Biographie nationale de Belgique/Tome 1/BARRY, Henri

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BARRY (Henri) ou BARY, dessinateur et graveur en taille-douce, né à Anvers en 1625, selon Immerseel junior (Levens en Werken der hollandsche en vlaamsche schilders, graveurs, etc.). Mais Chrétien Kramm, le biographe continuateur et rectificateur d’Immerseel, se range à l’opinion d’Huber et Martini (Manuel des curieux et des amateurs de l’art, t. VI, école des Pays-Bas), et croit que Henri Barry est Hollandais, sans connaître sa ville natale, et seulement parce qu’il eut pour maître, pendant quelque temps, le peintre-graveur Renier van Persyn, d’Amsterdam, avec lequel il travailla, vers 1664, aux planches de l’ouvrage de Joachim Oudaan : De Roomsche Mogentheid. La mention, dans l’avant-propos de cette publication, de sa qualité d’ancien élève (geweesde leerling) de Renier van Persyn, n’est guère concluante ; elle se détruit, d’ailleurs, par le mot de Gaspar Brandt, dans l’éloge d’une des estampes les plus estimées de Henri Barry, le portrait d’Érasme : « Vous suivez, dit Brandt, la taille de Vorsterman (Gy volgt de snée van Vorsterman), » ce qui est, à nos yeux, une preuve de son origine anversoise, aussi bien que de son apprentissage primitif tout flamand. Plus tard, il s’efforça d’imiter le faire de Corneille Visscher, et y réussit. Cette imitation est surtout visible dans ses portraits. Il était dans la pleine vigueur de son talent en 1666, au moment où il gravait l’une de ses œuvres les plus remarquables : Léon Aitzema, l’historien hollandais, peint par Jean de Baen, de la Haye. Cette planche est de format grand in-folio. — Ses portraits d’Adrien Heerebord et de Corneille Ketel, in-4o, portent le millésime de 1659.

Huber et Martini mentionnent vingt et un portraits exécutés par Henri Barry, et, d’après le Catalogue de Fréd. Muller, il en est indiqué dix-neuf autres par Kramm. Au nombre de ses œuvres prinpales sont cités les grands portraits de la duchesse de la Vallière, de l’amiral De Ruyter, avec un fond de tempête, de l’amiral Tromp, vu jusqu’aux genoux, tous deux peints par Ferd. Bal, et de l’amiral Vlugh, par Pierre Vander Helst ; de Rombaut Hogerbeets, pensionnaire de Leide, du comte Jean de Walstein, de Jacques Taurinus, du peintre Jacques Backer, d’après Terburg, de Georges De Mey, de Jacques Batelier et Arnold Gusteramus, pasteurs à la Haye, in-folio ; de Hugo Grotius, par Mierevelt, moyenne pièce en hauteur.

Barry devint un buriniste fort habile et produisit des estampes historiées d’après Van Dyck, Maris, Terburg, Biel, Mierevelt, Brouwer et Van Aertsen, estampes non moins estimées que ses portraits, pour leur exécution agréable et leur extrême pureté de burin. Nous signalerons entre autres : la Jeune Mère allaitant son enfant, sans nom de peintre, in-folio ; le Ménage champêtre, d’après Pierre van Aertsen, in-folio en travers, signé : Hendrich Bary sc. ; Gare l’eau, d’après Fr. Mieris, in-folio ; Jeune Fille au chapeau empanaché, d’après G. Terburg ; l’Été et l’Automne, d’après Ant. van Dyck, représentés par des enfants avec les attributs des deux saisons, en une estampe petit in-folio ; le Printemps et l’Hiver, leur pendant, a été gravé par Jean Munickhuysen, contemporain de Barry, d’après Gérard Lairesse.

Henri Barry a gravé aussi un titre allégorique, dessiné par Seemer, pour les annales historiques de Léon Aitzema, de Dockum, en Frise, publiées sous le titre de : Historie ofte Verhael van Saecken van Staet en orlogh in de Vereenigde-Staeten, 1621-1668, en sept volumes in-folio. Ce graveur signait d’ordinaire ses planches : Henri Bary, et quelquefois HB.

Edm. De Busscher.