Ballade confraternelle pour servir à l’histoire des Lettres françaises

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Chez Léon Vanier, éditeur (p. 37-38).


BALLADE
CONFRATERNELLE POUR SERVIR
À L’HISTOIRE DES LETTRES FRANCAISES


Oh ! les cochons ! les cochons ! les cochons !
S. M.



Or sus, venez, gens de plume et de corde,
Pauvres d’esprit, cacographes, soireux,
Blavet, Meyer dont la tripe déborde,
Champsaur égal aux Poitrassons affreux.
Et Wolff l’eunuque, et Mermeix le lépreux.
Montrez-vous sur les foules étonnées,
Cabots, sagouins, lécheurs de périnées :
Attollite portas ! Voici Daudet !
Formez des chœurs et des panathénées !
C’est Maizeroy qui torche le bidet.


Toi qu’un dieu fit, en sa miséricorde,
Imperméable au style, gros foireux
Qui des duels aimes le seul exorde,
Ajalbert ! comme un fessier plantureux,
Haut le cap ! Marche à l’ombre de ces preux !
Sous les fanons aux lances adornées,
Albert Delpit louche des deux cornées,
Et Jean Rameau, très innocent baudet,
Clame des vers pour deux ou trois guinées.
C’est Maizeroy qui torche le bidet.

Monsieur Papus, qu’il ne faut pas qu’on morde,
Fait voir la lune aux pantes généreux.
Ave, Drumont ! Sous une chemise orde,
Le Péladan et ses pieds butyreux.
Item Sarcey (du genre macareux).
Paul Alexis, en phrases peu tournées,
Mène à Lesbos les gothons surannées.
Noël ! messieurs, Noël devant Cadet,
Peptone des gastralgiques dînées.
C’est Maizeroy qui torche le bidet.

ENVOI

Prince fameux chez les momentanées,
Soldat que son régiment éludait,
Compilateur de cent macaronnées.
Baron aussi, depuis quelques années,
C’est Maizeroy qui torche le bidet.