à reprendre la pourpre. — Galère donne le titre d'Auguste à Licinius. Ap. J.-C.
308. En Orient, Maximin se fait proclamer Auguste ; Galère le reconnaît. — Six Augustes : Constantin, Maxence, Maximien en Occident ; Galère, Licinius et Maximin Daïa en Orient ; Maximien retourne en Gaule auprès de Constantin. — Il dépose la pourpre pour la seconde fois. — Constantin bat les Francs sur les bords du Rhin. — Maximien se fait proclamer à Arles. — Constantin le fait prisonnier et le traite avec humanité. Les légions d'Afrique proclament empereur leur chef Alexandre.
309. Eumène prononce à Trêves le panégyrique de Constantin.
310. Maximien conspire contre son gendre Constantin.
— Il est réduit à s'étrangler. — Horrible maladie de Galère. — Toute la Confédération des Francs entreprend d'envahir la Gaule sur divers points à la fois. — Constantin les met en déroute.
311. Galère arrête la persécution. — Il meurt en Dacie. — Maximien accourt de l'Orient pour passer en Europe ; Licinius marche contre lui. — Accommodement : Galère garde l'Orient et laisse l'Europe à Licinius. — Les lieutenants de Maxence triomphent en Afrique de l'usurpateur Alexandre.
— Carthage, alors très-florissante, est réduite en cendres et la province ravagée. — Cruautés de Maxence à Rome. — Lutte sanglante entre les soldats et le peuple. — Maxence déclare la guerre à Constantin.
312. Constantin passe les Alpes à la tête de 40000 hommes et se déclare publiquement chrétien, après avoir aperçu dans le ciel, suivant Eusèbe, une croix lumineuse avec cette inscription : hoc signo vinces. — Défaite des troupes ae Maxence à Turin et à Vérone. — Constantin marche sur Rome, Maxence est défait près du pont Milvius. — 11 se noie dans le Tibre. — Abolition de la garde prétorienne. — A son triomphe, Constantin refuse de monter au Capitule et substitue le labarum à l'ancien étendard de l'empire. — Donat, évêque des Cases-Noires, en Numidie, attaque l'élection épiscopale de Cécilien à Carthage, comme ayant été faite par des traditeurs ' ; il entraîne 70 évêques, et fait procéder à une nouvelle ' élection : c'est de là que vient le schisme des donatistes . — Origine du cycle de lTndiction, ou période de 15 ans.
313. Édit de Milan en faveur des chrétiens. — Maximin, qui avait renouvelé la persécution en Orient, donne un rescrit de tolérance, à la demande de Constantin. — Licinius épouse à Milan Constantia, sœur de Constantin. — Mort de Dioclétien. — Nouvelle- invasion des Francs ; Constantin les repousse et ravage le pays au delà du Rhin ; tous les prisonniers sont livrés aux bêtes dans l'amphithéâtre de Trêves. — Licinius est attaqué en Illyrie par Maximin. — Maximin rassemble ses forces en Orient et repasse en Europe ; il est vaincu près d'Andrinople par Licinius. — Licinius fait publier, à INicomédie, redit de Milan, et poursuit Maximin qui s'empoisonne à Tarse et meurt peu après d'une horrible maladie. — Licinius fait mettre à mort tous les p.arents et 'tous les partisans de Maximin.
314. Constantin convoque à Arles un concile général des évêques d'Occident pour apaiser les troubles des Donatistes et reconnaître la validité du baptême donné hors de l'Église catholique. Le droit d'intervention du saint-siége est proclamé dans ce concile. — Licinius favorise la conspiration de Bassien contre Constantin. — Vaincu à Cibalis en Pannonie et à Mardie en Thrace, Licinius
1. On donnait ce nom aux chrétiens accusés d'avoir livré les saintes Écritures pendant la persécution.
Ap. J.-C.
cède à Constantin sept provinces. La paix dura huit ans entre les deux empereurs.
315. Constantin abolit le supplice de la croix. — 11 visite lTllyrie, la Grèce et la Dacie.
316. Constantin parcourt la Gaule. — Loi qui permet ■ à tout le monde d'affranchir ses esclaves dans
l'église, en présence du peuple chrétien et des évêques ou des prêtres, ce qui n'avait pu avoir lieu que devant les préteurs.
317. Constantin et Licinius créent trois Césars : Crispus, Constantin, fils du premier, et Licinius, fils du second.
318. Loi par laquelle Constantin établit la juridiction épiscopale pour les affaires civiles.
319. Loi contre les aruspices. — Arius, prêtre d'Alexandrie, commence à troubler l'Église par ses doctrines hérétiques ; il nie l'unité de substance divine entre les trois personnes de la Trinité, et soutient que la nature du Christ est, non de la même substance que Dieu, mais d'une substance analogue. — Naissance de saint Martin de Tours.
320. Abolition de la loi Papia-Poppsea et de toutes les autres lois contre le célibat. — Crispus, fils de Constantin, bat les Francs.
321. Loi qui prescrit le repos du dimanche . ; — Autre loi qui permet à chacun de laisser à l'Église ce qu'il voudra de son bien.
322. Constantin remporte trois victoires sur les Sarmates, les Goths et les Carpes, passe le Danube, et tue Rausimond, roi des Sarmates. — Célébration des Jeux sarmates. — Nouvelle invasion des Goths : Constantin les poursuit jusque dans les États de Licinius, qui s'en offense comme d'une violation des traités.
323. Seconde guerre civile entre Licinius et Constantin. Licinius, vaincu à Andrinople par Constantin, traite après la défaite de sa flotte par Crispus. Licinius rompt aussitôt le traité ; il est complètement battu à Chalcédoine. Martinien, qu'il avait créé César, est massacré par les vainqueurs.
Constantin relègue Licinius à Thessalonique, et bientôt après le fait étrangler.
Constantin reste seul maître de l'empire. — 11 fait fermer la plupart des temples païens.
324. Changements introduits par Constantin dans la Constitution de l'empire ; séparation des pouvoirs civil et militaire ; nouveau système financier ; nouvelle organisation de l'armée.
325. 2e concile œcuménique de Nicée ; Constantin y assiste. Ce concile présidé, au nom du pape Silvestre, par l'évêque de Cordoue, Osius, assisté de deux prêtres, condamne l'hérésie d'Arius, fixe le dogme catholique par le Symbole dit de Nicée, ainsi que la discipline ecclésiastique dans vingt canons, enfin décide que la Pàque sera célébrée toujours le dimanche qui suit immédiatement le 14e jour delà lune après l'équinoxe du printemps.
Constantin défend par un édit les combats de gladiateurs.
326. Mort tragique de Crispus et de Fausta, femme de Constantin.
328. Guerre contre les Goths. — Construction d'un pont sur le Danube.
329. Constantin agrandit Byzance. — Il passe presque toute l'année sur les bords du Danube.
330. Inauguration de la ville de Constantinople le 11 mai. Elle est déclarée capitale de l'Orient. — Établissement de l'impôt nommé Chrysargyre.
A la mort de saint Alexandre, évêque d'Alexandrie, saint Athanase, un des plus influents docteurs du concile de Nicée lui succède.
331. Naissance de saint Jérôme. — Depuis 331, Ap. J.-C.
pendant 30 années, le siège de la grande église d'Antioche sera occupé par des ariens.
332. Constantin soutient les Sarmates contre les Goths. Son fils, Constantin, en fait pétir plus de 100 000. — Le fils du roi des Goths, Ariane, est envoyé à Rome comme otage.
333. La peste et la famine dépeuplent la Thrace, la Cilicie et la Syrie.
Constantin reçoit des ambassadeurs blemmyes, indiens, éthiopiens et perses.
334. Les Goths ravagent les pays des Sarmates. — Les Sarmates, réduits aux dernières extrémités, arment leurs esclaves et battent les Goths. — Les esclaves se révoltent et chassent les Sarmales qui reçoivent de Constantin des terres en Thrace, en Macédoine et même en Italie. — Les esclaves révoltés prennent le nom de Limigantes.
Dans le concile de Césarée en Palestine, les ariens attaquent avec acharnement saint Athanase, évêque d Alexandrie.
335. Constantin favorise les ariens et exile dans les Gaules le célèbre Athanase, évêque d'Alexandrie. — Partage du gouvernement de l’empire entre le fils et les neveux de Constantin.
336. Mort de l’hérésiarque Arius.
337. Hostilités des Perses ; ils traitent à l’approche de Constantin.
Constantin tombe malade ; il reçoit le baptême des mains d'Eusèbe, évêque de Nicomédie. Mort de Constantin ; il est enterré à Constantinople. Partage de l’empire entre les fils de Constantin ; Constantin II obtient la préfecture des Gaules ; Constant, l'Italie, l'Illyrie occidentale et l'Afrique ; Constance, la Thrace et l'Orient. — Massacre des frères et des neveux de Constantin, à l’exception de Julien et Gallus.
Jules Ier, pape, célèbre par sa magnifique défense d'Athanase au concile de Rome, tenu 5 ans après.
338. Sapor II, roi de Perse, protège en Arménie la faction idolâtre qui chasse l’héritier de Tiridate. Constance oblige Sapor à abandonner le siège de Nisibe. Saint Athanase est rappelé à Alexandrie.
340. Constantin II, mécontent de son partage, réclame à son frère Constant une partie de l'Italie. — Il est vaincu et tué près d'Aquilée. — Constant reste seul maître de l'Occident. — Persécution suscitée en Perse par les Mages contre les chrétiens ; elle dure 40 ans.
341. Les Francs ravagent la Gaule ; Constant remporte une victoire douteuse.
342. Soumission des Francs ; ils reçoivent des chefs du choix de Constant.
Loi sévère contre toute sorte d’idolâtrie. — Constance fortifie Amida sur le Tigre.
343. Constance passe en Bretagne pour arrêter les incursions des Pietés et des Calédoniens.
344. Constance remporte quelques succès sur les Perses.
345. Tremblement de terre qui renverse douze villes de Campanie. — Les Perses s’emparent de l'Adiabène.
346. Constance fait creuser un port à l’embouchure de l'Oronte et rebâtit Séleucie . Second siège de Nisibe par Sapor, il est repoussé.
347. Concile de Sardique, enDardanie, au N. de la Macédoine, composé presque en nombre égal d’évêques d'Occident et d’évêques d'Orient ; saint Athanase y est défendu contre les ariens.
348. Constant et Constance rappellent les évêques exilés sous Constantin par l’influence des ariens. — Bataille sanglante de Singare entre les Romains et les Perses ; les premiers restent maîtres du champ de bataille.
Ap. J.-C.
349. Le sophiste Libanius fait à Nicomédie le panégyrique de Constance et de Constant.
350. Troisième siège de Nisibe. — Pertes énormes des Perses. — La famine et la peste ravagent leur camp. — Ils lèvent le siège de la ville.
Au commencement de l’année, Magnence s’était fait proclamer empereur à Autun et avait envoyé Gaison assassiner Constant au pied des Pyrénées.
Magnence fait déclarer Césars ses deux frères Désiderius et Décentius.
A la nouvelle de la mort de Constant, Vétrannion prend la pourpre en Pannonie, et Popilius Népotien à Rome qu’il remplit de carnage. — Népotien est défait et tué par les troupes de Magnence. Constance part d'Antioche à la tête d’une puissante armée. — Cependant arrivé à Sardique, il feint de reconnaître Vétrannion, qui vient joindre son armée à celle de Constance. — Vétrannion est déposé par les soldats et relégué en Bithynie.
351. Les Perses font quelques incursions. — Constance crée César son cousin Gallus et l’envoie en Orient repousser les Perses.
Constance excite les Francs et les Saxons à envahir la Gaule. — Magnence envoie son frère Décentius sur les bords du Rhin. — Décentius est défait par les barbares.
Magnence, à la tête d’une armée composée surtout de barbares, entre en Pannonie. Prise et destruction de Sciscia sur les bords de la Save. — Siège de Mursa sur la Drave. Bataille de Mursa ; défaite de Magnence ; Constance achète chèrement la victoire.
352. Constance entre en Italie, prend Aquilée, mais est battu près de Pavie par Magnence, qui ne put profiter de cet avantage, ses troupes l’ayant abandonné.
Constance est maître de l'Italie. — L'Afrique, la Sicile, l'Espagne le reconnaissent empereur ; une partie des Gaules se déclare en sa faveur.
Magnence envoie un assassin pour tuer Gallus en Orient et soulève les Juifs.
Gallus ravage la Palestine et détruit plusieurs villes. — Désordres des Juifs en Gaule.
353. Les lieutenants de Constance défont Magnence dans le Dauphiné et le réduisent à se tuer à Lyon. — Constance passe en Gaule et fait mettre à mort un grand nombre de partisans de Magnence. — Il persécute les chrétiens orthodoxes et assemble un concile arien à Arles qui condamne Athanase.
Ravages des barbares en Gaule et des Isauriens en Pamphylie. — Gallus repousse les Isauriens. — Ses cruautés en Syrie.
354. Constance marche contre les Allemans. — Il conclut un traité avec eux.
Gallus excite, par ses cruautés, une révolte à Antioche. — Constance le rappelle en Italie. — Il le fait arrêter à Petavium (Norique) et mettre à mort près de Pola, en Istrie. Constance reste ainsi seul maître de tout l’empire romain.
355. Constance convoque un concile à Milan et relègue le pape Libère en Thrace parce qu’il refuse de condamner Athanase.
Constance envoie ses lieutenants contre les Allemans qui sont défaits.
Intrigues du consul Arbétion pour perdre Sylvain, chef des Francs alliés de l’empire. Sylvain est obligé de se faire proclamer empereur. — Constance reconnaît son innocence trop tard. — Sylvain est assassiné à Cologne par des soldats gagnés par Constance. — Les Francs, les Saxons et les Allemans se jettent sur la Gaule. — Pillage de Cologne. — Les Quades et les Sarmates ravagent la Pannonie. Ap. J.-C.
355. Les Perses envahissent la Mésopotamie et l'Arménie.
Constance crée César son cousin Julien, frère de Gallus, et le nomme gouverneur des Gaules. — Julien épouse Hélène, sœur de Constance, quitte Milan et va passer l'hiver à Vienne, en Gaule.
356. Les Francs assiègent Autun. — Julien les attaque, les bat près d'Auxerre et près de Troyes. — Les Allemans sont défaits près de Strasbourg, et Julien reprend Cologne, dont il relève les murailles ; — il passe ensuite en Rhétie pour soutenir Constance, qui faisait la guerre aux Allemans.
Athanase, d'Alexandrie, et Hilaire, évêque de Poitiers, sont exilés.
357. Julien est assiégé par les Francs et les Allemans dans ses quartiers d'hiver de Sens.
Constance fait un voyage à Rome ; il triomphe de Magnence. — 11 admire pour la première fois l'ancienne capitale de l'empire. — Lois rigoureuses contre les magiciens et les devins. — Combats de gladiateurs défendus.
Les Suèves envahissent la Rhétie, les Quades et les Sarmates la Mésie, et les Perses la Mésopota. mie.
Les Allemans pénètrent jusqu'à Lyon, Julien les taille en pièces et relève les murs de Saverne. Chnodomar et six autres chefs allemans se liguent et passent le Rhin. — Julien remporte sur eux une grande victoire près d'Argentoratum (Strasbourg). — Chnodomar est pris et envoyé à Constance. — Julien ravage le pays le long du Mein, repasse le Rhin, bat quelques Francs qui ravageaient le pays de Reims et vient prendre ses quartiers d'hiver à Lutèce, désigné pour la première fois comme château fortifié des Parisii, déjà par J. César.
358. Constance reçoit à Sirmium une ambassade de Sapor II, qui réclame avec menace l'Arménie et la Mésopotamie.
Il rétablit en corps de nation les Sarmates, chassés 24 ans auparavant par les Limigantes. — Les Limigantes sont taillés en pièces ou noyés dans la Theiss.
Libère est pape de nouveau.
Un tremblement de terre renverse Nicomédie et un grand nombre de villes dans le Pont et dans la Macédoine.
Les Francs Saliens, établis aux bouches de l'Escaut, et les Chamaves, aux bouches du Rhin, sont un obstacle aux approvisionnements de blé que la Bretagne envoyait en Gaule pac le Rhin. — Julien marche contre les Francs Saliens ; surpris, ils s'engagent à défendre les frontières et à fournir un corps de troupes. — Réduction des Cha-' maves. — La navigation du Rhin est libre. — Les Allemans des bords du Necker sont soumis.
359. Les Limigantes reprennent les armes ; on les extermine.
Les Isaures recommencent leurs courses. — Sapor II passe le Tigre, les Romains s'enferment dans Amide. — Sortie héroïque des Gaulois. — Prise d'Amide par Sapor, après avoir perdu 3000C hommes.
Conciles de Rimini et de Séleucie. — L'empereur Constance envoie à Rimini une formule arienne, que le pape et quelques évêques refusent d'accepter. A Séleucie, le débat s'engage entre les ariens purs et les semi-ariens. Saint Hilaire, évêque de Poitiers, alors exilé en Orient, défend à Séleucie le dogme catholique.
4e campagne de Julien contre les Allemans, au delà du Rhin. — Soumission des Attuariens. — Création de la charge de préfet de Constantinople.
360. Sapor II rentre en Mésopotamie, prend Singara et Bezabde sur le Tigre.
Ap. J.-C.
Constance cherche à enrôler des barbares, part pour la Syrie, apprend à Césarée, en Cappadoce, que Julien, a été proclamé empereur, et parcourt
la Mésopotamie sans* rien faire d'important.
Dédicace de l'église Sainte-Sophie, à Constantinople.
Julien envoie Lupicin contre les Pietés et les Calédoniens, distingués pour la première fois par le nom de Scots. — Julien reçoit, de Constance l'ordre d'envoyer en Orient une partie de ses troupes. — Il s'y soumet, mais les légions le proclament empereur.
361. Julien se dirige sur l'Italie ; il bat les Allemans dans la Rhétie, divise son armée en plusieurs corps, traverse rapidement la Germanie, entre en triomphe à Sirmium, s'empare des défilés de Succi, entre l'Illyrie et la Thrace, et reçoit à Naïssus la nouvelle de la mort de Constance .
Sapor II tente de repasser le Tigre. — Constance se rend à Edesse ; ses lieutenants repoussent les Perses. — Constance prend le chemin de l'Occident ; il meurt à Mopsucrène, en Cilicie.
Julien, maître de l'empire, donnera Sallustius la charge de préfet du prétoire. — Édit de tolérance universelle. Tous les évèques bannis pour l'orthodoxie sont rappelés. Julien interdit les écoles profanes aux chrétiens, s'entoure de philosophes et rouvre les temples des faux dieux. Dans ses ouvrages, il poursuit de ses sarcasmes le christianisme.
362. Julien part de Constantinople pour se rendre à Antioche. — Préparatifs de la guerre contre les Perses. — Tremblement de terre. — Famine et peste.
363. Vains efforts de Julien pour relever le temple" de Jérusalem. Prodiges.
Julien écrit son Misopogon contre les habitants d' Antioche. — Il part d'Antioche, traverse la Mésopotamie à la tête de 63 000 hommes, ravage l'Assyrie, attend en vain des secours du roi chrétien d'Arménie, remonte le Tigre, bat les Perses près de Ctésiphon, passe le Tigre, traverse des contrées ravagées par l'ordre de Sapor. — Murmures de l'armée égarée par les guides ; Julien est forcé à la retraite ; harcelé par Sapor, il bat les Perses à Maronga et tombe mortellement blessé dans une seconde victoire ; il n'avait alors que 32 ans. — Sallustius refuse l'empire.
Jovien, chrétien et chef des protecteurs, est proclamé empereur. — Il conclut la paix avec Sapor, cède Nisibe, les cinq provinces transtigritanes et la suprématie sur l'Arménie et ITbérie.
— Le christianisme redevient la religion dominante. — Jovien se prononce contre les ariens et rappelle Athanase. — Lucillien, beau-père de Jovien, est massacré, à Reims, par le corps des Bataves enrôlés dans l'armée.
364. Jovien meurt en Bithynie, après un règne de 8 mois. — Sallustius refuse de nouveau l'empire.
— Valentinien I er est proclamé à Nicée ; il s'associe son frère Valens et lui donne la préfecture d'Orient, se réservant les autres. — Valens établit sa résidence à Constantinople et Valentinien à Milan. — Les barbares menacent les frontières, les Allemans la Gaule et la Rhétie, les Quades la Pannonie, les Pietés et les Scots la Bretagne, et les Maures l'Afrique. — Iniquités et cruautés de Romanus, gouverneur d'Afrique.
365. Le sophiste Thémistius fait à Constantinople le panégyrique de Valens.
Révolte de Procope, parent de Julien ; il est proclamé empereur à Constantinople ; il s'empare de Cyzique et de Nicée.
Les deux empereurs établissent les fonctions de defensor dans les municipes. Le magistrat, investi de ce titre, avait pour mission de défendre le Ap. J.-C.
peuple et surtout les pauvres, contre les exactions des officiers impériaux.
366. Procope est défait et décapité en'Phrygie. — Révolte de Marcellus, parent de Procope ; il s'empire de Chalcédoine, mais est défait et tué. — Valentinien I er passe l'hiver à Paris, pour surveiller de plus près les frontières de la Gaule etde la Bretagne. — Ses troupes sont mises, en déroute par les Allemans. — Jovin répare cette défaite par une grande victoire près de Metz.
367. Valentinien tombe malade à Reims, rétabli, il s'associe son fils Gratien.
Mayence est saccagée par les Allemans. — Les Pietés et les Scots pillent la Bretagne. — Le comte Théodose remplace Jovin à la tête des troupes et repousse les barbares en Bretagne. — Valentinien passe l'hiver à Trêves. — Théodose accourt de Bretagne rejeter au delà duRhin, les Francs et les Saxons. — Une 5e province romaine est créée en Bretagne, la Valentia.
Les Goths, que Procope avait appelés pour le soutenir, sont taillés en pièces ;leur roi, Athanaric, envoie des députes à Valens. — Soulèvement des Isauriens.
L'évêque arien de Constantinople baptise l'empereur Valens, qui s'engage à maintenir l'arianisme.
368. Nicée et plusieurs villes de l'Hellespont sont renversées par un tremblement déterre.
Valentinien remporte une grande victoire sur les Allemans, vers les sources du Necker, et dissipe quelques Francs aux environs de Cologne.
369. Valentinien couvre de forteresses les bords du Rhinjusqu a son embouchure ; les Allemans s'opposent à ces travaux. — Valentinien les contient en restant à Manheim.
Valens franchit le Danube, et défait complètement Athanaric, roi des Goths Thervinges. — Athanaric demande la paix, et, pour la première fois, les Romains la vendent aux barbares, au lieu de l'acheter.
370. Valens favorise les ariens et fait mettre à mort 80 prêtres orthodoxes. — Les Saxons commettent d'horribles ravages en Gaule- Sévérus les taille en pièces près de Cologne. — 80 000 Bourguignons paraissent sur les bords du Rhin. — Le comte Théodose fait une expédition contre les Allemans ; les prisonniers sont envoyés sur les rives du Pô.
371. Campagne de Théodose contre les Maures.
372. Valens se rend à Antioche pour veiller aux mouvements des Perses. — Sapor s'empare du roi d'Arménie par trahison et le fait tuer, puis chasse le roi d'Ibérie de ses États. — Valens envoie une armée contre Sapor, et s'avance lui-même jusqu'au Tigre. — Révolte de Firmus en Afrique.
373. Les Perses sont défaits. — Firmus ravage la province d'Afrique et la Mauritanie, s'empare de Césarée (Alger) et de Rucata. — Le comte Théodose, alors à la tète des Légions de Pannonie, est envoyé en Afrique. — Défaite des alliés de Fir-, mus. — Pillage de Césarée. —Firmus feint de se soumettre. —Théodose taille les Maures en pièces. — Firmus se réfugie dans les montagnes. — Victoire de Théodose., — Firmus s'étrangle. — Soumission des Maures.
374. Valens persécute les philosophes, les magiciens et les astrologues ; les ouvrages qui traitaient de magie et leurs possesseurs sont brûlés. — Saint Chrysostome, alors enfant, courut des dangers pour sa vie pendant ■ cette cruelle persécution. — On fait mourir tous ceux dont les noms commençaient par Théod.
Valens attire le roi d'Arménie à Tarse et le fait lâchement assassiner. — Réclamations de Sapor ;
Ap.J.-C.
Valens entre en accommodement à la nouvelle des invasions des Goths. Les Quades et lesSarinates envahissent lTllyrie.
— Le roi des Quades demande à traiter ; les Romains le massacrent. — Les Quades défont deux légions romaines. — Théodose, dans la suite empereur, bat les Sarmates en Mésie.
375. Valentinien se rend en Illyrie, passe le Danube, ravage le pays des Quades et se dispose à marcher contre les Sarmates, lorsqu'en recevant une députation il meurt d'apoplexie ; ses deux fils, Gratien et Valentinien II, lui succèdent. — Gratien prend les Gaules, l'Espagne et laBretagne ; Valentinienll l'Italie, lTllyrie et l'Afrique.
Les Huns, jusqu'alors inconnus en Europe, subjuguent les Alains, qui habitent les bords du Tanaïs, et envahissent les terres des Ostrogoths, qui se retirent dans le pays entre le Borysthène et le Danube.
376. Le comte Théodose est mis à mort par le défiant Valens. ou, selon d'autres, par Gratien. — Son fils se retire en Espagne.
Valens accorde aux Visigoths des terres en Thrace, à la condition de servir dans les armées romaines. '
L'évêque goth Ulphilas, qui avait été le chef de l'ambassade envoyée par les Visigoths à Valens, embrassa alors l'arianisme et répandit cette doctrine chez ses compatriotes.
377. L'avarice cruelle du comte Lupicin pousse les Visigohts à la révolte. — Leurs juges Fritigern et Ablavivus appellent à leur secours les Ostrogoths et les Alains. — Les généraux romains, Lupicin et Trajan, sont défaits dans deux batailles. — Les Goths sont battus dans une troisième rencontre.
738. Les Goths ravagent la Thrace et la Thessalie, bloquent Constantinople quelquesjours. — Valens marche contre eux et appelle à son secours Gratien, qui fut retardé par une attaque des Allemans qu'il battit près d'Argentaria (Colmar). — Bataille d'Andrinople. — Défaite complète des Romains ; Valens est brûlé dans une chaumière.
Gratien dirige ses forces sur lTllyrie ; 40 000 Germains passent le Rhin et ravagent la Gaule ; Gratien rappelle ses troupes qui, ayant à leur tête Narmien et Mellebaude, roi des Francs, remportent une grande victoire à Argentaria. — Il accourt au secours de Valens, qui livre la bataille d'Andrinople avant son arrivée.
Gratien rappelle le jeune Théodose, qui bat les Sarmates. — La persécution des ariens contre les orthodoxes est arrêtée ; les évêques bannis sont rappelés ; les donatistes condamnés.
Saint Grégoire, de Naziance, qui avait étudié dans les écoles d'Alexandrie, de Césarée et d'Athènes, est élu évêque de Constantinople.
379. Gratien s'associe Théodose, avec le titre d'Auguste, et lui donne l'empire d'Orient. — Édit contre les hérétiques. — Gratien repasse en Gaule.
— Théodose chasse les Goths, les Alains et les Huns, qui, depuis une année, étaient répandus dans la Dacie, lTllyrie et la Thrace, puis vient prendre ses quartiers d'hiver à Thessalonique. — Ariaxercès succède à Sapor II.
380. Maladie de Théodose ; il se fait baptiser. — Célèbre édit de Thessalonique, par lequel tous les suiets de l'empire doivent adhérer à la foi de l'Eglise de Rome. — Nombreuses réformes.
Fritigern fait une irruption en Pannonie, à la tête des Visigoths. — Théodose le met en déroute.
Le pape saint Damase institue le premier des vicaires du saint-siége dans les provinces éloignées de Rome ; le vicaire était comme le chef de tous les évêques de son vicariat.
381. Les églises des ariens sont fermées et on les Ap. J.-C.
chasse de Constantinople. — Athanaric, chassé par une faction des Goths, se réfugie à Constantinople ; il y meurt peu après. Théodose lui fait faire de magnifiques obsèques et s'attache ainsi les principaux chefs des Goths. — Le 3e concile œcuménique, assemblé à Constantinople et présidé par saint Grégoire, condamne tous les hérétiques. Peu après, saint Grégoire, déchu du trône de Constantinople, se retire à Naziance. Ce concile avait accordé aux patriarches de Constantinople les premiers honneurs après l'évêque de Rome.
Les Scyri et les Huns ravagent la Macédoine ; ils sont défaits par Théodose. — Séjour de saint Jérôme à Rome.
382. Les barbares font une irruption en Italie ; Gratien les repousse. — Théodose donne aux Goths des terres en Mésie et en Thrace. — Gratien fait abattre définitivement l'autel de la Victoire, qui touchait à la salle du sénat, à Rome. En même temps, il supprime tous les privilèges et tous les revenus attachés aux temples païens, et les attribue au trésor public. Le sénat lui fait présenter, à ce sujet, une requête par l'orateur Symmaque.
383. Révolte de Maxime en Bretagne ; il est proclamé empereur, passe en Gaule et défait l'armée de Gratien qui se sauve à Lyon, où il meurt assassiné. — Maxime donne le titre d'Auguste à son jeune fils Victor et fait tuer Mellobaude, ancien chef franc, qui commandait les troupes de Gratien. — La Bretagne est livrée aux incursions des Pietés et des Scots. — Théodose reconnaît l'usurpateur Maxime, à condition de ne pas inquiéter Valentinien II ; il venait de déclarer son fils Arcadius Auguste.
384. Théodose fait de nouvelles lois pour abolir définitivement le paganisme, et fait fermer tous les temples de l'Orient et de l'Egypte. — Libanius compose alors sa célèbre harangue en faveur des temples païens. — Loi qui permet à tous les chrétiens d'affranchir leurs esclaves.
Sapor III, roi de Perse depuis un an, envoie une ambassade solennelle à Théodose. — Naissance d'Honorius. . — Symmaque est nommé préfet de Rome. — Saint Augustin professe à Milan.
L'empereur Maxime condamne à mort Priscillien, avec quelques-uns de ses sectateurs. C'est la première fois que l'autorité impériale sévit au nom de l'orthodoxie.
386. Théodose remporte une victoire sur les Ostrogoths. — Il épouse Galla, sœur de Valentinien II.
387. Révolte d'Antioche ; les statues de l'empereur sont brisées. — Irritation de Théodose, qui sévit d'abord avee cruauté, puis accorde un pardon général, grâce à l'intervention de Flavien, évêque d'Antioche, des ermites de Syrie et de saint Jean Chrysostome qui a\ait prononcé au milieu de la consternation des habitants de cette ville quelques-unes de ses admirables homélies.
Maxime passe les Alpes et marche contre Valentinien II qui se réfugie d'abord àAquilée, puis à Thessalonique, implorant le secours de Théodose. — Maxime fait la conquête d'une grande partie de l'Italie.
388. Maxime est reconnu empereur à Rome. — Théodose marche contre lui à la tête d'une armée composée surtout de Goths, de Huns et d'Alains ; il traverse la Pannonie, défait un lieutenant de
Ap. J.-C.
l'usurpateur en passant la Save, remporte une seconde victoire sur Marcellin, frère de Maxime ; celui-ci s'enferme dans Aquilée. — Aquilée est prise et Maxime décapité.
Valentinien II obtient de Théodose tout l'empire d'Occident.
Désordres causés à Constantinople par les ariens ; l'évêque de cette ville périt dans les flammes ; Théodose leur pardonne à la demande d'Arcadius.
389. Théodose va à Rome avec Valentinien II et Honorius. — L. Pacatus Drépanus prononce à cette occasion le panégyrique de Théodose. — Théodose fait tous ses efforts pour abolir le paganisme à Rome. — Après une expédition assez heureuse contre les Francs, Valentinien II traite avec leurs chefs Marcomir et Suénon.
Troubles à Alexandrie entre les païens et les chrétiens. — Théodose fait détruire complètement le temple de Sérapis et un grand nombre de temples de l'Egypte et d'autres provinces de l'empire.
390. Émeute populaire à Thessalonique ; Théodose envoie des troupes qui surprennent les habitants assemblés aux jeux du cirque et en massacrent près de 7000 en 3 heures.
Saint Ambroise excommunie Théodose qui expie sa faute.
391. Loi contre les apostats. — Théodose revient à Constantinople.
392. Symmaque, à la tête d'unedéputation des principales familles de Rome, demande à Valentinien qu'on rende aux temples et à la religion païenne ses privilèges. — Refus de l'empereur.
Le Franc Arbogast, général de l'armée de Valentinien II, fait assassiner ce prince à Vienne dans la Gaule et règne sous le nom du rhéteur Eugène qu'il fait proclamer empereur ; l'Occident le reconnaît, excepté la province d'Afrique.
Il paraît par une loi de Théodose de cette année que les églises jouissaient déjà du droit d'asile.
393. Honorius, second fils de Théodose, est déclaré . Auguste. — Préparatifs de Théodose pour faire la
guerre à Eugène. — Arbogast passe le Rhin près de Cologne, ravage le pays des Bructères, des Chamaves, des Ansivariens et des Cattes. — Eugène autorise le paganisme à Rome. — Les anciens sacrifices sont renouvelés.
394. Théodose quitte sa capitale, force les passages des Alpes et rencontre l'armée d'Eugène au nord d' Aquilée. — Les troupes de Théodose, composées surtout de Goths, d'Arméniens, d'Ibériens et de Sarrasins, commandées par Stilicon, Gaïnas et Aîaric, si célèbre plus tard, taillent en pièces l'armée d'Eugène et â'Arbogast. — Celui-ci se donne la mort et Eugène est massacré par ses propres soldats, aux pieds de Théodose.
Théodose déclare Honorius empereur d'Occident et lui donne Stilicon pour ministre.
Les jeux olympiques cessent d'être célébrés. Il est probable qu'on cessa alors de compter par olympiades. Dans l'Eglise on ne se sert que de l'ère de l'indiction.
395. Mort de Théodose le Grand à Milan. — Saint Ambroise prononce son oraison funèbre.
C'est avec cette année que Ton s'accorde à terminer l'histoire des temps anciens. Nous joindrons donc les 5 dernières années de ce siècle au siècle suivant avec lequel commence le moyen âge.