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Autant en emporte le vent (Moréas)/Madeline

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Autant en Emporte le Vent (1886-1887)Léon Vanier, libraire-éditeur (p. 5-6).

I

MADELINE

Et votre chevelure comme des grappes d’ombres,
Et ses bandelettes à vos tempes,
Et la kabbale de vos yeux latents, —
Madeline-aux-serpents, Madeline.

Madeline, Madeline,
Pourquoi vos lèvres à mon cou, ah, pourquoi
Vos lèvres entre les coups de hache du Roi !
Madeline, et les cordaces et les flûtes,
Les flûtes, les pas d’amour, les flûtes, vous les voulûtes.


Hélas, Madeline, la fête, Madeline,
Ne berce plus les flots au bord de l’Ile,
Et mes bouffons ne crèvent plus des cerceaux
Au bord de l’Ile, pauvres bouffons,
Pauvres bouffons que couronne la sauge !
Et mes litières s’effeuillent aux ornières, toutes mes litières à grands pans
De nonchaloir, Madeline-aux-serpents.