Autant en emporte le vent (Moréas)/L’investiture

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Autant en Emporte le Vent (1886-1887)Léon Vanier, libraire-éditeur (p. 7-8).




II


L’INVESTITURE



Nous longerons la grille du parc,
À l’heure où la Grande Ourse décline ;
Et tu porteras — car je le veux —
Parmi les bandeaux de tes cheveux,
La fleur nommée asphodèle.

Tes yeux regarderont mes yeux ; —
À l’heure où la Grande Ourse décline.
Et mes yeux auront la couleur
De la fleur nommée asphodèle.


Tes yeux regarderont mes yeux,
Et vacillera tout ton être,
Comme le mythique rocher
Vacillait, dit-on, au toucher
De la fleur nommée asphodèle.