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Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850/H

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G Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850 I


HABERT (PIERRE-JOSEPH, baron)[modifier]

né le 22 décembre 1773 à Avallon (Yonne), entra au service le Ie’ septembre 1702 comme capitaine au. 4e bataillon de l’Yonne ; il fut nommé lieutenant-colonel en second le 3 du même mois. Après. avoir fait toutes les campagnes de la Révolution et subi quelques mois de captivité en Angleterre, à la suite de la deuxième expédition d’Irlande en l’an VI, il passa en Égypte pour porter des dépêches au général en chef, se rendit d’abord à Alger pour remplir une mission auprès du consul de France, ej arriva à Alexandrie après une traversée de quinze jours et malgré la surveillance des croisières ennemies. Nommé aide-de-camp du général Menou le Ie’ brumaire an IX, il se distingua à la bataille d’Héliopolis, et revint en France après la capitulation d’Alexandrie. Iéna, Eylau, Heilberg furent ensuite pour lui de nouveaux théâtres de gloire. Créé général de brigade en 1808, il fit des prodiges de valeur au siège de Saragosse, à la journée de Maria, à Lérida, au combat de Salces, où, avec 18,000 hommes et un escadron de hussards il battit 4,000 Espagnols, et leur enleva plusieurs centaines de prisonniers ; au col de Bala-guez où Suchet lui confia l’attaque du fort Saint-Philippe, à Tortose à la bataille de Sagonte, etc., etc.

Lorsqu’il dut quitter Barcelone, le 25 avril. 1814, il avait défendu son poste avec tant d’intrépidité qu’on l’avait surnommé l’Ajax de l’armée de Catalogne. En effet, il avait résisté à une attaque de 30,000 hommes du côté de la terre, tandis qu’une escadre anglaise le bloquait par mer.

Nommé grand officier de la Légion-d’Honneur en juillet 1814, il commandait depuis le 22 mars 1815 la 2e division, lorsqu’il fut appelé à l’armée du Nord par Napoléon ; il se battit avec son ancien courage à Ligny, prit deux fois le village de Saint-Amand, et le 18 juin à la bataille de Waterloo où il fut blessé grièvement.

Mis en non-activité le 1" août 1815, il fut compris comme disponible dans le cadre de l’état-major général de l’armée. Le 30 décembre 1818 il fut admis à la retraite par ordonnance du 1" décembre 1824. Il est mort le 19 mai 1825.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphé de l’Étoile, côté Ouest.

HALGAN (EMMANUEL)[modifier]

contre-amiral, né à Dongres (Loire-Inférieure) le 31 décembre 1771. Son père était avocat et sénéchal de Dongres. A peine âgé de seize ans, il s’embarqua comme volontaire dans la marine royale, fit ensuite quelques voyages au long cours comme lieutenant et second capitaine sur des navires de commerce. Il était officier à bord du brick de guerre le Curieux, qui fut pris en 1793 par une frégate anglaise. De retour en France, il passa sur le vaisseau le Terrible et sur divers bâtiments ; fit comme enseigne et comme lieutenant plusieurs croisières de guerre heureuses ; reçut en 1798 de l’amiral Bruix le commandement du brick l’Aréthuse ; se trouvait, en 1799, sur les côtes de Portugal, combattit contre un vaisseau de 74 et se rendit, mais démâté. En 1800 Halgan arma et commanda provisoirement la frégate la Clorinde ; fit la campagne de Saint-Domingue, en second, sur cette même frégate ; de retour en France, il reçut le commandement du brick de guerre l’Êpervier. Il avait sous ses ordres, en qualité d’enseigne, le jeune Jérôme Bonaparte, le futur roi de Westphalie.

M. Halgan prit à la Martinique le commandement de la cprvette le Berceau, revint en France etrepartit en 1803, sur le même bâtiment, pour porter dans les mers de l’Inde l’annonce de la guerre avec l’Angleterre. Trouvant à l’île de France l’escadre de l’amiral Linois, il la suivit dans les mers de la Chine, s’empara, chemin faisant, du navire anglais Comtesse de Sutherland, de 1,500 tonneaux, et l’expédia à l’île de France. Le 3 décembre, aux côtes dé Sumatra, il détruisit de concert avec le capitaine Motard, commandant de la Sémillante, les établissements de Pullo-Bay et les bâtiments réfugiés dans ce port.

En se dirigeant vers les mers de la Chine avec l’amiral Linois, le capitaine Halgan décida celui-ci à passer par le détroit de Gaspard qu’il avait étudié sur des cartes récentes. L’escadre française rencontra bientôt le convoi anglais venant de Chine, composé de 26 grands bâtiments que l’amiral attaqua avec intrépidité. Si le succès eût été possible, l’Angleterre y perdait plus de 100 millions.

Après une longue croisière, pendant laquelle on avait fait un grand nombre de prises, M. Halgan, devenu capitaine de frégate, revint en Europe, reçut le commandement de la Cybèle, et au moment de partir sur cette frégate, reçut l’ordre de passer sur le vaisseau le Vétéran, pour le commander sous les ordres du prince Jérôme. Ce vaisseau fit partie de l’escadre commandée _par le contre-amiral Willaumez, et alla jusqu’en vue du cap de Bonne-Espérance,

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où on n’aborda pas, attendu qu’il venait d’être pris par les Anglais.

M. Halgan commandait la frégate l’Heureuse, à la malheureuse affaire des Brûlots en rade de l’île d’Aix, en avril 1809, et ce bâtiment, grâce à l’habileté de son capitaine, fut un de ceux qui s’échappèrent.

En décembre 4813, M. Halgan défendit la place importante d’Helvoët-Stuys (Hollande) avec trois faibles compagnies de marins de l’escadre de l’Escaut et une portion des équipages de sa flottille contre plusieurs milliers d’insurgés hollandais, soutenus par le 4e régiment d’infanterie étrangère et par des batteries de canons et d’obusiers tirés de la place de la Brille, dont les insurgés s’étaient rendus maîtres par surprise. Halgan organisa la résistance, rétablit les défenses de la’place, y débarqua de la poudre, des matelots, des officiers, et fit désenclouer et remettre en batterie soixante bouches à feu : ce fut l’affaire de quelques heures.. L’ennemi fut vigoureusement repoussé. Napoléon témoigna sa satisfaction de la conduite de M. Halgan et des braves qui s’étaient réunis sous ses ordres. Malheureusement les progrès rapides des alliés, après leur passage du Rhin, obligèrent le duc de Plaisance, qui. commandait en chef dans les départements du Nord, d’ordonner l’évacuation des places de la Hollande et du Brabant hollandais. Par suite de cette évacuation, la flottille de la Meuse fut détruite, un peu précipitamment peut-être, dans le port de Willemstadt, et M. Halgan, avec ses équipages, opéra sa retraite sur Anvers. Lors du bombardement de cette dernière place, en 1814, il fut chargé du commandement des bassins, et contribua à préserver de l’incendie les vaisseaux de notre flotte et les établissements de la marine.

A la paix, M. Halgan, commandant le vaisseau de ligne le Superbe, fut chargé d’une mission aux Antilles françaises. Il commanda ensuite, à diverses époques, des divisions navales dans les mers du Levant et de l’Amérique, jusqu’en 1819, qu’il fut nommé directeur du personnel au ministère de la marine. 11 quitta cet emploi pour aller commander une escadre dans le Levant ; mais il le reprit en 1824 et fut nommé conseiller d’État.

M. Halgan a siégé à la Chambre des députés de 1819 à 1830. En 1831 il présidait la commission des signaux de la marine. Gouverneur de la Martinique en 1834, il y rétablit l’ordre et s’y fit aimer et estimer.

En 1837 il fut créé inspecteur général des ports de l’Océan et Pair de France.

Placé dans la deuxième section du cadre de l’état-major de l’armée navale le 24 juin 1841, le vice-amiral Halgan est depuis le 12 janvier 1845 grand-croix de la Légion-d’Houneur.

HAMELIN (JACQUES-FELIX-EMMANUEL, baron)[modifier]

contre-amiral, ne le 13 octobre 1768 à Honfleur, s’embarqua à 17 ans, comme pilotin, sur un bâtiment destiné pour la traite et appartenant à son oncle. En avril 1786 il passa sur le navire l’Asie, destiné pour la côte d’Angola, fit une campagne de dix-huit mois, puispassa à Cherbourg, sur/e Triton, en qualité de matelot timonier. En juillet 1788, M. Ha-melin retourna à Honfleur, où il s’embarqua comme enseigne sur le navire La Jeune Mina, et fit plusieurs campagnes sur différents navires. En 1792 il quitta le commerce et passa comme aide-timonier sur le vaisseau de l’État l’Entreprenant, qui faisait partie d’une division navale aux’ordres du contre-amiral Latouche-Treville. Cette division, réunie à l’escadre de l’amiral Truguet, participa aux opérations dirigées contre Oneille, Caligliari et Nice. En août 1793, à la suite d’un examen qu’il sollicita et obtint de l’amiral Tro-goff, M. Hamelin fut nommé enseigne sur la frégate 2a Proserpine, avec laquelle il fit dans l’Océan plusieurs croisières, s’empara de la frégate hollandaise la Vigilante et d’une partie du convoi qu’elle escortait.

Nommé lieutenant en août 1795, il fit â Toulon l’armement de la Minerve, capitaine Perrée, participa sur cette frégate au combat du 7 mars 1795, à la suite duquel fut pris le vaisseau anglais le Berwich, et y fut blessé, et à celui du 7 octobre 1795, où le contre-amiral Ri-chery s’empara du vaisseau le Censeur et d’environ trente bâtiments marchands.

Le 21 novembre 1796, M. Hamelin fut nommé capitaine de frégate et passa comme second sur la Révolution, à bord duquel il fit la campagne d’Irlande ; puis comme premier sur la frégate la Fraternité, qu’il quitta après trois mois pour prendre le commandement de la Précieuse, sous les ordres de l’amiral Bruix. Il s’embarqua ensuite comme second sur le vaisseau le Formidable. M. Hamelin, capitaine de frégate, fit partie de l’expédition des découvertes des corvettes le Naturaliste et le Géographe. Pendant cette campagne, du 1" octobre 1800 au 23 juin 1803, il parcourut les mers du Sud, visita les Molu-ques et la Nouvelle-Hollande.

Le premier Consul, à qui il fut présenté à son retour, lui fit un accueil flatteur et le nomma capitaine de vaisseau en septembre 1803. On s’occupait alors de l’équipement de la grande flottille destinée à la descente en Angleterre, et le premier Consul attachait la plus grande importance à la réunion prompte et sûre de tous les bâtiments qui devaient la composer au port de Boulogne. Le capitaine Hamelin fut chargé d’y conduire successivement les escadrilles, et il déploya dans cette mission souvent périlleuse une activité et une bravoure des plus honorables.

En juillet 1806, après le désarmement de la flottille, M. Hamelin reçut l’ordre de prendre au Havre le commandement de la frégate la Vénus. Il fit route pour l’île de France et, chemin faisant, il s’empara de quatre bâtiments, et en mars 1809il entrait au port Napoléon ; le ’26 avril ayant obtenu du capitaine général de l’île de France d’entreprendre une croisière, il appareilla, ayant sous ses ordres la Vénus, la frégate la Manche, le brick l’Entreprenant et la goë-lette la Créole. Il visita Madagascar, où il délivra Foulpointe, assiégé par les naturels, se dirigea sur le golfe du Bengale, établit sa croisière à l’entrée du canal Saint-Georges, s’empara de plusieurs bâtiments anglais, coula bas un grand nombre de braos chargés pour le compte des Anglais, et s’empara de Tappanouti, établissement anglais, et le 18 novembre 1809, : faiscint route pour revenir à l’île de France, fit la capture de trois grands bâtiments de la compagnie des Indes. Lors de l’attaque dirigée par les Anglais contre l’île, il fit de nouvelles prises, dont la principale est la frégate anglaise le Ceylan. Malheureusement, surpris lui-même par des forces supérieures, privé d’ailleurs de son mât d’artimon et de ses trois mâts de hune, il fut forcé d’amener son pavillon, après un combat acharné.

Revenu en France en février 1811, il fut présenté à l’Empereur qui le félicita. Il fut nommé commandeur de la Légion-d’Honneur, créé baron d’Empire, élevé au grade de contre-amiral et nommé au commandement d’une division de l’escadre aux ordres de l’amiral Mis-siessy, dans l’Escaut, puis, en mars 1813, de l’escadre réunie à Brest. En juillet 1814 il fut mis en disponibilité. Au mois d’avril 1818 il reçut l’ordre de se rendre à Toulon pour y remplir les fonctions de major général de la marine, poste qu’il occupa jusqu’au 18 mai 1822. Dans cet intervalle il avait été nommé grand officier de la Légion-d’Honneur au commencement de 1823, il commandait la division navale réunie devant Cadix, dont. l’armée faisait le siège par terre, lorsque, sur sa demande et pour motif de santé, il fut remis en disponibilité.

En 1832 le baron Hamelin fut chargé de l’inspection générait des équipages de ligne, et en 1833 il fut nommé directeur des cartes et plans de la marine.

Il est mort à Paris le 23 avril 1839.

HARISPE (JEAN-ISIDORE, comte)[modifier]

né le 5 décembre 1768, à Saint-Etienne-dé-Baygorry (Basses-Pyrénées). Son père était un riche propriétaire basque, il fit élever son fils chez un curé. Le jeune Harispe servit d’abord en qualité de volontaire en 1792 ; élu en 1793 commandant d’une compagnie franche recrutée chez les Basques ; il se distingua à l’armée d’Espagne", passa en Italie en 1800 et fit la campagne de 1806 comme colonel des chasseurs basques, devenus 16e demi-brigade. Blessé grièvement à Iéna, il fut nommé général de brigade dans la même campagne.

Placé sous les ordres du maréchal Lannes, il combattit glorieusement à Gludstadt, Heilsberg et Friedland, où il. fut atteint d’un coup de mitraille. En 1808, il entra en Espagne en qualité de chef de l’état-major du maréchal Moncey et s’y rendit célèbre autant par des actes d’une éclatante bravoure, que par des talents stratégiques et toutes les qualités qui distinguent les généraux en chef. Il assista à la bataille de Tudela, aux sièges de Saragosse et de Lérida, etc. Nommé général de division le 12 octo-II.

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bre 1810, il se distingua sous les murs de Tarragone, contribua puissamment en 1811 à la conquête du royaume de Valence, se couvrit- de gloire à la tête de sa division, à la bataille de Sagonte et à vingt autres combats, et fut créé comte de l’Empire le 3 janvier 1813.

En 1814, il était sous les ordres de Soult, et quand l’armée commença sa marche rétrograde, il défendit le terrain pied à pied. Pendant la retraite de la Bi-dassoa, Harispe, avec sa division affaiblie par des pertes nombreuses, résista à toute l’armée anglaise, la chassa de Saint-Jean-Pied-de-Port et de Baygorry, son village natal, battit en brèche sa maison paternelle, le château d’Echaux, occupée par Mina avec 6,000 hommes, força le chef espagnol à l’évacuer en n’y laissant que les quatre murailles, puis se jeta dans les Pyrénées, souleva les habitants au nom de la patrie en danger et repoussa plusieurs fois avec succès les tentatives d’invasion. A Orthez, le 27 février, il contint une division portugaise ; le 20 mars, il combattit à Tarbes. Le 10 avril, à Toulouse, où Soult l’avait chargé de défendre les hauteurs ’du Calvinet, dont les redoutes étaient à peine achevées, il se battit jusqu’à la dernière extrémité et eut le pied fracassé par un boulet. Il dut souffrir l’amputation et resta blessé et prisonnier à Toulouse ; il reçut de Wellington et autres chefs ennemis des témoignages de la plus haute considération.

En 1815, l’Empereur lui confia de nouveau la défense des Pyrénées.

Pendant la Restauration, le général Harispe fût créé chevalier de Saint-Lèuis et appelé au commandement de la 15e division militaire.

Au mois de mars 1815, il prit celui de la 1" division^ de l’armée des Basses-Pyrénées, chargée de surveiller, entre Bayonne et Saint-Jean-Pied-de-Port, la frontière menacée par les Espagnols. Après la seconde abdication de l’Empereur, au moment où les Espagnols se disposaient à pénétrer sur notre territoire, Harispe se mit à la tête des gardes nationales du pays et de ses intrépides chasseurs basques et arrêta le mouvement des Espagnols. Après le licenciement, il se retira dans son château de Lacarre, près de Saint-Jean-Pied-de-Port, fut député durant les sessions de 1831 et 1834, membre du Conseil général des Basses-Pyrénées, Pair de France le 15 décembre 1825, commandant de la 20" division militaire (Bayonne).

Il commande aujourd’hui la 11e.

Son nom est inscrit sur l’arc de triomphe de l’Étoile, côté Ouest.

HATRY (JACQUES-MAURICE)[modifier]

né à Strasbourg en 1740. Colonel au commencement de la Révolution,, général de division en 1794, il se distingua aux armées du Nord, des Ardennes et de la Moselle, à la bataille de Fleurus, au-blocus dé Luxembourg, où il fit capituler une garnison de 12,000 hommes. A l’armée de Sambre-et-Meuse, campagne de 1796, il fut nommé GENERAL EN CHEF de l’armée de Mayence le 8 janvier 1797, y dirigea avec habileté des opérations militaires, remplaça en juin 1798 le général Jou-bert dans le commandement des troupes stationnées en Hollande, fut compris en décembre 1799 parmi les membres du Sénat, et mourut à Paris en 1802.

HATRY (AUGUSTE-CHARLES-JOSEPH)[modifier]

né à Strasbourg (Bas-Rhin),.le 5 avril 1788. Élève à l’École militaire de Fontainebleau, le 8 juin 1803 ; admis dans les Pages de l’Empereur le 2 août 1804 ; entré le 6 février 1806 au 1er chasseurs à cheval, en qualité de sous-lieutenant, capitaine au 9e chevau-légers, lanciers.

le 11 mai 1811, il fut attaché le 23 octobre de la même année au général Sorbier, en qualité d’aide-de-camp.

Chef d’escadron le 12 août 1813, lieutenant-colonel des chasseurs de la Côte-d’Or le 10 septembre 1825, colonel du 8e chasseurs (devenu le 3e) le 11 septembre 1830, M. Hatry fut promu au grade de maréchal de camp le 12 août 1839 et à celui de général de division le 12 juin 1848.. 11 commande aujourd’hui la 5° division militaire (Besançon), et réunit à ce commandement celui des troupes de la 1" subdivision (Doubs). Il est inspecteur général de cavalerie.

M. le général Hatry a pris une part glorieuse aux belles campagnes de l’Empire. En 1805, 1806 et 1807, il était avec la grande armée en Prusse et en Pologne. En 1809, il se distinguait eh Autriche, était blessé de deux coups de lance à la cuisse et d’un coup de sabre au menton, au combat d’Amberg le 12 avril 1809. En 1812, il fît la campagne de Russie," celle d’Allemagne en 1813, et les deux campagnes de France en 1814 et 1815.

Chevalier de la Légion-d’Honneur le l« r octobre 1807, officier le 23 septembre 1812, il a été créé commandeur le 18 avril 1834.

Il avait reçu la croix de Saint-Louis le 17 avril 1822.

HAUTEFEUILLE (EUGENE-GABRIEL-LOUIS, comte d’)[modifier]

maréchal de camp, commandeur de l’ordre de la Légion-d’Honneur.

Entré au service en 1808, il fit la campagne d’Espagne, et en 1809, celle d’Allemagne. Il retourna en Espagne en 1810 et fit la campagne de Russie, en 1812.

En 1830, il reprit du service et le nouveau gouvernement lui confia le commandement du département du Calvados. Il était retiré du service depuis quelques temps et il habitait une maison de plaisance à Sèvres au moment de sa mort qui arriva en 1846.

HAUTPOUL-SALETTE (JEAN-JOSEPH-ANGE d’)[modifier]

né au château de Salette en-1754, d’une famille d’ancienne noblesse du Languedoc, entra comme volontaire dans la légion corse, passa en 1777 dans le régiment du Languedoc. Il assista aux combats les plus mémorables de la Révolution, se fit remarquer surtout à Austerlitz dans une des plus brillantes charges de cavalerie qui aient eu lieu. Napoléon le fit sénateur et lui donna le grand cordon de la Légion-d’Honneur avec une pension considérable. Le général d’Hautpoul continua à se distinguer dans les campagnes de 1806 et 1807, notamment à la bataille d’Eylau, où, après avoir exécuté plusieurs charges à la tête de sa division de cuirassiers, il fut atteint d’un biscaïen et mourut cinq jours après (12 février 1807). Il était sur le point d’être nommé maréchal de France. Napoléon avait ordonné qu’une partie des canons pris à Eylau fût employée à la fonte d’une statue représentant le général d’Hautpoul, revêtu de l’uniforme des cuirassiers.

Ce chef intrépide est une des plus grandes gloires de l’Empire.

HAUTPOUL (MARIE-CONSTANT-FIDELE-HENRI-ARSIAND, marquis d’)[modifier]

né en Languedoc en 1780, d’une des plus anciennes familles de la province. Son père, ancien lieutenant-colonel de cavalerie, chevalier des ordres de Malte et de Saint-Louis, avait fait presque toutes les campagnes du maréchal de Saxe et du maréchal de Broglie. La Révolution empêcha le jeune d’Hautpoul d’être Page de Louis XVI. Pendant la terreur, lui, ses frères et son vieux père aveugle, travaillaient la terre pour vivre, dans un petit village des environs de Versailles, sous la protection d’un maire révolutionnaire. Notre ministre de la guerre actuel, était garçon jardinier et allait vendre à Versailles l’excédant des fruits et des légumes qu’il récoltait.

M. d’Hautpoul avait, par précaution, vendu tous ses biens en Languedoc, pour mettre tous ses fonds en dépôt. Un remboursement en, assignats, suivi d’une banqueroute, le ruinèrent.

Après la terreur, le jeune d’Efautpoul eut le bonheur d’avoir pour instituteur M. Liautard, qui devint fondateur du collège Stanislas. Avec un tel maître, il fit de bonnes études et avança même dans celles dés sciences mathématiques ; il fut en même temps élève de cavalerie à l’École d’équitation de Versailles.

En l’an VIII, il fut reçut à l’École polytechnique.. Ayant choisi l’artillerie, il fut reçu à l’École d’artillerie et du génie de Metz. Il entra, comme lieutenant dans le 2e régiment d’artillerie à cheval et fit les campagnes de 1803 et de 1804.

Attaché à la cavalerie du prince Murât, il combattit à Ulm et à Austerlitz, et fut nommé lieutenant dans l’artillerie à cheval de la garde impériale. Après les campagnes de 1806 etl807,ilfut nommé membre de la Légion-d’Honneur.

Il fit la campagne de 1808, en Espagne, sous le. général Lariboissière qui le chargea de missions importantes, puis la campagne de 1809 en Autriche, il reçut plusieurs blessures à Wagram, fut nommé capitaine de la Garde, avec rang de chef d’escadron.

En 1810 et 1811, il combattait en Espagne. Officier d’ordonnance de l’Empereur en 1811, il fut chargé d’un grand nombre de missions importantes. Il était auprès de l’Empereur dans la campagne de Russie et faisait partie de la célèbre retraite du maréchal Ney, de Smolensk à Orsza ; à Moscou, l’Empereur l’avait nommé baron de l’Empire avec une dotation en terre dans la Meuse-Inférieure.

En 1813, Napoléon le nomma major (lieutenant-colonel) dans l’artillerie de la vieille Garde, dont il commanda une partie à la bataille de Lutzen, où il fut nommé officier de la Légion-d’Honneur. Grièvement blessé devant Dresde et menacé d’une amputation, il quitta l’armée après s’être trouvé à toutes les batailles ou combats qui avaient eu lieu de Madrid à Moscou.

En 1814, il commandait les dépôts de la Garde, les recrues et les remontes.

On l’a vu se soutenir encore sur des béquilles, commander les batteries de la ’ Garde et celles du maréchal Mortier dans la plaine de Montmartre à Belleville.

Après l’acte de l’abdication, il offrit ses’ services à Louis XVIII qui le nomma sous-lieutenant dans les Gardes du corps, compagnie de Wagram ; on le nomma colonel et commandeur, mais il perdit sa dotation de baron ; il reprit alors l’ancien titre de son père.

Au 20 mars, il suivit la maison du roi et accompagna les princes jusqu’à la frontière, puis il revint à Paris. L’Empereur lui offrit un commandement qu’il refusa.

Exilé à 30 lieues de Paris, dans une terre de sa femme, il resta en surveillance pendant les Cent-Jours.

A la seconde Restauration, il fut nommé colonel du régiment d’artillerie à cheval de la Garde, et le 15 septembre 1819 on lui rendit le grade de maréchal de camp et celui de commandeur de la Légion-d’Honneur.

M. d’Hautpoul a commandé l’École d’artillerie de la Garde et l’École d’application du corps royal d’état-major ; il a été inspecteur de l’École de Saint-Cyr, membre du conseil de perfectionnement de l’École polytechnique, du jury d’examen de l’École d’artillerie et du génie de Metz et dé la commission de l’organisation de l’École de cavalerie de Saumur.

A la Révolution de 1830, il commandait l’École d’état-major ; il se tint sur la défensive avec ses élèves, se vit forcé dans son hôtel et se retira aux Invalides, qu ! il défendit avec le général Latour-Maubourg jusqu’au 30 juillet où cet établissement fut enlevé de vive force. M. d’Hautpoul n’est point partisan des révolutions.

Depuis lors, il a pris sa retraite après trente-quatre ans de services glorieux.

En 1833, on l’appela à Prague pour remplacer le baron de Damas dans.l’éducation du duc de Bordeaux ; il se rendit à Prague ; mais l’éducation franchement libérale qu’il voulait donner au prince ne plut pas au duc de Blacas. M. d’Hautpoul dut se retirer et revenir dans sa famille.

HAUTPOUL (ALPHONSE-HENRI, comte d’)[modifier]

né à Versailles, le 4 janvier 1789. Élève à l’École de Fontainebleau, le 22 octobre 1803. Il fut envoyé comme sous-lieutenant au 59e régiment, le 10 octobre 1806, fit, en cette qualité, la campagne d’Allemagne de cette année ea Prusse et en Pologne, et celle de 1807 en Pologne. Nommé lieutenant le 27 octobre 1808, il fut envoyé en-,Espagne l’année suivante, il fit, avec distinction, les campagnes de 1808, 1809, 1810, et 1812 en Espagne et en Portugal ; il avait été nommé adjudant-major, le 2 mars 1811, et capitaine le 11 octobre de la même année.

Le 22 juillet 1812, il combattit avec la plus grande valeur à la bataille des Arapyles, fut blessé d’un coup de baïonnette au bras’droit et d’un coup de feu à la hanche, et fait prisonnier le même jour par les Anglais, à peu de distance de Salamanque.

Rentré des prisons de l’ennemi le 30’ mai 1814, il fut promu, le 4 février 1815, au grade de chef de bataillon, employé à l’armée royale du Midi, le 8 avril, en qualité de major attaché à l’état-major du duc d’Angoulême, il fut nommé le 4 juillet, même année, colonel d’état-major et le 11 octobre 1815, colonel de la légion de l’Aude (4e de ligne), d’où il passa, le 2 octobre 1823, au 3" régiment d’infanterie de la Garde royale avec le rang de maréchal de camp. Ce titre ne lui fut accordé que le 29 octobre 1828, mais son rang d’ancienneté datait du 2 octobre 1823, à l’époque de la campagne qu’il fit en Espagne.

Le 28 mars 1830, il fut nommé directeur de l’administration de la guerre et exerça ces fonctions jusqu’au 4 août suivant.

Le comte d’Hàutpoul, promu au grade de lieutenant-général le 26 avril 1841, fit lescampagnes.de 1841 etl842enAlgérie.

Mis à la retraite par suite du décret du 17 avril 1848, il en fut relevé par un autre décret du 10 octobre 1849.

Le 31 du même mois, il fut nommé ministre de la guerre, et il exerce encore aujourd’hui ces ’ importantes fonctions. M. d’Hàutpoul est un homme d’une grande fermeté et d’une loyauté à toute épreuve.

Il a été nommé chevalier de la Lé-gion-d’Honneur le 27 décembre 1814, officier le 2b avril 1821V, commandeur, le 21 août 1823, et grand officier le 14 avril 1844.

Le roi Louis XVIII l’avait créé chevalier de Saint-Louis le 9 avril 1815.

Il est de plus décoré des ordres de Saint-Ferdinand d’Espagne depuis 1823 et de Nicham (Tunis) depuis le 23 février-1847.

HAXO (NICOLAS)[modifier]

oncle du général du génie Haxo, naquit à Etival en Lorraine vers 1750. A l’époque de la Révolution, il fut nommé commandant de la garde nationale de Saint-Dié, et, plus tard, on le vit président du tribunal de Saint-Dié ; mais quand les frontières furent menacées, il s’enrôla dans les premiers bataillons de volontaires en 1791, et à la tête du 3e des Vosges qui le nomma son commandant, il fit, avec distinction, les premières campagnes de la Révolution, d’abord sur le Rhin, puis dans la Vendée ; sa bravoure et son habileté le firent promptement élever au grade de général de division : A la bataille de ChoUet, son sang-froid et la précision de ses manœuvres amenèrent la victoire prête à échapper aux républicains. C’est à lui qu’on dut, en 1794, la prise de Noirmoutiers. Il périt les armes à la main, écrasé par le nombre, à la malheureuse journée de la Roche-sur-Yon. Un décret de la Convention ordonna qu’il serait élevé, au milieu du Panthéon, une colonne sur laquelle serait gravé le nom du général Haxo.

HAXO (FRANÇOIS-NICOLAS-BENOIT, baron)[modifier]

né le 24 juin 1774 à Lunéville, embrassa de bonne heure le métier des armes. Il sortit lieutenant de mineurs de l’École d’artillerie de Châlons et bientôt après passa capitaine du génie. Son avancement se fit très-lentement. A 35 ans il n’était encore que chef de bataillon. Il est vrai qu’il avait bien mérité ce grade par des services importants à l’armée d’Italie en 1800 et 1801.

Il était en 1807 à Constantinople dont il fut chargé d’améliorer la défense et alla ensuite en Italie sous le général Chasseloup. En 1809, il commanda un bataillon d’attaque au siège de Sara-gosse et donna de telles preuves d’habileté que Napoléon le nomma colonel. Appelé à l’armée d’Allemagne il mérita, à Wagram, la croix d’officier de la Lé-gion-d’Honneur. Renvoyé en Espagne, il fut chargé de la direction des travaux aux sièges de Lérida et de Méquinenza, y montra autant de zèle que de talent et fut promu au grade de général de brigade. Rentré bientôt en France, il fut-attaché à l’état-major de l’Empereur, l’accompagna comme aide-de-camp dans la campagne de Russie. Le 23 juin 1802, il était seul avec Napoléon lorsque celui-ci prenant la capote et le bonnet d’un chevau-léger polonais reconnut les bords du Niémen et les hauteurs de Kowno.

Le général Haxo se distingua au combat de Môhilow et faillit être pris en cherchant à rallier le 3e de chasseurs qui avait été surpris par une nuée de Cosaques. Il fut promu, quatre mois après, au grade de général de division.

En 1813, l’Empereur lui confia le commandement du génie dé la Garde impériale. En juin, il mit la ville de Hambourg en état de soutenir un siège. Après îa bataille de Dresde, il suivit en Bohême Vandamme qui, avec le 1er corps, cherchait à faire mettre bas les armes à -un corps de 40,000 hommes. Le 30 août, à la bataille de Kulm, le général Haxo fut blessé et fait prisonnier avec les généraux Vandamme et Guiot : il ne rentra en France qu’à la première Restauration.— II commandait le génie dans la Garde royale lors du retour de l’Empereur. Il se trouva à la bataille de Waterloo, suivit l’armée sur la Loire et vint à Paris, avec Kellermann et Gérard, demander au gouvernement provisoire que’ l’armée restât réunie aussi longtemps qu’il y aurait un étranger sur le sol français, que nul employé civil ou militaire ne fôt destitué et que personne ne fût inquiété, pour ses opinions.

Ces demandes furent rejetées ; mais Haxo n’en fit pas moins sa soumission aux Bourbons.

M. Haxo compte un jour fatal dans sa vie, c’est le jour où il se laissa aller à faire partie du conseil de guerre appelé à juger le général Lefebvre Desnouettes et opina pour la mort.

Nommé inspecteur général de son arme et grand officier de la Légion-d’Honneur, Louis-Philippe le nomma Pair de France en 1832, grand-croix en 1833, conseiller d’État et membre du comité des fortifications. On sait qu’il s’était prononcé contre les forts détachés et pour l’enceinte continue. En 1832, il avait dirigé les travaux du siège d’Anvers. On lui doit les fortifications de Belfort, de Grenoble, de Besançon, de Dunkerque, de Saint-Omer et du fort l’Écluse. Il est mort en 1838.

HAZARD (Louis-HENRI-JOSEPH)[modifier]

naquit le 3 avril’1771 à Lille (Nord).

Élevé sous-lieutenant à l’École de Châlons le 1" septembre 1792, lieutenant en second au 5e régime-nt d’artillerie à pied le 1" juin 1793, il passa, le 29 juillet suivant, comme lieutenant en premier à la 21e compagnie d’artillerie à cheval, puis au 4e régiment de même arme, fit les campagnes de 1793 au mois de floréal an XI, aux armées du Rhin, de la Moselle, de Rhin-et-Moselle, de Sambre-et-Meuse et d’Italie, et prit part aux combats de Saarbruck, de Nie-derbrunn, de Reiss-Hoffen, de Wissem-bourg, au déblocus de Landau, au passage du Rhin, à Neuwied, au siège d’Ehrenbreisteiri, etc.

Capitaine en second au même régiment le 18 floréal an III, il fit partie de l’armée d’Orient depuis le milieu de l’an VI jusqu’à la fin de l’an IX.

Il se trouva à la prise de Malte, aux journées de Chebreiss, des Pyramides, d’Aboukir, d’Héliopolis, de Coraïm, d’Alexandrie, d’ElMenayer,du Caire, etc. Il fut nommé capitaine en premier le 7 vendémiaire an VII, et chef d’escadron commandant l’artillerie formée en Égypte le S" jour complémentaire de la même année.

Rentré en France après la capitulation d’Alexandrie, et employé en l’an XI, il devint major du 4" d’artillerie à cheval le 3 prairial de cette année.

En l’an XII et en l’an XIII, il commanda l’artillerie de la division de cavalerie du 7e corps d’armée des côtes de l’Océan, reçut la décoration de la Lé-gion-d’Honneur le 4 germinal an XII, resta à la même armée pendant l’an XIV et une partie de 1806, et finit la campagne de cette dernière année à l’armée d’Italie où il servit encore pendant 1807.

Il se distingua au passage de l’Adige, aux affaires de Caldiéro, de Vicence et du Tagliamento, passa comme chef d’état-major de l’artillerie au 7e corps de l’armée d’Espagne, et y resta depuis 1808 jusqu’en 1813.

Officier de la Légion-d’Honneur le 15 décembre 1808, il assista au siège de Caldiéro, de Vicence et du Tagliamento, passa comme chef d’état-major de l’artillerie au 7° corps de l’armée d’Espagne, et y resta depuis 1808 jusqu’en 1813.

Officier de la Légion-d’Honneur le 15 décembre 1808, il assista au siège de Rosés, de Girone, de Figuières, aux affaires de Carladen, de Moteni del Rei, de Wals, etc., et obtint le grade de colonel le 14 mars 1811.

Désigné le 21 du même mois, pour commander le 5e régiment d’artillerie à pied, il continua cependant à être employé au 78 corps de l’armée d’Espagne jusqu’au 21 janvier 1814, époque à laquelle l’Empereur le nomma directeur du parc d’artillerie de Lyon.

Mis en non - activité après la rentrée des Bourbons, et créé chevalier de Saint-Louis le 13 février 1814, il fut placé dans le cadre des officiers en non-activité au licenciement de l’armée, et retraité le 20 février 1820.

HÉDOUVILLE (GABRIEL-MARIE-THEODORE-JOSEPH, comte d’)[modifier]

né à Laon, en 1755. Il était général de brigade’ en 1793. Après la bataille d’Hondscôote, il partagea l’accusation de son collègue Houchard et fut néanmoins acquitté : Promu plus tard au grade de général de division et de commandant en chef de l’armée de l’Ouest (1797), il fut envoyé à Saint-Domingue en 1798 et en Vendée à son retour. Sa douceur et ses moyens conciliateurs y rendirent de véritables services.

En 1801, il fut nommé ambassadeur à St-Pétersbourg etdevint, en 1804, Chambellan de l’Empereur, secrétaire, etc. Cependant, le 1er avril 1814, il vota la déchéance de Napoléon. Élevé à la Pairie par la Restauration, il ne parut que rarement à la Chambre et mourut en 1825.

HENNEQUIN (JEAN-FRANÇOIS, baron)[modifier]

né le 3 janvier 1774, à Mont-Marault (Allier), entra au service le 25 août 1792 comme lieutenant dans le 2° bataillon du Cher, devenu 132e et 108" demi-brigade de ligne. Il fit les campagnes de 1792 à l’an IV, aux armées de la Moselle et de Sambre-et-Meuse.

Promu capitaine le lrr thermidor an IV, il servit avec honneur depuis cette époque jusqu’à l’an IX aux armées du Rhin, d’Helvétie et du Danube, et se distingua surtout dans les journées des 3, 8 et 9 vendémiaire an VIII, à Mu-thental. Le 3, à la tête de trois compagnies de grenadiers, il parvint, par les sages dispositions qu’il prit, à arrêter les progrès des Russes qui manœuvraient pour couper l’armée française, et Hennequin exécuta, avec autant de précision que de sang-froid, l’ordre qu’il avait reçu de dégager le 1er bataillon de la 108e demi-brigade et une partie de la 50° qui se trouvaient vivement compromis, et avec ses trois compagnies de grenadiers il culbuta une colonne ennemie forte de 3^000 hommes, la mena tambour battant jusqu’aux portes de Zurich et lui fit éprouver une perte considérable. A l’affaire du 8, la 108" étant chargée d’attaquer le général Souvarow, dans les gorges de Muthental, se vit obligée, par la supériorité numérique de l’ennemi, d’appeler à son secours les trois compagnies de grenadiers qui formaient la réserve. Hennequin engagea le combat et le soutint pendant toute là journée avec tant d’acharnement, que les Russes ne purent remporter aucun avantage. Les grenadiers leur tuèrent beaucoup de monde et leur.prirent 2 pièces de canon. Le lendemain 9, la 53e demi-brigade, qui avait reçu l’ordre d’attaquer l’armée russe dans la’ position avantageuse qu’elle occupait, se vit bientôt forcée de battre en retraite devant les forces imposantes qui lui étaient opposées. Hennequin, qui devait appuyer cette demi-brigade, et qui était déjà en position à l’entrée de la gorge, sut inspirer une telle confiance et une telle ardeur à ses grenadiers, qu’il parvint à arrêter un ennemi qui se croyait déjà vainqueur. Il reprit les canons dont les Russes s’étaient emparés, ainsi que les chariots chargés de nos blessés, et tua un grand nombre d’ennemis.

Il se fit encore remarquer les 13, 15 et 19 de la même année, aux batailles d’Engen, de Moeskirch et de Riberach, et le 12 frimaire an IX à celle de Hohen-lindeh. Le premier Consul lui décerna un sabre d’honneur par arrêté du 9 prairial an X. Classé comme membre de droit dans la 7e cohorte de la Légion-d’Hohneur, il en fut nommé officier le 25 prairial an XII, et fut désigné par l’Empereur pour faire partie du collège électoral du département de l’Allier. Il servit à l’armée des côtes de l’Océan pendant les ans XII et XIII. Le 12 fructidor de cette dernière année il passa avec son grade dans les grenadiers à pied de la Garde impériale, fit avec ce corps d’élite la campagne de l’an XIV, 1806 et 1807 à la grande armée ? et fut nommé chef-de bataillon aux fusiliers-grenadiers de la même garde le 16 février 1S07.

En Espagne en 1808, à l’armée d’Allemagne en 1809, il retourna en Espagne, où il fit la guerre pendant les années 1810 et 1811. Colonel-major du 5e régiment de tirailleurs de la Garde impériale le 24 juin 1811, c’est à la tête de ce corps qu’il combattit en Russie et en Saxe pendant les guerres de 1812 et 1813 ; il fut créé baron de l’Empire, et se signala par son intrépidité à la bataille de Dresde, où il fut blessé par un éclat d’obus à la tête, et par un coup de feu qui lui brisa la mâchoire inférieure, détruisit les dents incisives, et emporta la partie latérale gauche de la langue.

Ces blessures, lé mettant dans l’impossibilité de continuer de servir activement, il sollicita sa retraite. Mais l’Empereur, qui voulait lui témoigner la haute satisfaction qu’il éprouvait de ses longs et honorables services, le nomma général de brigade le 25 novembre.1813 et l’admit à jouir de la retraite de ce grade. Par décret du même jour, le baron Hennequin fut créé commandant de la Légion-d’Honneur.

Il reçut la croix de Saint-Louis le 5 octobre 1814.

HENRIOD (FRANÇOIS, baron)[modifier]

né le 21 octobre 1763 à Larivière (ancien département du Léman), entra comme soldat le 12 octobre 1782 dans le régiment de Berwick.

Caporal le 9 septembre 1783, sergent-fourrier le 21 janvier 1784, sergent-major le 24 juillet 1791, sous-lieutenant le 7 septembre suivant, lieutenant le 15 novembre 1792, et capitaine adjudant-major le 5 juillet 1793, il fit toutes les campagnes de la liberté, de 1792 à l’an IX. aux armées du Rhin et d’Angleterre.

En l’an II, il passa avec le Ie* bataillon du 88"- d’infanterie dans la 159e demi-brigade de bataille, devenue 10e de ligne à l’organisation de l’an IV, et fut nommé chef de bataillon le 19 messidor an IL

Pendant la retraite de Mayence, en l’an IV. son bataillon chargé de protéger la retraite de la division du général Renaud dans les gorges sous Tripstadt, se trouva enveloppé par trois bataillons de grenadiers autrichiens et un corps d’émigrés.

Aussitôt, il le forme en colonne serrée et lance sur l’ennemi une masse de tirailleurs chargés de l’attaquer sur tous les points ; faisant volte-face et ralliant ses tirailleurs, il fond sur le centre des bataillons autrichiens, culbute et renverse tout ce qui s’oppose à son passage, enlève 1S6 prisonniers, et rejoint aune lieue de là, au Kaiskop, l’a division dont il couvrait les derrières.

Il assista la même année au siège de Kehl, et y fut blessé d’un coup de feu.

En l’an V, pendant la grande retraite de l’armée du Rhin, Henriod, avec un corps de 3,000 hommes que lui avaient confié les généraux Moreau et Desaix, balaya le val de Saint-Pierre, dans la-forêt Noire, et tint en échec, dans celui de Kentzig, le général ennemi Nauen-dorf, qui, à la tête d’un corps de 25,000 combattants, attendait l’armée française, tandis que celle-ci filait par Donescheim et débouchait dans le Brisgau par le val d’Enfer.

Ainsi, pendant six jours, sans éprouver de pertes sensibles, il intercepta toute communication avec les habitants, trompa l’ennemi par des espions, et le harcela nuit et jour dans les positions boisées et rocailleuses qu’il occupait sur Triberg et Horneberg.

Passé avec son grade dans la 65° demi-brigade de ligne le 19 nivôse an XI, il servit à l’armée de Hanovre jusqu’à la fin de l’an XIII.

Major du 100e régiment d’infanterie de ligne, le 30 frimaire an XII, et membre de la Légion-d’Honneur le 4 germinal suivant, il fit les campagnes d’Autriche, de Prusse et de Pologne, de l’an XIV à 1807, avec la grande armée.

Le 20 brumaire an XIV, à Dierne-stein, la division Gazan, forte de 4,000 hommes, et avec laquelle marchait le maréchal Mortier, fut tout à coup enveloppée par le i" corps de l’armée russe, commandé par Kutuzow et composé d’environ 35,000 hommes ; après un,combat opiniâtre, dans lequel les Français culbutèrent partout l’ennemi, le maréchal et les officiers généraux retournaient au quartier général de Spitz, lorsqu’une forte colonne ennemie, qui interceptait les communications, lès obligea à rebrousser chemin.

Pendant ce temps, une autre colonne. d’environ 10,000 Russes était venue attaquer les positions occupées par la division Gazan sur le plateau d’Impach.

Sans attendre les ordres, le major Henriod réunit le 100e de ligne, auquel se rallient les 4e léger, 103e de ligne et 4e de dragons ; il adresse à ces troupes une allocution énergique au nom de l’honneur français, du salut de ses drapeaux et de celui de ses chefs, puis se mettant à leur tête, au moment où le maréchal arrivait sur le plateau, il marche à la rencontre de l’ennemi, le culbute, le renverse et le force à prendre la fuite ; la division Gazan, ainsi dégagée, put rejoindre celle du général Dupont à une lieue de Diernestein.

A la suite de cette affaire, dans laquelle il avait eu deux chevaux tués sous lui, le major Henriod reçut devant toute la division les témoignages de la satis-

HEN HEN ( 58 ) lieues" de Tremendad, à la tète du 14° de ligne, du 13* de cuirassiers, de quatre compagnies d’élite, et d’un bataillon du 2° régiment de la Vistule, avec deux pièces de canon et un obusier. Arrivé le 25 au pied du mont-Tremen-dad, il fit ses dispositions d’attaque, et après huit heures d’un combat opiniâtre, il s’empara du couvent et le livra aux flammes.

Il avait fallu enlever chaque mamelon à la baïonnette, et gravir une montagne de la plus haute élévation, par des chemins en zig-zag, étroits et escarpés, qui fournissaient aux Espagnols les moyens d’arrêter à chaque pas leurs adversaires.

Créé baron de l’Empire le 18 novembre suivant, et promu au grade de général de brigade le- 3 juillet, il mérita les éloges de l’Empereur par les services qu’il rendit au combat de Tenega, Je 13 janvier 1811, et pendant la défense de Lérida en 1812.

En congé de convalescence depuis le 28 juin 181-3, il fut mis en non-activité le 1" septembre 1814, et nommé chevalier de Saint-Louis le 17 janvier 1815.

Au retour de ^’île d’Elbe, l’Empereur le rappela à l’activité, et le désigna, le 12 juin, pour prendre le commandement suprême du Quesnoy ; mais les événements malheureux de cette époque ne lui permirent pas d’obéir à l’ordre qui lui avait été expédié.

Admis à la retraite le 6 octobre suivant, il mourut le 20 juin 1825.

HENRION (JEAN-FRANÇOIS)[modifier]

né à Meta en janvier 1776. Il fit comme volontaire les premières campagnes de la Révolution et se distingua à l’armée de Sambre-et-Meuse, en reprenant seul l’étendard du 2e carabiniers tombé au pouvoir de l’ennemi. Entré ensuite k l’École d’artillerie de Châlons ; il était lieutenant asi

faction du maréchal Mortier, qui le présenta le lendemain à l’aide-de-carnp de l’Empereur venu sur les lieux pour connaître les résultats de la journée.

Nommé officier de la Légion-d’Hon-neur à la suite de ce fait d’armes, il reçut le brevet de colonel du i&° régiment de ligne, le 30 décembre 1 806, et se signala de nouveau à la bataille d’Eylau, où son régiment fut le seul du 7e corps qui rompit et traversa la première ligne russe.

Mais n’ayant pas été soutenu, et atteint d’une blessure grave, il ne voulut pas quitter son régiment formé en carré, et joncha le terrain de cadavres russes ; 28 officiers, 590 sous-officiers ousoldats tués et 700 blessés, indiquaient l’emplacement qu’il avait occupé. Blessé à là cuisse le 1er juin suivant, à Heilsberg, il fut envoyé en Espagne en i808, et fit la guerre en Aragon et en Catalogne jusqu’en 1814, et reçut, le 21 juillet 1808, la croix de commandeur de la Légion-d’Honneur.

Le 23 novembre suivant, à Tudela, il enfonça la gauche de l’ennemi ; plus tard, il coopéra au siège de Saragosse, fut blessé d’un coup de feu, et prit part aux différentes actions qui suivirent la prise de cette place.

Vers le mois d’août 1809, il battit et poursuivit, pendant deux mois, de village en village, le brigadier-général Villa-Campa, qui se réfugia enfin dans la grande chaîne des monts de Castillej celui-ci avait fait du couvent de la Tru-mendad sa principale place d’armes et le dépôt de ses munitions.

Ce monastère, bâti sur le sommet d’une montagne, et entouré d’obstacles naturels, était réputé inaccessible ; et Villa-Campa y avait réuni un corps d’armée de 5,000 hommes de troupes de ligne, et d’un grand nombre de paysans. Le colonel Henriod partit"le 13 novembre de Daroca, distant de quinze

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1er régiment à Hohenlinden, où le général Moreau lui décerna une grenade d’or, distinction qui lui donna de droit le rang d’officier de la Légion-d’Honneur à la création de cet Ordre. Plus tard, comme aide-de-camp du général Lariboissière, il servit à la grande armée en Espagne et en Russie." Pendant la campagne de Saxe, en 1813, il eut, en qualité de colonel-major, le commandement de l’artillerie de la jeune Garde, à la tête de laquelle il fut blessé à-Dresde et à Weissenfeld. Après la retraite de Leipzig, l’Empereur lui conféra la décoration de commandeur. Dans la campagne de France, Brienne, Château-Thierry et Arcis-sur-Aube furent les principaux champs de. bataille où il déploya autant de valeur que de talent. A la paix, on lui confia la direction de Saint-Malo, puis celle de Perpignan, qVil conserva jusqu’au 23 août 1823, époque de son admission à la retraite dans le grade honorifique de maréchal de camp.

11, est mort à Paris, le 5 août 1849, grand officier de la Légion-d’Houneur.

HERBIN-DESSAUX (JEAN-BAPTISTE)[modifier]

lieutenant-général, né le 31 décembre 1755 à Jonval (Ardennes), entra comme soldât’le 21 novembre 1775 dans le régiment royal (24e, devenu 23" d’infanterie), fut nommé soûs-lieutenant le 30 septembre 1781, et fit, sous les ordres du marquis de la Rozière et du comte de Chastaignier, les campagnes de 1781 et 1782 contre les Anglais. Lieutenant le 11 juin 1787, il fut promu capitaine le 30 mars 1792, et prit le commandement d’une compagnie dé grenadiers le Ie’juin suivant.

Il fit avec distinction les guerres de 1792 à l’an V aux armées des Alpes et d’Italie. Pendant la campagne de 1793, le général en chef lui confia le commandement d’un bataillon de grenadiers et celui de l’avarit-garde de la division de Maurienne. Le capitaine Herbin justifia ce’ choix honorable, et rendit alors les plus grands services. Il se distingua particulièrement aux combats d’Épierre les 13 et 15 septembre, ainsi qu’à la reprise des postes d’Abaretta et du col de la Madeleine, et contribua beaucoup par sa bravoure et son intelligence aux succès qu’obtint l’armée à cette époque. Le 24 floréal an II, commandant la colonne de droite à l’attaque du Mont-Cenis, il coopéra vaillamment à la prise de cette position, en s’emparant des premières batteries de l’ennemi et en dirigeant leur feu contre ses colonnes en retraite, dans lesquelles il porta le ravage et la confusion. Sa conduite distinguée dans cette journée lui mérita l’estime et les suffrages de tous les généraux présents à l’affaire, et le 26 du même mois, il fut nommé adjudant-général chef de brigade- par les représentants du peuple en mission à l’armée des Alpes.

Confirmé dans son grade par arrêté du gouvernement du 16 brumaire an III, il fut employé à l’état-major général de l’armée d’Italie le 25 prairial suivant, et se,fit encore remarquer au siège de/la citadelle de Milan et aux glorieuses affaires des 16,17 et 18 thermidor an IV, à Salo, à Lodano et à Castiglione. Ce fut lui qui, le 47, s’empara de Santo-Ozeto et mit en déroute deux bataillons ennemis qui défendaient cette position. Réformé le 28 ventôse an V, un arrêté du Directoire exécutif, du 24 germinal suivant, le maintint en activité, et le 11 fructidor de la même année, il fut employé dans la 8e division militaire. H passa, le 6 germinal an JVT, dans la 7e division, et le 16 thermidor an "VII, à la tête des troupes qu’il commandait dans le département du Mont-Blanc ; il attaqua et reprit les postes retranchés de Belvéder et de la

Tuille, au Petit-Saint-Bernard, battit complètement les Autro-Russes, leur tua une trentaine d’hommes, leur en blessa un grand nombre et fit 56 prisonniers.

Nommé général de brigade le 7 germinal an VIII, et employé à l’armée de réserve le 14 du même mois, il fut mentionné honorablement sur le rapport du général de division Dupont, pour la part glorieuse qu’il prit à la mémorable journée de Marengo. Chargé du commandement du Mont-Blanc (7° division militaire) le 7 brumaire an IX, il fut créé membre de la Légion-d’Hpnneur le 19 frimaire an XII, et commandeur de l’Ordre le 25 prairial,suivant. En vertu de l’article 99 de l’acte des Constitutions de l’Empire, il fut déclaré membre du collège électoral du département des Ardennes, et le 13 fructidor an XIH, il eut le commandement d ! une brigade dans l’armée d’Italie, commandée par le maréchal Masséna.

Le 8 brumaire an XIV, à la tête de 2 régiments d’infanterie de ligne, le général Herbin-Dessaux chargea et culbuta à la baïonnette une colonne ennemie qui laissa sur le champ de bataille près de 1,200 hommes tués ou faits prisonniers. Au combat de Castel-Franco, le 3 frimaire suivant, il contribua puissamment au succès de.la journée, par sa bravoure et l’habileté de ses manœuvres. Il continua de servir à l’armée d’Italie pendant les années 1806, 1807 et 1808, fut créé chevalier de la Couronne de Fer le 18 mars 1807, et fut autorisé le 21 février 1809 à rentrer dans ses foyers pour y attendre le règlement de la pension de retraite qui lui fut accordée le 7 avril suivant. Le 22 mars 1812, comme président de la députation du collège électoral du département des Ardennes, il fut admis à une audience de l’Empereur.

Rappelé à l’activité le 4 février 1814,

cemrae commandant la levée en masse du département des Ardennes, le général Herbin-Dessaux fut investi du commandement de la 2° division militaire le 16 mars suivant. Les places étaient presque entièrement, dénuées de garnison, les caisses publiques à peu près vides, les dépôts de conscrits sans organisation. Il s’empressa de remédier à ces inconvénients, et grâce à son zèle et à son activité, les bataillons furent bientôt formés et équipés, et les habitants, dont il avait acquis l’estime et la confiance, versèrent sur sa demande une partie de leurs contributions dans les caisses du trésor public. C’est avec ces ressources et ces faibles moyens de défense, appuyés de ses démonstrations énergiques, qu’il parvint à conserver au pays les places fortes de la division avec le matériel et les magasins de vivres et de munitions qu’elles renfermaient.

Après l’abdication de l’Empereur, il fit sa soumission au gouvernement royal, et fut chargé, le 23 juin, du commandement du département des Ardennes. Nommé chevalier de Saint-Louis par ordonnance royale du 19 juillet, il passa, le 4 août, au commandement de la subdivision des arrondissements de Rocroy et-de Mézières, et fut promu au grade de lieutenant-général le 31 décembre de la même année. Le 26 janvier 1815, s’appuyant de ses services, il adressa une pétition au roi pour obtenir le titre de comte, mais cette demande n’eut pas de résultat. Il la renouvela le 10 février auprès du maréchal duc de Dalmatie, alors ministre de la guerre, mais sans plus de succès, et le b avril, il sollicita du prince d’Eckmuhl, ministre de l’Empereur, sa confirmation dans le grade de lieutenant-général.

Napoléon le nomma, par décret du 3 mai, commandant supérieur de Mézières. Cependant il fut remplacé dans, ces fonc-


61) HEU général autrichien Merfelt, forte de 10* bataillons, lui tua 1,500 hommes, en prit 4,000, avec 10 canons, 6 drapeaux et plus de cent voitures d’équipages.

A Austerlitz, il se distingua de nouveau et fut nommé général de division (24 décembre 1805.) Chargé de la 2° division du 7e corps en mai 1806, il se montra d’une manière brillante à léna et à Eylau, où une balle lui traversa le corps.

En 1808, il commanda la 3e division du 8e corps de l’armée d’Espagne, d’où il passa à l’armée de Portugal en 1809, et rendit d’importants services dans ces deux campagnes. Rentré en, France en 1811 pour cause de santé, il forma ou inspecta en 1812 différents corps qui se rendaient en Russie. Le 12 mai, on lui confia la 2e division de réserve pour protéger le pays depuis l’Escaut jusqu’à la Baltique.

Après la retraité de Russie, il entra" dans la place de Dantzig et fit partie de la garnison sous les ordres du général Rapp. Conduit prisonnier de guerre à Kiow, il envoya de cette ville, le 4 juin, son adhésion au rétablissement des Bourbons. Rentré en France le 5 septembre, il commandait la 18e division militaire lors du retour de Napoléon. Il montra d’abord quelque hésitation, puis finit par accepter le commandement de la 15e division d’infanterie de l’armée du Rhin. Le 17 juin, une dépêche télégraphique l’appela à Paris ; il partit le 19, avant le commencement des hostilités, apprit en route les événements de l’armée du Nord et se retira dans ses foyers.

Le roi ne tarda pas à le nommer gouverneur de la 4e division à Nancy, puis de la 3e à Metz. Il fut appelé comme témoin dans le pro.cès du maréchal Ney, fit une déposition très-loyale qui déplut aux réactionnaires de l’époque et le fit mettre en non-activité, puis en 1819, en

HEU tions le ô juin suivant, et fut confirmé dans le grade de lieutenant-général par décret du 11 du même mois.

Admis à la retraite le 1 octobre 1816, le général Herbin-Dessaux s’était retiré à Balan (Ardennes), où il est mort le 16 octobre 1832.

HEUDELET DE BIERRE (ETIENNE, comte)[modifier]

né à Dijon le 12 novembre 1770. Lieutenant au 3e bataillon des volontaires de la Côte-d’Or en 1792, adjoint aux adjudants-généraux la même année, aide-de-camp du général de cavalerie Dubois, le 1er septembre 1793, et quelques mois après aide-de-camp du général Michaud, commandant en chef de l’àrmëe du Rhin. Il était adjudant-général chef de brigade, le 30 décembre 1794, après s’être distingué autant par ses talents que par son courage aux armées du Rhin et de la Moselle.

En 1795, il était chef d’état-major du général.Gouvion-Saint-Cyr à l’armée de Mayence. En 1796, il commandait l’avant-garde du général Delmas, commandait l’avant-garde au passage du Rhin sous Moreau. Il obtint à cette occasion les félicitations de ce dernier et du gouvernement.

Promu au grade de général de brigade, le 5 février 1799, il servit d’abord à l’armée d’observation, fut ensuite chargé d’une mission secrète par Bernadotte, passa à l’armée du Danube et fit échouer, à la tête de la 5e division qu’il commandait par intérim, le passage de l’Aar tenté par le prince Charles.

A Hohenlinden, il faisait partie de la division Ney. En 1803, il commandait le département de l’Aube dans la même année ; il était à la tête de l’avant-garde de Davoût et se signala par le passage de l’Ems à Steyer, et par le brillant combat de Marienzell, le 8 novembre’1805, où il battit complètement la division du

HEÏ

( « 2.) HOC


disponibilité, et plus tard à la retraite.

Après la Révolution de 1830, le comte Heudelet fut rétabli sur les cadres de l’activité, fut nommé en 483f inspecteur général d’infanterie. Il a exercé depuis plusieurs commandements militaires jusqu’en 1835, qu’il fut classé dans le cadre de non-activité.

Chevalier de Saint-Louis en 1814, pair de France en-1832, le comte Heudelet de Bierre fut nommé grand-croix de la Légion-d’Honneur le 18 février 1836.

HEYMES (PIERRE-AGATHE)[modifier]

né à Besançon 29/12/1776. Il est fils d’un capitaine au ’ 7* régiment d’artillerie à pied tué à la bataille de Nerwinde.

Entré dans la carrière à l’âge de 15 ans, il fit les campagnes de la Révolution aux armées de la Moselle, de la Sambre, du Nord, de l’Ouest, du Rhin et de la Hollande. En 1802, il partit avec l’expédition de Saint-Domingue. N’étant encore que lieutenant, il fut fait prisonnier par les Anglais, s’échappa de la Jamaïque, vint s’embarquer à New-York, d’où il parvint.à rentrer en France pour reprendre, son régiment à Strasbourg, ses fonctions de lieutenant. Il fit les campagnes du Tyrol, de Prusse, de Pologne, et en 1808 d’Espagne, avec le 6e corps et sous les ordres du maréchal Ney.

Il fit ensuite la campagne de Portugal avec Soult, et en 1809 seulement, il fut promu au grade de capitaine au 5e d’artillerie à cheval.

En 1810, il fut employé à la manufacture d’armes de Mutzig (Bas-Rhin). En 1812, il fit la campagne de Russie ; Ney se l’attacha comme aide-de-camp à la retraite de Smolensk et le nomma bientôt chef d’escadron, colonel et premier aide-de-camp. Il fit en cette qualité les campagnes de 1813 et 1814.

A la première Restauration, le colonel Heymes fut le sous-chef d’état-major du prince de la Moskowa, commandant la cavalerie royale. Il le suivît pendant les Gent-Jours et fut admis à la retraite après la deuxième rentrée des Bourbons.

Le colonel Heymes vécut retiré jus-qu’e'n 1830. Le 28 juillet, il était à Paris, se mêlait à l’insurrection ; le 29, il enlevait les 5e et 53e régiments d’infanterie en bataille sur la place Vendôme et les entraînait dans les rangs des insurgés. Le 30, il accompagnait le duc d’Orléans lorsqu’il vint dans la nuit de Neuilly au Palais-Royal.

Le nouveau roi établi, M. Heymes fut successivement son aide-de-camp, maréchal de camp et commandeur de la Légion-d’Honneur.

HOCHE (LAZARE)[modifier]

naquit à Montreuil (Seine-et-Oise), le 24 février 1768, d’un garde du chenil de Louis XV. La pauvreté de ses parents l’obligea de bonne heure à s’occuper lui-même des moyens ■de pourvoir à son existence. Il n’était qu’un enfant lorsqu’il fut reçu aide-surnuméraire dans les écuries royales ; devenu orphelin, il profita des secours qui lui furent offerts par une de ses tantes, fruitière à Versailles, pour faire emplette de quelques livres avec lesquels il fit lui-même sa première éducation, et dès lors commencèrent à sedévelopperles grandes facultés intellectuelles dont il était doué. Consacrant le jour à ses pénibles et abjectes occupations, il employait les nuits à étudier. A 17 ans, dégoûté d’un service qui était si peu en harmonie avec l’élévation de ses sentiments, il embrassa l’état militaire, fut admis dans les Gardes françaises et ne tarda pas à fixer sur lui les regards de ses chefs, par la régularité de ses mœurs, son application à la lecture et sa prodigieuse activité ; aussi fut-il promu, en 1784, au grade de sergent. Quelques années après (1792), il passa officier et fut pourvu d’une lieutenance au régiment de Rouergue. Au siège de Thionvill’e et à la bataille de Nerwinïie, il donna des preuves éclatantes de sa capacité et de sa bravoure. Appelé à Paris peu de temps après, il exposa au Comité de salut public un plan de campagne si heureusement conçu, que l’illustre Car-not ne put s’empêcher de s’écrier : « Voilà un officier subalterne d’un bien grand mérite. » Le Comité tout entier se joignit à Carnot pour admirer tant de savoir dans un jeune homme, et se hâta de le placer dans, un poste digne de lui. Revêtu d’abord du titre d’adjudant-général, Hoche reçut ensuite le commandement de Dun-kerque qu’il défendit brillamment contre les Anglais, puis il fut nommé général de brigade et bientôt après général de division (1793). Ainsi, dans l’espace de neuf années, le sergent des Gardes françaises s’était élevé par son seul mérite aux premières dignités militaires.

Ici commence pour lui une série de succès et d’exploits dont la jalousie lui disputa la gloire et qui furent interrompus par la persécution. Après s’être emparé de Furnes, après avoir battu Wurm-ser dans les lignes de Weissembourg, débloqué Landau et pris Guemersheim, Spire et Worms, il se vit enlevé à l’armée de la Moselle dont il avait le commandement en chef, il fut jeté dans les prisons de Paris, d’où il ne sortit que le 9 thermidor ; c’est alors qu’il fut envoyé dans la Bretagne contre les Vendéens, et qu’il s’attacha à détruire la guerre civile, moins par les armes que par les voies conciliatrices, ne consentant à vaincre ses ennemis qu’après avoir tout tenté pour les faire rentrer, sans effusion de sang, dans le sein de la grande famille française ; il parvint à faire succéder l’empire des lois à l’état de guerre qui. avait désolé ces contrées, et montra tant de ménagement et de respect pour les droits de la conscience religieuse que l’esprit insurrectionnel s’éteignit assez rapidement sur les deux rives de la Loire. Un si grand service rendu à la République méritait une récompense ; le 16 juillet 1796, un message du Directoire ayant annoncé au Conseil la pacification de la Vendée, les représentants de la nation proclamèrent solennellement, par un décret, que Hoche et son armée avaient bien mérité de la patrie. Deux tentatives d’assassinat faillirent arrêter ce général au milieu de ses triomphes : une fois on essaya contre lui l’effet du poison, et peu après, il fut assaïlli, au sortir du théâtre de Rennes, par un individu qui lui tira un coup de pistolet dont, heureusement, il ne fut pas atteint.

Cependant le cabinet de Saint-James redoublait d’activité pour entretenir la guerre civile en France. Le libérateur de l’Ouest conçut alors le hardi projet d’une descente en Irlande : il se rendit aussitôt à Brest,-il y fit ses préparatifs et s’embarqua dans ce port à la fin de 1796. Tout, jusque-là, semblait avoir favorisé son audacieux projet ; mais à peine lancé en pleine mer, les éléments se déclarèrent contre lui et sauvèrent l’Angleterre des embarras que cette entreprise devait lui susciter. Sa flotte, ayant été dispersée par un ouragan terrible, il fut obligé de revenir en France, heureux d’échapper, grâce aux habiles manœuvres de son pilote, à la vigilance des croiseurs anglais.

A son retour, il fut nommé général en chef de l’armée de Sambre-et-Meuse, forte de 80,000 hommes et à la tête de laquelle il ouvrit la campagne de 1797, en passant le Rhin à Neuwied, en présence et sous le canon de l’ennemi. Heureux, cette fois, de cueillir des lauriers qui n’étaient pas teints du sang français, il put se livrer entièrement au génie des batailles et marcher sans regrels de victoire en victoire. Il remporta successivement cinq victoires, Neuwied, Uke-rath, Altenkirchen, Dierdorf et Heddes-dorf, et entra dans Wetzlar d’où son adversaire le croyait encore très-éloigné ; il manœuvrait pour enlever, d’un seul coup, l’armée ennemie quand l’armistice, conclu par Bonaparte avec le prince Charles, vint l’arrêter tout à coup à Giessen, sur les bords de la Nidda, au milieu de ses brillants succès et de sa marche triomphale sur le territoire allemand.

On lui offrit alors le ministère de la guerre qu’il refusa ; mais il reçut le commandement d’un corps d’armée placé auxenvirons de Paris, et destiné à déjouer les intrigues que le parti de Clichy entretenait contre le Directoire.

Les dénonciations calomnieuses de ses ennemis ne tardèrent pas à lui faire perdre ce commandement qui fut confié à Augereau. Hoche, offensé de cette disgrâce, demanda des juges pour leur rendre un compte solennel de sa conduite, et ne put les obtenir. Dégoûté alors du séjour de Paris, il retourna à son quartier général de Wetzlar ; mais le terme de sa glorieuse carrière approchait : il tomba subitement malade dans les premiers jours de septembre 1797, et mourut le 15 de ce mois, au milieu des plus cruelles douleurs, et en s’écriant : « Suis-je donc revêtu de la robe empoisonnée de Nessus ? » 11 était âgé dé 29 ans. L’autopsie du cadavre, ordonnée par le Directoire, révéla, en effet, dans, les intestins, une multitude do taches noires qui parurent aux gens de l’art des indices d’une mort violente. Des honneurs funèbres furent rendus à la mémoire de Hoche, tant à4’armée que dans l’intérieur de la République. Les étrangers mêlèrent leurs larmes à celles des Français, et ua poëte illustre, Chénier, célébra, dans de nobles vers, la gloire du héros enlevé si jeune à sa patrie.

HOHENLOHE (LOUIS-ALOYS-JOACHIM, prince de)[modifier]

pair et maréchal de France, né le 18 août 1765, de la branche des princes de Hohenlohe - Waldembourg - Barteinsteiu. Il leva, à ses frais, un régiment qu’il joignit à l’armée de Condé. Plein de dévouement pour les Bourbons, il fit toujours preuve de sang-froid et de bravoure sur les divers champs de bataille où il se montra au premier rang. On cite sa retraite’hardie et sa marche de 1-4 lieues sur la glace à la défense de l’île de Bommel : plusieurs fois il dut renouveler son régiment que son colonel conduisait toujours aux plus grands dangers. Napoléon lui fit des offres qu’il refusa ; il perdit sa principauté qui fut réunie au royaume de Wurtemberg. Il avait pris du service en Autriche. En 1815, il-reçut des lettres de grande naturalisation, et fut nommé lieutenant-général et colonel de la légion étrangère.

Il commandait une division à la campagne d’Espagne en 1823. En 1827, il reçut le bâton de maréchal après la mort de M. de Viomenil.

Il est mort à Paris le 31 mai 1829.

HUBER (PIERRE-FRANÇOIS-ANTOINE, baron)[modifier]

naquit le 20 décembre 1775 à Saint-Vendel (ancien département de la Sarre).

Enrôlé volontaire dans le Ie’ régiment de chasseurs à cheval le 13 août 1793, il fit les campagnes de 1793, ans II, III, IV et V,v à l’année de Sambre-et-Meuse.

Brigadier le 5 thermidor an II, il se fit remarquer, le 27 fructidor an III, au combat d’Anelshorn, se trouva, le 16 prairial an IV, à la bataille d’Altenkirchen, et fut’blessé d’un coup de sabre à la figure, le 29 thermidor suivant, à l’affaire de Bamberg. Il combattit à Liptengen le 8 germinal an V, et devint brigadier-fourrier le 30 prairial de la même année.

Passé à l’armée du Rhin, il fut nommé maréchal-des-logis le 1er vendémiaire an VI, et maréchal-des-logïs-chef le 23 ûoréal suivant ; il se trouva au passage du Rhin le 5 floréal an VIII, devint adjudant sous-officier le 12 prairial suivant, se signala au.combat d’Ober-Batzheim le 16 du même mois.

Il fut mis à l’ordre du jour de l’armée pour sa conduite à Hohenlinden, le. 12 frimaire an IX, et se fit encore remarquer le 28 du même mois au combat de Lambach, où il fut atteint d’un coup de feu au pied droit.

A. Schwanstadt, l’ennemi, pour retarder la marche de l’armée française, avait mis le feu à un pont sur le Voogt ; aussitôt qu’il s’en aperçut, Huber, accompagné par l’autre adjudant, se précipita dans l’eau et parvint, malgré une grêle de balles et de mitraille, à éteindre le feu et à conserver ce passage.

Rentré en France après la paix, il tint garnison à Verdun pendant les ans X et XI, fut prorcu sous-lieutenant provisoire le 2 messidor an X, et confirmé dans ce grade le 9 nivôse an XI.

Employé au camp de Bruges les ans XII et XIII, il fut créé membre de la Légion-d’Honneur le 26 frimaire an XII, et fit les campagnes d’Autriche, de Prusse et de Pologne, de l’an XIV à 1807, avec la division de cavalerie du 3e corps de la grande armée.

Il se distingua au combat de Lambach et au passage de la Traun, le 10 brumaire an XIV, et au combat de Marien-zelt le 17 du même mois.

Le 10 frimaire suivant, il était à Haag, ou il fut blessé d’un coup de feu, et le lendemain, malgré sa blessure, il fit des prodiges de valeur à Austerlitz. — Lieutenant au choix de corps le 10 juillet 1806, et confirmé dans ce grade par décret impérial du 31 juillet suivant, il devint adjudant-major le 3 décembre de la même année.

Capitaine le 8 mars 1807, à la suite de la bataille d’Eylau, il passa au 22e régiment de chasseurs à cheval le 1" juillet 1809, et fut employé à l’armée du Nord.

Il fit les campagnes de 1810 et 1811 en Espagne et en Portugal, où il mérita le grade de chef d’escadron, qui lui fut conféré le 18 juillet 1811.

Aide-de-camp du général de division Montbrun le 23 mars 1812, il prit part à l’expédition de Russie et fut blessé d’un coup de biscaïen à l’omoplate gauche.

Colonel le 11 mars 1813, officier de la Légion-d’Honneur le 13 septembre de la même année, il fut créé baron quelque temps après ; il fit la guerre d’Allemagne et la campagne de France.

Commandeur de l’Ordre le 25 février 1814 et général de brigade le 1S mars suivant, il fut mis en non-activité le, 1" septembre de la même année, et fut nommé chevalier de Saint-Louis et inspecteur-adjoint à l’inspecteur de cavalerie de la \" division militaire au mois de décembre. Après le retour de Napoléon de L’île d’Elbe, un décret impérial du 30 mai 1815, confia au baron Huber le commandement de la 1" brigade de cavalerie du 2" corps de l’armée du Nord, avec laquelle il fit la campagne des Cent-Jours.

Rentré dans sa position de non-activité le 1er septembre suivant, il fut employé à l’inspection de cavalerie dans la 14e division militaire le 19 octobre 1814.

Compris dans le cadre d’activité de l’état-major général de l’armée le 30 décembre 1818, il fut nommé inspecteur général de cavalerie dans la 3e division militaire le 16 juin 1819. Appelé au commandement delà 1ere brigade de la 8e division au 3’ corps de l’armée des Pyrénées le 12 avril 1823, il fut nommé grand officier de la Légion-d’Honneur le 13 juillet, obtint le grade de lieutenant-général le 8 août, et reçut la plaque de 4" classe de l’ordre de Saint-Ferdinand d’Espagne le 23 novembre de la même année.

Rentré en France à la fin de cette campagne, et mis en disponibilité le 5 janvier 1824, il fut admis à la retraite le 17 décembre 1826.

Il est mort le 25 avril 1832, et son nom figure sur l’arc de l’Étoile, côté Ouest.

HUGO (JOSEPH-LEOPOLD-SIGISBERT, comte)[modifier]

né à Nancy en 1774, s’engagea à 14 ans comme simple soldat, et fut nommé officier en 1790. Il parcourut de la manière la plus brillante la série des guerres de la Révolution et se signala surtout sur le Rhin, en Vendée et sur le Danube. A Vihiers (Vendée), avec 50 hommes seulement, il arrêta 3 à 4,000 Vendéens ; au combat de Caldiéro (Italie), il voit l’armée repoussée sur le point de repasser l’Adige, simple chef de bataillon, il enlève à la baïonnette le village de Caldiéro, s’y maintient pendant quatre heures malgré les efforts de l’ennemi, et laisse aux Français le temps de reprendre l’offensive et de vaincre.

Il passa ensuite au service de Joseph Bonaparte, alors roi de Naples. Le pays était infesté débandes de brigands qui tous obéissaient au terrible Fra-Diavolo, à la fois chef de voleurs et d’insurgés calabrais, qui répandait la terreur dans. les campagnes et jusque ’dans les villes. Hugo détruisit les bandes les unes après les autres, s’empara de Fra-Diavolo et le fit juger, condamner et exécuter en deux heures, le 1er novembre 1806. Grâce à l’intrépide commandant, lèpays était délivré. En récompense, le roi Joseph le nomma colonel, maréchal du palais et chef militaire de la province. d’Aveline.

Hugo suivit bientôt Joseph en Espagne et y rendit encore des services signalés. Nommé général et gouverneur des provinces centrales,d’Avila, de Ségovie, de Soria, puis de Guadalaxara, etc., il guerroya trois ans contre le célèbre Empeci-nado, le battit en trente-deux rencontres et parvint ainsi à délivrer tout le cours du Tage des guérillas qui l’infestaient et à rétablir les communications entre les divers corps de l’armée française. On a estimé à la valeur de 30 millions de réaux le nombre des convois qu’il enleva aux insurgés pendant les années 1809,1810 et 1811.

En 1812, il fut nommé au commandement de la place de Madrid, et il commanda l’arrière-garde lorsque, peu de temps après, les Français durent évacuer cette ville. Dans cette retraite désastreuse, il sauva plusieurs milliers de Français, et peut-être le roi lui-même, en arrêtant les Anglais à la hauteur d’Alagria.

Rentré en France en 1813, il fut immédiatement appelé par l’Empereur au commandement de Thionville, où, avec une faible garnison et des munitions insuffisantes, il soutint pendant 88 jours un blocus très-serré auquel mit fin la déchéance de Napoléon.

Durant les Cent-Jours, ce fut encore lui qui la défendit contre les alliés qui voulaient la démanteler et en voler le matériel. Mis à la retraite par l’ordonnance de 1824, il se retira à Blois ; il s’occupa de plusieurs ouvrages qu’il publia sous le pseudonyme de Genti. On a de lui : Mémoires sur les moyens de suppléer à la traite des nègres par des individus.libres, etc., Blois, 1818 ; Journal historique du blocus de Thionville en 181 h, et des sièges de cette ville, Sierck et Rodernack en 1815, Blois 1819 ; Mémoires du général Hugo, Paris 182b. On a encore de lui un ouvrage sur la Défense des convois, plusieurs fois réimprimé ; et quelques autres écrits.

Le général Hugo, homme aussi distingué dans le monde que général vaillant et expérimenté, est mort à Paris, frappé d’une apoplexie foudroyante, le 30 janvier 1828. Il laissa plusieurs enfants : l’un d’eux est VICTOR HUGO.

HULIN (PIERRE-AUGUSTIN, comte)[modifier]

né à Paris le 6 septembre 1758. Son père était un marchand de draps. Il entra au service en 1771 dans le régiment de Champagne-Infanterie ; il passa en 1772 au régimentdes Gardes suisses, ’où il fut nommé sergent le 7 août 1780. Au 14 juillet 1789, Hulin se mit avec l’huissier Maillard à la tête du peuple insurgé, marchant à la Bastille, entra un des premiers dans la forteresse. Hulin chercha, mais inutilement, à sauver le gouverneur Delaunay que le peuple voulait massacrer, et que, pour donner le change, il couvrit de son chapeau, ce qui lui permit de conduire son prisonnier sain et sauf jusqu’à l’Hôtel-de-Vilie, où lui-même faillit être victime de la fureur populaire,

Lorsque Bailly eut été créé maire de Paris, il fallut que le brave Hulin sanctionnât de son immense popularité le choix que venaient de faire les Parisiens de leur premier magistrat municipal. Le 8 octobre, il fut promu au grade de capitaine-commandant de la huitième compagnie de chasseurs soldés. Nous dirons en passant qu’il était remarquable par sa haute taille et sa belle figure.

Hulin, commandant des volontaires de la Bastille, prit sa part dans toutes les grandes journées de la Révolution. A Versailles, au 10 août, partout on le voyait où les libertés du peuple étaient en question. Jeté en prison comme modéré, il en sortit après le 9 thermidor.

Ayant pris du service en l’an II dans l’armée d’Italie, il reçut du général Bonaparte le grade d’adjudant-général. En l’an II, il commanda à Nice, à Li-vourne ; en l’an III à Klagenfurth, en l’an IV à Milan, en l’an V à Ferrare. Il fut chef d’état-major de la division Ri-chepanse en l’an VIII, officier supérieur du palais en l’an IX, et en l’an X chef de l’état-major de la division Rivaud en Espagne.

Le 27 messidor an X, Hulin reçut du premier Consul l’ordre de se rendre à Alger avec une mission secrète auprès du Dey. La mission du général fut suivie d’un plein succès malgré les difficultés dont elle était hérissée. Il reçut à son retour, du premier consul, des témoignages de sa haute satisfaction.

En garnison à Gênes, il prit une part des plus actives à la défense dé cette ville. Envoyé en mission auprès des consuls, il suivit Bonaparte à l’armée de réserve et fut nommé chef d’état-major de la division Vautrin. Après la bataille de Marengo, il commanda de nouveau la place de Milan. En l’an XII, il fut promu au grade de général de brigade, avec le commandement des grenadiers de la garde consulaire. Le 19 frimaire.de la même année, il reçut la croix d’honneur. Le 29 ventôse suivant, le général Hulin fut désigné pour présider le conseil de guerre chargé de décider sur le sort du malheureux duc d’Enghien ; les efforts du président de la Commission, pour sauver la victime, furent entravés par l’empressement que l’on mit à faire exécuter la sentence. Au moment où le général Hulin écrivait au premier Consul pour lui faire part du désir du duc d’Enghien de s’entretenir, avant de mourir, avec le chef de la République française, la plume lui fut arrachée des mains par une personne que le général n’a pas voulu nommer ; nous imiterons sa généreuse réticence.

Hulin fut promu en l’an XII au grade de commandeur de la Légion-d’Honneur, envoyé à la grande armée en 1805 et chargé du commandement de Vienne. Il fit, en 1806, la campagne de Prusse à l’issue de laquelle il reçut le commandement de Berlin. A son retour à Paris, en 1807, Hulin fut nommé général de division (9 août), avec le commandement de la 1" division militaire. Créé comte de l’Empire en 1808, il fut, en 1809, pourvu d’une dotation de 25,000 fr. sur le domaine de Hayen en Hanovre et reçut en 1811 les insignes et la dignité de grand officier de la Légion-d’Honneur.

Le général comte Hulin commandait la place de Paris et la première division lors de la conspiration de Mallet en 1812, et faillit périr victime de cette audacieuse tentative. Mallet s’étant adressé à lui, et voyant ses ouvertures mal reçues, lui tira à bout portant un coup de pistolet et lui fracassa la mâchoire.

Créé grand-croix de l’ordre de la Réunion le 3 avril 1813, le comte Hulin conduisit jusqu’à Blois, en mars 1814, l’impératrice régente Marie-Louise. Le 8 avril suivant, après l’abdication de Fontainebleau, il envoya au gouvernement provisoire son adhésion aux mesures récemment adoptées.

La Restauration lui ôta le commandement de la lre division qui lui fut rendu aux Cent-jours. Banni par l’ordonnance du 24 juillet 1815, le général Hulin se retira en Belgique et de là en Hollande. Il paraissait fixé dans ce pays lorsque l’ordonnance du 1" décembre 1819 lui rouvrit les portes de la France. Rentré dans sa patrie, il vécut quelques années dans une propriété’située dans le Nivernais, puis dans une terre située à la Queue-en-Brie (Seine-et-Oise), où il vécut dans la retraite.

Le comte Hulin, qui avait perdu la vue depuis quelques années, moirut à Paris, le 9 janvier 1841, laissant pour héritier de ses titres et de son nom, M. Hulin (Henri) capitaine à l’armée d’Afrique, son neveu et son fils adoptif.

HULÔT (ETIENNE, baron)[modifier]

né le 15 février 1774 à Muzerny (Ardennes), entra au service en 1793, lors de la première réquisition et fut attaché à un bataillon de chasseurs. Il fut nommé sous-lieutenant sur le champ de bataille d’Altkir-chen. A Zurich et dans tous les combats livrés à Souvarow, on le vit officier d’ordonnance du général Soult au combat de Monteneto ; il s’élança avec le frère de Soult pour arracher des mains de l’ennemi ce général qui venait d’être renversé d’un coup de feu, et il resta prisonnier ; mais il fut échangé après la bataille de Marengo et nommé capitaine aide-de-camp du même général. Après les affaires d’Ulm il fut promu au grade de chef de bataillon et commanda les tirailleurs du Pô. Il se trouva à tous les combats de cette époque et se distingua partout, surtout à Austerlitz, où, malgré une blessure grave, il ne quitta le champ de bataille qu’après la victoire. Aussi reçut-il en cette occasion la croix d’officier de la Légion-d’Honneur. Le 7 février 1807, il eut la jambe fracassée en forçant le pont de Preussisch-Eylau. Il fut nommé colonel en 1808 et fit la guerre d’Espagne en 1811 en qualité de premier aide-de-camp du maréchal Soult. A la bataille de Gebora. le colonel Hulot et le chef d’escadron Tho-losé menacèrent plusieurs bataillons espagnols de les faire sabrer par la cavalerie, s’ils ne se rendaient sur-le-champ, et ils se rendirent.

Général de brigade le 9 août 1812, il commanda l’avant-garde du 4e corps en Allemagne ; il donna dans la campagne de 1813 des preuves répétées d’intelligence et de bravoure. Deux fois il sauva les bagages et l’artillerie de l’armée par son incroyable activité, à Interbeck et à Hanau. L’Empereur le récompensa en le nommant baron et commandeur de la Légion-d’Honneur.

La Restauration le fit chevalier de Saint-Louis et lui confia le département de la Meuse.

Pendant les Cent-Jours il fut attaché au 4’ corps, commandé par Gérard. A la bataille de Ligny il se défendit contre des forces quadruples et se battit un des derniers sous les murs de Paris. Mis en non-activité, le maréchal Gou-vion-Saint-Cyr le nomma en 4819 inspecteur d’infanterie, et inspecteur général en 1821.

Il est grand officier de la Légion-d’Honneur et général de division à la promotion du 27 février 1831.

HURAULT DE SORBÉE (LOUIS-MARC-CHARLES)[modifier]

né le 17 avril 1786 à Reims (Marne), fut destiné au génie, subit un examen pour l’École polytechnique et entra à l’école de Fontainebleau le 23 janvier 1806. Il en sortit lieutenant au 13° d’infanterie de ligne A Palma-Nova dans le Frioul vénitien; il fit dans ce corps les campagnes d’Italie et d’Allemagne, jusqu’en 1812 qu’il passa dans le 11e de la même arme avec le grade de capitaine qu’il avait mérité à Wagram où il avait été blessé.

En 1813, M. Hurault de Sorbée obtint la croix de la Légion-d’Honneur et passa aux grenadiers de la vieille Garde, avec lesquels il fit les campagnes de Saxe et de France.

Quoique faisant partie du bataillon qui avait accompagné l’Empereur à l’île d’Elbe, M. Hurault de Sorbée ne se trouvait pas au débarquement à Cannes, en 1815, il était alors à Schœnbrunn. près de sa femme, ancienne élève d’Écouen, qui avait suivi, en qualité de lectrice, l’impératrice Marie-Louise. On doit croire à l’empressement de M. Hurault à rejoindre l’Empereur, lorsqu’il eut appris son débarquement. Il n’arriva en France qu’après avoir vaincu mille difficultés. Enfin le 4 avril il arrive en mauvaise calèche de posle dans la cour de Tuileries, se fait annoncer à l’Empereur qui le reçoit à l’instant et l’interroge sur l’Impératrice, sur son fils, sur le prince Eugène, sur l’empereur de Russie, sur l’archiduc Charles, enfin sur les troupes que dans sa route le capitaine Hurault aurait pu rencontrer eu Allemagne.

M. Hurault fut traité par l’Empereur comme tous ses collègues de l’île d’Elbe. Il fut fait officier de la Légion-d’Honneur, chef de bataillon (rang de lieutenant-colonel) au 3e des grenadiers de la vieille Garde et reçut une dotation de 500 francs. Il se trouva à Waterloo, où il fut atteint au milieu de son carré, d’un coup de feu qui lui fracassa la mâchoire inférieure. Cette blessure très-grave l’empêcha de suivre l’armée vers la Loire.

Le duc de Feltre le fit rayer des contrôles le 20 novembre 1815, comme ayant débarqué à main armée sur le sol français.

En 1819, M. Hurault reprit du service comme chef de bataillon à la 2e légion d’Ille-et-Vilaine, d’où il passa l’année suivante au 42e de îigne. Mis en réforme en 1822, il fut rappelé en 1824 avec le grade de major au 42e, et passa en 1828 au 34e en qualité de lieutenant-colonel. Il se distingua à la prise d’Alger et fut nommé, à la suite de la révolution de Juillet, colonel de son régiment, officier de la Légion-d’Honneur, puis commandeur du même ordre en 1838; il était en outre chevalier de Saint-Louis depuis le 20 août 1824.

Le 12 août 1839, M. Hurault de Sorbée fut créé général de brigade. Il est aujourd’hui à la retraite.

G Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850 I