Biographie nationale de Belgique/Tome 1/ARNOUL III (comte de Looz)

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ARNOUL III, comte de Looz, succéda à son frère Louis II et prit les rênes du gouvernement en 1218. Ce prince, dont le règne fut constamment paisible, ne se fit remarquer que par de nombreuses fondations pieuses dues à son zèle pour les progrès de la religion. Son premier acte de souveraineté fut d’assurer aux religieuses de Herckenrode la possession perpétuelle des dîmes de Hasselt, de Kermpt, de Curange et de quelques lieux voisins. Il leur concéda en même temps, avec l’assentiment de sa femme Alix, le patronat de l’église de Hasselt et le droit de pêcher dans le Demer, pour l’usage des malades, depuis le grand pont de Curange jusqu’au moulin de Tuylt. L’abbaye avait été fondée, en 1182, par le comte Gérard, et ce fut, paraît-il, pour se conformer aux vœux de Louis II, son prédécesseur immédiat, qu’Arnoul émit, dès 1218, les déclarations dont nous venons de parler. En 1220, il donna aux chevaliers de l’ordre teutonique, conjointement avec Mathilde d’Ares, abbesse de Munsterbilsen, une chapelle et quelques terres situées dans un lieu abondant en joncs et que, pour cette raison, on appelait Alden-Biessen (Vieux-Joncs). Cette donation, que Hugues de Pierrepont, évêque de Liége, s’empressa d’approuver, fut l’origine de la célèbre commanderie de Vieux-Joncs, qui, d’abord simple prieuré, finit par devenir le siége d’un bailliage ayant sous sa direction douze autres commanderies de l’ordre (Nieuwen-Biessen, à Maestricht ; Gemert, près de Bois-le-Duc ; Relesdorff, dans le duché de Juliers ; Bernissem, près de Saint-Trond ; Jonge-Biessen, à Cologne ; Beckevoort, près de Diest ; Gruytroode, dans la Campine ; Fouron-Saint-Pierre, dans le duché de Limbourg ; Saint-Gilles, à Aix-la-Chapelle ; Ordange, près de Saint-Trond ; Remersdorff, près de Bonn ; Saint-André, à Liége). De même que l’abbaye de Herkenrode, la commanderie de Vieux-Joncs, successivement habitée par les cadets de toutes les familles nobles de la Basse-Allemagne, subsista jusqu’au moment de la suppression des maisons religieuses à la fin du xviiie siècle.

Mantelius place la mort d’Arnoul III en 1223, et rapporte qu’il fut inhumé dans le chœur de l’église de Herckenrode. Il avait épousé Alix de Louvain, fille de Henri Ier, dont il n’eut point d’enfants. Suivant l’auteur de L’Art de vérifier les dates, qui lui donne le nom d’Arnoul IV, Arnoul III serait décédé en 1221. Villenfagne (Essais critiques, t. I, p. 158) adopte cette opinion. Il se fonde sur une charte non imprimée, d’où résulte, dit-il, que le comté de Looz était, vers la fin de l’année 1221, occupé par Louis III. Il est certain que, dès 1223, Alix de Louvain était mariée en secondes noces avec Guillaume X, comte d’Auvergne (Wolters, Cod. diplum. loss., p. 103).

J.-J. Thonissen.

Auteurs cités sous la vie d’Arnoul V.