Bible Darby 1885/Dates chronologiques
NOTE SUR LES DATES CHRONOLOGIQUES
Les dates que l’on trouve au bas des pages dans l’Ancien Testament, suivent la chronologie généralement reçue, et sont basées tantôt sur les renseignements détaillés que donnent divers passages de l’Écriture, tantôt sur des versets tels que Exode xii, 40, 41 ; Jug. xi, 26 ; 1 Rois vi, 1, qui embrassent un laps de temps considérable. Deux ou trois de ces passages seulement exigent quelques remarques. Pour ce qui regarde les rois de Juda et d’Israël, dont la durée des règnes est nettement indiquée, le lecteur est renvoyé à la table placée à la fin de l’Ancien Testament.
Afin de déterminer la portée de l’expression « l’habitation des fils d’Israël » (Ex. xii, 40), il faut se rappeler que la promesse de Dieu à Abram (Gen. xv, 13, 16) contient l’indication des « quatre cents ans », et ensuite l’assurance que les descendants du patriarche reviendraient à la quatrième génération au pays de Canaan, Il s’ensuit que le temps du séjour ou du pèlerinage de le famille élue doit se compter à partir des jours d’Abraham, et vraisemblablement depuis son entrée dans le pays de Canaan. Comparez aussi Actes vii, 17.
La période de « 450 ans », mentionnée en Actes xiii, 20, paraît être un nombre rond qui comprend le temps passé depuis l’entrée dans le désert jusqu’à la fin du règne de Saül, le verset 21 servant de parenthèse, et ayant pour but d’arrêter l’attention sur l’époque que l’apôtre avait en vue, c’est-à-dire, le règne de David à qui la promesse du Roi-Sauveur avait été faite. En ce qui concerne les Juges, il faut remarquer que leur autorité ne s’exerçait souvent que sur une partie du peuple. Ainsi Éhud et Shamgar agirent parmi les tribus du midi, tandis que Débora et Barac opérèrent le délivrance dans le nord. L’allusion à Éhud plutôt qu’à Shamger (Jug. iv, 1), prouverait que le « repos » mentionné Jug. v, 31, doit faire partie de celui dont il s’agit dans le chap. iii, vers 30, et qui se rapporte surtout aux tribus du midi. La réponse de Jephthé aux Ammonites montre que les fils d’Israël, à cette époque, n’étaient que depuis trois siècles en possession de Hesbon et d’Aroër, — tout le pays compris entre l’Arnon et le Jabbok ayant été conquis, non sur les Ammonites, mais sur les Amoréens (Nomb. xxi, 24-26). Enfin, ce fut pendant une partie des « quarante ans » de l’oppression des Philistins que Samson jugea Israël (Juges xiii, 1 ; xv, 20) ; cette période se termina par la victoire de Samuel (1 Sam. vii, 13).
Pour la chronologie du temps écoulé entre l’Ancien Testament et le Nouveau, nous avons à considérer les « 70 semaines » de Daniel ix, 24. Une de ces « semaines » d’années, se rapportant à l’avenir, il en reste 69, c’est à dire 483 ans, à compter « depuis la sortie de la parole pour rétablir et rebâtir, » non le temple, mais la ville de « Jérusalem ». C’est Néhémie à qui Artaxerxès Ier donne cette autorisation, en la vingtième année de son règne ; l’état de désolation dans lequel Néhémie trouva la ville à son arrivée est soigneusement indiqué. Le verset 26 du chap. ix de Daniel montre que les soixante-neuf semaines ne se terminent pas avant le manifestation du Messie à Israël (Jean i, 31), peut-être même pas avant sa mort. Il faudrait donc en déduire 33 ans pour arriver à la date de sa naissance, qui aurait eu lieu 450 ans après l’autorisation de rebâtir la ville, ou 530 ans après le retour des premiers captifs de Babylone.
D’après les indications ci-dessus, nous arrivons au résumé suivant :
Pour les faits rapportés dans le Nouveau Testament, nous n’avons pas des dates chronologiques du genre de celles de l’Ancien Testament. Il était de toute importance d’indiquer d’une manière précise l’arrivée dans le monde du Messie promis, non pas toutefois selon la science humaine, mais d’après les principes prophétiques. La même sagesse divine qui arrête notre attention sur ce qui a été déjà accompli, veut que notre cœur soit tenu en éveil pendant tout l’intervalle qui s’écoule avant la dernière « semaine » de Daniel. Le Seigneur a dit : « Un peu de temps et vous ne me verrez pas, et encore un peu de temps et vous me verrez, parce que je m’en vais au Père », Bornons-nous à rappeler comme fait historique bien établi, que la destruction de Jérusalem par les Romains eut lieu quarante ans après la mort du Sauveur (Luc xix, 41-44 ; xxi, 20-24 ; xxiii, 28, 29).