Atlas universel d’histoire et géographie/Monde ancien

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CARTE N° 14.

LE MONDE ANCIEN A L'ÉPOQUE DE LA PRISE DE CARTHAGE.

GÉOGRAPHIE POLITIQUE ET ÉCONOMIQUE.

Sources et documents : Dépouillement des textes anciens, travaux modernes de Eeeren, Boeckh, Mommsen, les statistiques comparées, etc.

1° L'Espagne[1] fut occupée d'abord par les Ibères, peut-être originaires d'Afrique. Elle fut colonisée ensuite par les Carthaginois (race phénicienne), au sud et sur les côtes ; elle eut quelques établissements grecs sur les côtes orientales. Elle reçut aussi des Celtes qui, se mélangeant aux Ibères, formèrent au N. E., les Celtibériens, et au N. O. les Galliciens.

Si l'Ibérie a donné 50 000 h. à Hasdrubal et a marchandé 3000 h. à Scipion, c'est que sa politi-


que consistait à favoriser Carthage et à servir plutôt les intérêts commerciaux de cette république que les Romains, le but des premiers étant la prospérité agricole, industrielle et commerciale, celui des seconds la domination politique exclusive à leur profit.

Divisions : 2 provinces : Citérieure, Ultérieure, administrées par des préteurs annuels. L'Espagne Citérieure comprenait les Gallæci, les Cantabri, les Vascones, les Ilergetes (cours supérieur de l'Èbre), les Celtiberi, les Carpetani (Castille), les Olcades (bassin super, du Tage), les Oretani (rives du Guadalquivir). L'Espagne Ultérieure comprenait les Lusitani, les Vaccæi (Léon), les Vettones (Estramadure), et la Bétique : Turduli, Turdetani.

Limites : Durius (Douero), laissant les Vaccæi à droite, les Carpetani à gauche, de manière à gagner Urci (Almeria).

Le mot provincia, employé par Tite-Live, a été expliqué par Mommsen : il a, le plus souvent, le sens de département ou commandement militaire et n'implique pas de limites géographiques.

C'est en 197 que les deux Espagnes furent données à des préteurs désignés par le sort (Tite-Live, xxii, 28).

La Lusitanie fut soumise en 138 ; les Gallæci en 136; — 10 commissaires furent envoyés après la prise de Numance (Appien de Reb. Hispan. chap. 99).

Sous Auguste seulement, l'Espagne comprit trois provinces. L'origine de cette division remonte à l'an 49 ; en effet, l'auteur du De bello civ. (I, 38) parle des trois commandements établis en Espagne : Afranius, en Espagne Citérieure ; Pétréius, en Bétique, et Varron, en Lusitanie. Sous les ordres du préteur, était un quœstor pro prætore. La condition des municipes et des campagnes sous l'administration républicaine des préteurs fut malheureuse.

Villes : Castulo, dans le pays des mines, v. carthaginoise ;

Certima (sources de la Guadiana), imposée à 2 400 000 sesterces par T. Sempr. Gracchus (Tit.- Liv., xl, 47);

Marcolica, à 10 000 000 de sest. (Tit.-Liv., xlv, 4) ;

Seguntia, dépôt et arsenal des Celtiberi (Tit.-Liv., xxxiv, 19) ;

Numance, détruite.

Le nord avait été ruiné et presque dépeuplé par la guerre. Le sud, plus épargné , car il y avait encore 200 villes en Turdétanie au temps de Strabon (III, c. ii, § 1, p. 116.

La Bétique avait été le Pérou des Phéniciens (Heeren). On connaît la facilité des anciens à remonter les fleuves d'Espagne :

Le Bætis, jusqu'à 1200 st. ou 220 kd. (Strab., III, il, 3, p. 117) ; le Durius et le Minius, à 800 st. ; le Tagus, l' Anas, un peu moins haut (Id.).

La côte intérieure, des Colonnes d'Hercule à Tarraco n'avait que peu de ports naturels, mais les ports phéniciens étaient creusés dans le rocher, comme à Tyr, à Carthage et à Utique.La fameuse lartessus n'était pas un port, mais une région. Gades, grande exportation de blé, devin, d'huile et de cire, de miel, de laine, de métaux, de salai- sons (Strab., III, ii).

Elle entretenait des relations avec Rome par Ostie Dicsearchia et l'Afrique ; Mellaria, Belon, Ménesthée, petits ports voisins.

Calpe et Carteia, arsenaux ; Malacea, salaisons ; la Ville des Sexitains , Έξιτανών πολιζ, salaisons (Strab., Galien, Martial) ;

Carthagène, rebâtie par les Romains après la ruine de Carthage, florissante au temps de Strabon ; métaux et salaisons (III, iv, § 6. Ed. Didot.) ;

Hemeroscopium, ville grecque, et, près de là, les forges de Dianium, ancienne origine. Travail du fer espagnol, très-vanté (Polybe, XIX, ii) ; Sagonte, ruinée); Tarraco, pas de port (Strab.). Cependant, Tite-Live dit Tarraconis portus ; Empurium, ville marseillaise et phénicienne, mixte, avait un quartier pour chaque peuple ; Rhoda, ville grecque ; Ruscino, ville phénicienne.

Ressources militaires exceptionnelles en Espagne : de l'an 200 à l'an 175 av. J. C. ; en 25 ans, les pertes supportées par ce pays furent de 317 700 h. Les Celtibériens (partie de l'Aragon et de la Castille vieille) figurent pour le chiffre de 163 700 h., perdus dans ces 25 ans.

Les Espagnols étaient guerriers et pasteurs au N.


Ils étaient surtout agriculteurs au S. et à l'O ; industriels sur la côte[2]. — Grande exportation de laine confectionnée.

Commerce général : importation à peu près nulle, exportation considérable.

La conquête romaine marque une période de déchéance dans le commerce.

Les articles d'exportation sont mentionnés plus haut.

Produit des mines : 40 000 ouvriers étaient occupés aux mines de Carthagène, au temps de Polybe (XXXIV, c. ix, fragment), au Mons Argenteus. De 206 à 174, 767 695 livres d'argent furent portées aux triomphes des généraux romains.

Les îles Baléares furent soumises par Metellus Balearicus, en 125 ; elles étaient fertiles, Minor surtout. Les Phéniciens formaient le fond de la population. On y faisait l'élève des mulets (Diodore, V, xvii), et l'on tirait de la laine des troupeaux.

Le port d' Ebusus (Iviça), seule ville importante (Diod., V, xvi), fut vainement assiégé par les Romains. — Arsenal.

Frondeurs {Voy. Strabon ; détails intéressants : 3 espèces de frondes; III, v, 1, p. 139).

2° Gaule[3] Les Celtes formaient le fond de la population ; on y voyait aussi des Kymris ou Germains (Belges), et des Ibères, ainsi que des Grecs dans le S.

Colonies grecques : le Μασσαλιωτικόζ παράπλουζ s'étendait jusqu'à Portus Herculis Monæci (Monaeo).

Marseille était dans toute sa gloire en 133 ; le commerce de cette ville n'était pas en rivalité avec celui des Phéniciens ; c'était plutôt un auxiliaire. « Les Marseillais, dit Polybe, ne peuvent donner aucun renseignement sur la Bretagne. » Cependant, l'étain des Cassitérides traversait la Gaule en 30 jours et arrivait à Marseille (Diod., liv. V, chap. xxii).

Tauroentum (ruines près de la Ciotat) ; Olbia ; Athenopolis et Antipolis (Antibes) ; Nicœa (Nice) ; Rhodanusia, Heraclea, à l'embouchure du Rhône ; Agathapolis (Agde).

Intérieur. Les divisions étaient ethnographiques ; mais peu de villes, beaucoup de bourgades, d' oppida, de routes; grand commerce et navigation facile. Au S. : Narbo ; Polybe la cite comme très-importante (XXXIV, x): Nemausus, ville très-ancienne.

Agriculture : céréales , oliviers, figuiers, pâturages, mines citées par Posidonius.

Commerce : Exportation; laine, étoffes (Diodore), métaux, porc sale.

Population très-belliqueuse. Les rois des Arvernes Bituitus et Luernius réunirent sous leurs ordres toute la Gaule. (Posidonius, cité par Strab., IV, ch. {sc|ii}}, § 3.)

Les Allobroges et les Arvernes ont de nombreux combattants dans les guerres de Fabius Maximus et de Domitius (Epitome de Tite-Live).

Ressources militaires. Strabon (t. IV, ch. ii, § 3 ; p. 159) montre, d'après Posidonius, que la Gaule avait fait un armement semblable à celui de Vercingétorix, sous ses ancêtres Bituitus et Luernius. Elle pouvait mettre 300 000 hommes sur pied très-facilement. Elle possédait de grandes richesses et des monnaies d'or. En 183, les Gaulois se gnent de l'excès de la population (Tite-Live, xxxrx , 54) ; ils avaient une bonne cavalerie (César, Strab.). S cisalpine '. La guerre n'était pas terminée, 146. Elle ne le fut, dans les Alpes, que sous Au- guste. Mais la soumission apparente de ce pays est consommée en 115, après la guerre des Garni. On ne peut dire que la Cisalpine ait joui de l'état régu- lier de province. La frontière officielle de l'Italie est le -Rubico, la Macra et la crête de l'Apennin. Les peuples soumis sont les Salassi, les Insubres, qui s'étendaient alors jusqu'au pied des Alpes (Po- lybe, III, 56) , les Taurini, les Genomani, les Boii, les Lingones, les Senones, les Ligures, soumis après vingt campagnes et une transportation de 40 000 ha- bitants dans le Samnium (Tite-Live , xl , 53) , en 181; les Ligures combattent comme les Ibères et renaissent comme eux. On les divise en Intemeiii, Ingauni, Statielli, Montani, Apuani. En Vénétie, les Veneti et les Cami, n'étaient pas soumis. Villes : Mediolanum, Brixia, Verona, Mantua, Patavium, très-importante, mettaient sur pied 120 C00 hommes (Strabon, V, i, 7, p. 177). Genua , v. de pirates qui inquiétaient Marseille (Tite-Live, xl, 18). Colonies romaines: Cremona 218, Placentia 218, Bononia 189, Parma, Mutina 183, Aquileia 181. La Via Emilia fut achevée en 183. La Cisalpine était, sous Strabon, la contrée la plus peuplée de l'Italie (Y, i, 12, p. 181). De 200 à 172, la Cisalpine orientale seulement : Insubres, Boiens , et surtout Ligures, perdit 257 400 hommes d'après Tite-Live, et cependant cette population était encore immense au temps de Polybe (L. II, ch. xv). Les Cisalpins étaient de ter- ribles soldats. Les Romains s'aguerrissaient en Cisal- pine; c'était l'Algérie de Rome au deuxième siècle (Tite-Live, xxxix, 1). Agriculture : La fertilité incomparable de la Cisal- pine a été célébrée par Polybe (II , xiv) ; le médimne de blé valait 4 oboles; 52 litres valaient donc 60 centimes du poids de notre monnaie; 52 litres d'orge, 30 cent.; lemétrètede vin (39 litres), 2 obo- les. Elle élevait un grand nombre de troupeaux de porcs; enfin, un voyageur était défrayé à l'hôtel pour 1/4 d'obole par jour. Il y avait quatre passages dans les Alpes, au temps de Polybe; ce sont proba- blement : le col deCadibone, le Mont-Genèyre, le petit Saint-Bernard et le Splùgen. 11 existait des mines d'or aux environs d'Aquilée. <fi°¥taïie. — Labonne condition physique de ce pays exigeait une exploitation intelligente et un entretien perpétuel, surtout dans les marais Pontins et le bas- sin du Tibre inférieur. Rome avait accompli la des- truction des nationalités, l'isolement municipal, la ■suppression des liens, l'obéissance forcée, et elle promettait l'assimilation des vaincus au vainqueur, comme récompense suprême. Il y avait quatre es- pèces de cités: colonies, municipes, villes alliées, préfectures. L<?s noms de peuples ne sont plus que des dési- gnations géographiques, circonscriptions conven- tionnelles de territoires n'ayant plus de sens politi- que. Borne était protégée par un -cercle de colonies (il y en avait 50 environ). La politique d'Hannibal a triomphé dans le N. et a échoué dans le S'., parce que l'œuvre de dissolution n'était pas encore accomplie au N. , et qu'elle l'était autour de la ville. Les victoires de Borne avaient diminué la classe des hommes libres. Le tableau comparatif des recensements montre, depuis 320 jusqu'en 150, une marche, ascendante d'abord jusqu'en 264; il tombe après cette date; i. Pour la géographie détaillée de la Cisalpine et de l'Italie proprement dite, voyez les tableaux il, 12 et 13 et les cartes correspondantes. après Cannes, il tombe beaucoup plus bas, puis il se relève malgré de nouvelles pertes et descend à un chiffre très-bas après Cynoscéphales (197). La classe des petits propriétaires avait disparu en 50. Il n'y avait que des Italiens déshérités de leur na- tionalité sans être Romains, un prolétariat avili, une aristocratie sans vertus, — et des esclaves. Cepen- dant naguère aucun pays n'avait déployé de pareil- les ressources militaires ; les ressources locales étaient immenses; Capoue avait armé 14000 hom- mes, les Bruttii 15000. Mais les richesses du monde ont apprauvri l'Italie par l'abandon de la culture et la ruine du vrai commerce, car il n'y avait plus échange de la Péninsule avec les au- tres contrées du monde ; mais absorption des richesses du monde par l'Italie, qui, ne travaillant plus et dévorant sans cesse, fut pauvre de bras et de produits indigènes. La concurrence des blés étran- gers rendit la culture impossible. Le blé d'Espagne avait été cédé, en 200, à 2 as le modius (10 cent, les 8 lit. 67 centil.) . Il y avait cependant quelque industrie encore en Étrurie : les fers de Populonia et iïllva, les vête- ments lydiens (étrusques) et le luxe dont parle Lu- cilius; les riches ajustements dont parle Mégadore, dans YAulularia de Plaute, proviennent de l'in- dustrie italienne; les étoffes de Tarente étaient re- nommées. Marine. 11 n'y avait point de marine permanente sous ia République (Tite-Live, 42, 27—28, 40); les ports marchands étaient : Luna « Lunaï portum est operse cognoscere cives» (Ennius cité par Perse, sat. vi, 9), Pisa, Populonium, Telamon, Ostia, Puteoli, Tarentum, Brundusium, Ariminum. Le sénat entretenait une marine (2 divisions na- vales) pour défendre les côtes contre les pirates. On refaisait la marine de guerre au début de chaque nouvelle campagne. gïciïe. Ce pays fut soumis en 241 et réduit en province romaine, avec un préteur annuel. Rome se proposa d'y substituer la vie agricole à la vie mili- taire et politique, et les campagnes furent repeu- plées : « M. Cato sapiens cellam pœnariam reipu- blicse nostra? nutricem plebis romanee Siciliam nominavit » (Cic, in Verr., act. III, ch. 11). Villes : La chute de Syracuse amena en Sicile une révolution sociale; les villes furent dépeuplées au profit des campagnes. De la ville dAgrigente, il ne resta qu'un port (Verr.). Thermie, Halxsa, Catana subsitèrent encore. Il y eut une population formidable d'esclaves. La culture du blé fut livrée à l'entreprise. Cicéron ne s'en plaint pas. 11 attaque Verres pour avoir gâté le métier. La dîme était due de droit, puis une se- conde dîme. Le taux de la vente du blé fut fixé par le sénat. La quantité requise était au prix de la taxe; 800 000 boisseaux (le boisseau, 8 lit. 67 cent.) ; puis il fallait fournir le blé du préteur, puis enfin le blé réservé à la consommation de l'île. Cette culture, organisée sur une échelle si considérable, n'excluait pas les troupeaux. Sarrfaigue et Cerse. La prospérité de ces îles était grande sous les Carthaginois. Les Grecs y firent quelques établissements et les Romains ve naient d'en achever la conquête. Population militaire. .En quatre ans, il y eut 117 000 hommes tués. L'inscription qui atteste la perte de 80 000 Sardes était dans le temple de Ma- ter Matuta (Tite-Live, xli, 28). La population en- tière de l'île est aujourd'hui de 544 000 habitants seulement. Il y avait encore une grande fertilité dans l'île (Polybe, I, 79). On envoya à Scipion, de Sardaigne, 12 000 toges, 12 000 tuniques et du blé (xxix, 36). On y faisait l'élève des troupeaux. Les mines donnaient du plomb, du cuivre et du fer. La cire et le miel de Corse étaient renommés.

5° ïllyrie et istrie. — Ces provinces furent soumises, la seconde en 221 (Eutrope etOrose), et la première en 167 (Tiie-Live, xlv, 26 et 27), époque où Scodra fut prise et les peuples déclarés « li- bres. » 11 n'y eut pas d'administration régulière. En 156 eut lieu la soumission des Dalmates. Plus tard, en 118-117, eut lieu la campagne de Metellus et la soumission définitive de tout Ylllyricum. Villes : Scodra, Lissus, Issa, Pharos. Les ressources militaires diminuent à mesure qu'on s'éloigne de l'occident. Gentius met 15 000 h. sur pied (Tite-Live, xliv, 30). 11 n'avait pas de ma- rine militaire. Les Dalmates empruntèrent des vais- seaux aux Acarnaniens pour soutenir la guerre (Po- lybe, II, 12); mais ils avaient de petits navires, lembi, propres à la piraterie et au transport. Les Dalmates étaient d'excellents marins. Plus tard, ils surent faire la guerre navale et contribuèrent à la victoire d'Auguste à Actium. ©° Macédoine et pays circonvoisins. — Ces pays firent cause commune avec, Philippe III et Persée. La Thrace jusqu'à THèbre, FÉpire, divisée en 14 régions, la Macédoine propre, divisée en 4 dé- partements (Tite-Live), la Thessalie, en 10 régions. La Macédoine venait d'être réduite en province ro- maine, en 148. Population militaire. — On est étonné du faible résultat qu'obtiennent les efforts de ces deux rois: en 172, Persée réunit 30000 fantassins et 15000 che- vaux; en 171, 40000 soldats, dont 20000 forment la phalange. C'est le maximum. Persée avait négligé la marine. Philippe III s'é- tait trompé en l'encourageant trop. — Ports : Thes- salonique, Cassandrea (ancienne Potidée). Chan- tiers : 100 vaisseaux longs y avaient été construits en 207 (Tite-Live, xxvin, 8). On appelait compedes Grseciœ : Demetrias, Chalcis, Corinthe (Tite-Live, xxxn, 37). A Chalcis étaient les horrea regia et Varmamentorium (T.-L. , xxxi, 22). La culture avait été négligée; de là, pauvreté de la Macédoine. Il y avait une flotte pour protéger les arrivages de blés sous Persée. La Pallène, cepen- dant, était très-fertile. L'Epire avait été autrefois fertile, puisque les Ro- mains y avaient acheté du blé en 1 70 (Tite-Live , xliv, 16). Elle fut dévastée par P. Emile en 168. La voie Egnatia, qui mettait en communication Âpollonia et Dyrrachium avec la Macédoine et la Thrace, avait dû servir au commerce. , Villes. — Pydna en Macédoine, Phœnice en Epire, Larissa, Gomphi, Pharsalus en Thessalie, Lysimachia en Thrace. Mines. — Sous Persée, les mines du mont Pan- gée suffisaient à l'entretien de 10000 mercenaires (Tite-Live, xlii, 12). L'exploitation en fut réservée aux Romains après 168 (Id., xlv, 29). Philippe III fut imposé à 200 talents en 197 (Tite- Live, xxxm, 13), à 1000 talents en 196 {Id., xxxm, 30). Le trésor de Persée donna 6000 talents en 168 (Polybe, xviii, 18). En 28 ans, les Romains enle- vèrent à la Macédoine 7200 talents, ou 40 680 000 du poids de notre monnaie. Les mines de Thasos étaient abandonnées depuis longtemps. Cirèce. — Elle fut réduite en province en 146. Depuis 50 ans on assiste à l'agonie de la ligue Achéenne, un peu trop prise au sérieux par Polybe. Cette ligue avait un noyau de 12 villes : Dyme, Olenus, Pharse, Leontium, Patrœ, JEgium, Ceri- nia, Tritœa, Hélice, Bura, JZyira, Pellene. Il faut voir, dans Tite-Live et dans Polybe lui-même, la pauvreté incroyable des ressources militaires de la Grèce. Les Romains avaient joué à la guerre en Grèce. Villes. — Thermum, marché de l'Étolie (Polybe, v, 8); Athènes, Ambracie, qui résista en 189 à Ful- cius, et fut prise par lui. Ce fut un exploit (Tite- Live, xxxviii, 4). Oreus, Chalcis et Erétrie; Pale, port et place en Céplialénie; Delos, érigée par les Romains en port franc , ce qui ruina Rhodes , sa ri- vale commerciale. Cette rivalité fut suscitée par les faux calculs de Rome, qui appliqua aux faits de commerce et de production les mêmes principes qu'aux faits de politique et de guerre. Ils donnè- rent Delos aux Athéniens. Ils firent en cela deux choses : affaiblir Rhodes, humilier Corinthe (Polybe, xxxi, 7, 30, ,18). La ligue Etolienne mit sur pied 2000 hommes (Tite-Live, xxxiv, 3) ; les forces de la ligue Achéenne montent à 5000 hommes (Id., xxxm, 14). Marine. — La ruine de Gythium, port de Sparte qui ne subsistait que par la piraterie, amena la ruine de la marine grecque (Tite-Live, xxxiv, 35). Ce fut le résultat de la jalousie des petits États de la ligue contre Sparte. Culture. — L'Elide surtout était très-fertile; les travaux agricoles y étaient prospères (Polybe, iv, 73), ainsi qu'à Céplialénie (Polybe, v, 3) ; Helos (xix), Corinthe, Sicyone (Tite-Live, xxvn, 31) exportaient des céréales. 9° Crète. — La population de cette île était com- posée de Phéniciens, de Pelages et de Grecs; elle était encore libre en 146, et ne fut province qu'en 74. Villes. — Çnossus, Gortyna , Cydonia. Sa poli- tique consistait à avoir pour alliés tous ceux qui les payaient bien. Ressources militaires. — Les archers Cretois, si renommés, combattaient souvent dans les armées rivales, car il y en avait partout. Les ressources agricoles étaient considérables. La marine était entretenue par la piraterie (Po- lybe, xiii, 7). 8° Rhodes. — Son origine était mixte. A la lon- gue domination des Phéniciens (ville de Camicus), avait succédé celle des Grecs. Elle perdit l'amitié de Rome par sa conduite ambiguë dans la guerre de Persée (Polybe, xxx, 17) ; elle fut ruinée par les franchises de Délos; Rome lui rendit alors son amitié. En lui donnant la Lycie, Rome avait suivi sa po- litique ordinaire, car la Lycie était la rivale mari- time de Rhodes depuis longtemps. Le commerce de Rhodes était jadis très-considé- rable, comme par tradition phénicienne. L'armée était mercenaire (Tite-Live, xxxm, 18). Les Rho- diens étaient encore les premiers marins du monde à la fin du troisième siècle (Polybe, xvi, 13) ; ils avaient des colonies lointaines comme Rhoda, en Espagne. Les Cyclades étaient enchaînées à leur commerce. Les avantages faits par le sénat à Pergame et la prospérité à'Eka, port de cette ville, contribuèrent encore à l'affaiblissement ,de Rhodes. Pergame était une rivale. C'est le seul État qui n'ait rien envoyé aux Rhodiens lorsque le colosse s'écroula. Les Rho- diens faisaient un très-grand commerce avec Sinope, ville du Pont; aussi, quel soin Rhodes met à ména- ger Byzance, pour avoir le passage du Bosphore (Polybe, iv, 56, — xxvn, 7)1 Nous savons parla quel était son commerce , puisque l'exportation du t'ont consistait, comme aujourd'hui, en esclaves, en bétail, viandes salées, poissons, dits pélamides, blés de Crimée (Strabon) . O Byzance, Bosphore, Colclilde. — Byzance avait été fondée en 658. Périnthe, Sestos, Lysimachie en dépendaient. Les renseignements exacts sur ce pays ne datent guère que du temps de Strabon. Les Scythes avaient été les alliés de Mithridate. Il tira grand parti des belliqueuses nations du Caucase : Colchidiens, Bastarnes, Sarmates. Le royaume du Bosphore était gouverné par des descendants des Spartocides; Panticapée était leur

résidence ; Theodosia, Phanagoria, colonies grec- ques, étaient les villes les plus commerçantes de cette contrée. Elles faisaient l'exportation des céréa- les et fournirent 1 80 000 médimnes de blé par an à Mithridate (24 360 000 litres) (Strabon, p. 258). Les populations côtières s'adonnaient à la piraterie, en- tre le Pont et la Colchide. Ka^àpai était le nom de leurs navires portatifs. Tilles de Colchide. — Dioscurias, entrepôt formi- dable où 300 tribus du Caucase venaient faire le commerce: Phasis, commerce de bois, de lin, de chanvre, de cire. La puissance militaire des peuples du Caucase était considérable. Les Albani levèrent 60 000 fan- tassins contre Pompée et 22000 cavaliers (Strabon, 431); Plutarque " dit 12 000 cavaliers seulement, c'étaient des dcv8pw7toi itdcMvs.t xal iz^£^ti StaçÉpovTeç (Strabon) . On faisait deux récoltes par an. En Ibé- rie, étaient des pâturages sur les bords du Kour. La fertilité en était extraordinaire (Strabon, p. 430). ÎO pont. — Ses rois étaient indépendants de- puis Ipsus (Mithridate VI commence à régner en 157). Bornes. — Petite Arménie, Colchide, Cappadoce, Galatie, Bithynie et la ville libre à? Héraclée politi- que ; une partie de la Paphlagonie devait être com- prise dans les États de Mithridate, Sinope était sa capitale. C'était une ancienne colonie grecque. C'est Mithridate VII qui ajouta toute la Paphlagonie (Strabon, p. 463). Culture. — La région à droite de YHalys , appe- lée Gazelonitis, était très-fertile. Les troupeaux produisaient une laine très-fine. — Le commerce de l'importation consistait en blé de Crimée, vins, huiles de l'Archipel, cire et poix de Colchide; ce- lui de l'exportation, en poissons salés, huiles de dauphin, toisons de l'Olympe. On ne saurait trop admirer le parti que Mithridate, très-bon écono- miste, sut tirer de tous ces pays. Il faisait venir des hommes du Caucase, du blé de Crimée, des vaisseaux des villes grecques. Il eut jusqu'à 400 vaisseaux à lui. vYiéç oixetat (Appien, de Bell., Mithr., 119), tirés des chantiers de Sinope, de Trapezus, de Ce- razus, de Cotyora,d'Amastris. 11 reçut 50 000 che- vaux des pays d'outre-Arménie et des haras de Mé- die (Polybe, v, 55). La Paphlagonie avait aussi de bons chevaux (Xénophon). Mithridate a eu jusqu'à 250 000 hommes sous les armes. Les mines des Chalybes, fer et argent (Strab., Xé- noph.), étaient très-renommées. •1*° Bithynie. — (Prusias règne jusqu'en 148; Nicomède II, 148-90.) Prusias avait été obligé de rendre tout à Attale , roi de Pergame , le favori des Romains. Les bornes de la Bithynie étaient la Galatie, le Pont, Pergame et Héraclée. Villes. — Nicomedia, Prusa, Nicsea, fondée par Antigone et Lysimaque et devenue capitale (Stra- bon, p. 484). Héraclée pontique était indépendante, même sous Mithridate le Grand (Strabon, 463) . Le mont Olympe était très-connu par ses troupeaux.

  • 8° Galatie. — 3 cantons; 3 peuples: Trocmi,

Tolistoboi, Tectosages. Ils occupaient les versants de l'Olympe. Ancyre était leur capiiale; Pessinus, la ville religieuse et commerçante. C'étaient les peu- ples les plus belliqueux de l'Asie (Polybe, vin, 24; — Tite-Live, xxxvn, 8). On trouve des détails intéressants sur ce pays dans la fameuse campagne de Manlius, en 188 (Tite-Live, xxxvm, '25). Nous y voyons les Trocmi et les Tectosages, ayant déjà perdu beaucoup de monde, mettre sur pied 50 000 fan- tassins et 10 000 chevaux (Tite-Live, xxxvm, 26). Ils étaient redoutés et détestés de tous; aussi la dé- faite des Gaulois rendit-elle les Romains populaires en Asie (Tite-Live, xxxvm, 36). Ces Gaulois furent contenus dans de justes limites à partir de 168. 13° lia Cappadoce avait été comprise dans la part d'Eumène après la mort d'Alexandre. Elle re- devint indépendante après Ipsus (301). En 150, Ariarathe VI (166-129) Philopator, allié des Ro- mains (Epit. , Tite-Live, xlvi) , la gouvernait. Bornes. — Lycaonie, au royaume de Pergame, Galatie, petite Arménie, Pont, Sophène, Coma- gène, Cilicie. Ces trois derniers pajs dépendaient du royaume de Syrie. La Cappadoce ne fut province romaine que sous Tibère (Strabon 458). Capitale, Mazaca. L'alliance romaine lui coûta 600 talents en 188 (Tite-Live, xxn, 27), 300 d'après Polybe (xxxii, 3). Ce pays produisait du froment, du Dé- tail , et avait de nombreux pâturages. 14° le royaume de Pergante avait été fondé par Philétère , en 279. Outre l'État proprement dit, ce royaume comprenait les deux Phrygi.es, la Ly- caonie, une partie de la Mysie et la Lydie. Il est probable qu'une partie des États attribués par le sénat au royaume de Pergame échappait à sa do- mination. On voit, par l'expédition de Manlius, que les peuples, c'est-à-dire les cités de la Pisidie, de la Pamphylie, de la Lycaonie et de l'Isaurie jouis- saient de leur autonomie. Il n'y avait entre ces peuples aucun lien, aucune unité. Ils avaient été at- tachés à la domination d'Eumène uniquement par le tribut, selon l'usage asiatique. Les villes grecques étaient à peu près indépen- dantes. Eumène dit aux Romains : « Si les Rho- diens réclament l'indépendance des villes grecques, c'est pour y faire prédominer leur influence com- merciale. » (Polybe, xxn, 5.) Les villes grecques, affaiblies à cette époque, sont tombées dans une décadence complète. La plus importante de ces villes était Éphèse (Polybe, xvin, 32; Strabon, 548); Milet et Clazomène en- voient des ambassades à Rome (Polybe, xxvm, 16) , marque certaine d'autonomie. Les villes grecques ont toujours consenti au tribut pour échapper à la domination politique. Cyzique, avec son port fermé et ses 200 loges de navires, était libre. Elle l'était encore sous Auguste et Tibère (Strabon, p. 492). Apamea était la seconde place de commerce de l'Asie Mineure. Elle était libre, mais tributaire de la Bithynie ; dus fit un traité avec les Rhodiens ; Priapus, Parium, Lampsaque, Mitylène, An- tissa, ports; Élée , port de Pergame. Les 12 villes ioniennes ne sont plus rien, sauf Phocée, avec le Nausthathmon et leLampter, ses deux ports; Smyrm qui n'a jamais été nulle à cause de son commerce de laines, ni Milet à cause de sa pourpre. Il faut citer aussi le port de pirates de Side, en Pamphylie. Les pirates y avaient encore des vaur.YJYÏa au temps de Strabon (p. 567) . Il est certain que la marine, comme l'armée des rois de Pergame, ne représente guère que les res- sources locales de ce petit royaume. L'armée d'Eu- mène, en 189, compte 2000 hommes (Tite-Live, xxxvn, 8); il envoie 4000 hommes au secours des Romains en 171 (Id., xui, 55); or, la seule ville d'Alexandrie en Troade mettait sur pied 4000 hom- mes (Polybe, v, 111). Elenna et Aspendris, villes de Pamphylie et de Pisidie, arment 8000 et 4000 hommes. L'autorité centrale était sans action pour obtenir des troupes Ainsi, les rois de Pergame avaient de grandes ri- chesses et point d'armées, beaucoup de tributaires et point de sujets, des États fort étendus et point de pouvoir. La politique romaine faisait de ses alliés, en Asie, des percepteurs provisoires d'impôts et des sentinelles avancées de sa conquête prochaine. Il fallait que l'autorité centrale fût nulle au point de vue politique et militaire. C'est pour cela qu'on en fit des amis. Les motifs contraires firent de Mithridata un ennemi.

Commerce. — Les sources de la richesse de ce pays étaient les produits du sol transformés par l'industrie et exportés par ses ports. Lès richesses des villes intérieures étaient immenses (Expédition de Manlius). Ce pays est désert aujourd'hui. Villes de Tabœ, de Cibyra, de Termessus, de Sagalessus; Antioche de Pisidie, Synnada, Apamea, Laodicea et ses immenses pâturages. La fertilité de la plaine de Sardes était proverbiale. Les céréales donnaient un excédant; Samos et les îles étaient encore pro- spères ; de tout temps on a vanté les laines d'Ancyre (exportation à Smyrne), les fers de Cibyra étaient renommés comme les pourpres deMilet. Le luxe des tapis, des meubles, des étoffes, fut introduit à Rome après la guerre d'Asie. Les esclaves d'Asie étaient un grand article de commerce (Tite-Live, XXXIX, ch. v, 6, 43). Voy. le Triomphe de Manlius (Tite- Live, XXXIX, ch. vu). 15° lycie. — Ce pays était indépendant; il échappa aux Rhodiens, dès que Rhodes faiblit dans son alliance avec les Romains. Elle avait des ports importants, rivaux de Rhodes : Patara, Arsinoe, Telmissus, Phaselis, avec ses trois ports. 1©° Syi'ie. — On est frappé de la mobilité des li- mites politiques de ces Etats grecs d'Asie. L'esprit de révolte était une tradition qui remontait aux Sa- trapes, et qui se poursuivit à la faveur de la rivalité des princes grecs. La piraterie de Cilicie était naturellement encou- ragée par l'Egypte, l'éternelle ennemie des puis- sances asiatiques, auxquelles elle voulait enlever les côtes de Syrie. La défaite de Magnésie (189) avait fait perdre aux Séleucides tout leur prestige en Asie. Mais la prépondérance égyptienne sur les côtes de la Syrie et de l'Asie Mineure avait été rui- née* par l'expédition d'Antiochus IV en Egypte (] 68), équivalant à une conquête. La Palestine était dépendante de la Syrie, mal- gré la résistance des Macchabées (Judas était mort en 160). Ce sont d'ailleurs des soulèvements reli- gieux qui n'amenèrent jamais l'autonomie ni la li- berté politique. Les deux Armënies étaient indépendantes, avec des rois particuliers, à la mort d'Antiochus le Grand (187). Ils furent reconnus par Séleucus IV. La grande Arménie retomba sous les lois d'Antiochus Epiphane, et ne ressaisit son indépendance politi- que que vers 128, avec Tigrane I, père du fameux Tigrane. Les Satrapes envoyés en Arménie se consi- déraient, avant Tigrane, comme à peu près sou- verains. La médie atropatène était indépendante. Nous sa- vons que Démétrius Nicator, prisonnier des Parthes, après 150, laissa prendre à ces peuples d'immenses avantages et dominer dans la vallée de l'Euphrate. Antiochus III avait marqué la dernière époque de la domination des Séleucides dans ces contrées (Po- lybe, v, 54). Le royaume de Syrie comprenait donc, en 133, la Cilicie, la Syrie propre, la Phénicie, la Cœlésyrie, la Comagène, l'Arménie et l'Arabie. Ports. — Canton d'Hamascia (Pamphylie orien- tale), commerce de bois (Strabon, 571); Charadrus, Soli, plus tard; Pompeiopolis, Celendris, Tarsus, Issus, Antioche , Daphne, Seleucie, le premier port du royaume, flotte royale, Laodicée. En Phénicie: Caranus, Aradus (Ruad), Tripolis, Byblos, Benj- tus, Tyrus et Sidon, se relevant par l'industrie. An- tiochus III n'ose l'attaquer (Polybe, v, 70); Ptole- maïs, Ascalon, Gaza, Raphia, Joppe. La Phénicie n'est plus comptée^pour sa marine. Villes de l'intérieur : Jérusalem' Damas , Émèse, Baalbeck, Palmyre. En Arabie existait la route de Mariaba, par Pe- tra, à Tyr, et la route de Petra à Gerrha, sur le golfe Persique. 1*3° ï»artl»es.— Villes : Seleucie et Ctésiphon, Charax (Arsacides). Leur puissance se renouvelle sans cesse (257).

  • 8° lia siactrlane fut détachée de l'empire de

Séleucides sous Antiochus Théos.

  • O ffigypte. — Ptolémée Physcon succéda à Pto

lémée VI, Philométor en 146. "L'administration ' Ptolémées fut une renaissance industrielle et coi merciale Le commerce de la mer Rouge par Myos-Hormos et le Port de Bérénice fut créé avec l'Inde, et la route des caravanes jusqu'au Nil. Coptos, Alexandrie, Péluse, étaient les places le plus commerçantes (voy. la carte d'Egypte et le ta bleau qui l'accompagne, n° 6). Les ressources militaires de ce pays étaient, deuxième siècle, assez importantes. Ptolémée op- posa 71700 hommes à Antiochus III, dont 25 0C hommes de phalange (Polyhe, v, 65); à. Raphia l'armée égyptienne comptait 70000 hommes, 5000 ca valiers et 73 éléphants {Id., v, 79). La fertilité, surtout en céréales, de ce pays éta unique. Chypre était exploitée par l'Egypte, av( les villes de Salamis, de Citium, etc. La Cyrénai que dépendait également de l'Egypte : Cijrène. «®° Carthage fut détruite cette année même (146), et l'Afrique réduite en province romaine Elle avait des colonies agricoles, dans l'Emporta , dont les céréales avaient alimenté les armées ro maines au temps de Massinissa. 81° Les Numides, Massylii (Cirta), et Massxsyl (Alger) , les Maurusii (Maroc) n'étaient pas soumis. Les ressources militaires et agricoles de toute cette contrée étaient incroyables (voy. la carte et le tableau n° 20) .

PL. 14 LE MONDE ANCIEN avant la destruction de Carthage

PL. 14 LE MONDE ANCIEN
avant la destruction de Carthage
  1. 1. Pour la géographie détaillée de oe pays, voyez le tableau et la carte n° 19.
  2. 1. Voy. le passage de Polybe sur la Lusitanie : 52 litres d'orge (médimne), valaient 1 drachme (90 cent, du poids de notre monnaie) ; 1 médimne de froment, 2 oboles (27 c) ; à Paris, les 52 litres valent aujourd'hui, 16 fr. Une amphore de vin (25 litres) coûtait une drachme ; un lièvre, une obole (15 cent.) ; un agneau, de 3 à 4 oboles (Polyb. XXXIII, 9.)
  3. 2. Pour la géographie détaillée de ce pays, voyez les tableaux et cartes 16. 17 et 18. Nous ne nous occupons guère ici que du littoral.