Biographie nationale de Belgique/Tome 2/BOUDEWYNS, Michel

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BOUDEWYNS (Michel), médecin, né à Anvers, d’une ancienne et noble famille, au commencement du XVIIe siècle, mort d’apoplexie le 29 octobre 1681. Il avait fait de bonnes études moyennes, possédait une connaissance approfondie des auteurs classiques, éprouvait une véritable passion pour la lecture et l’histoire ancienne et semblait avoir l’intention de prendre les ordres quand il se décida subitement à partir pour Louvain afin d’y étudier la médecine. Il séjourna trois ans dans cette Université, voyagea ensuite à l’étranger et revint se fixer dans sa ville natale, avec le bonnet de docteur en médecine et en philosophie. Il épousa la fille de Lazare Marcquis, professeur d’anatomie et de chirurgie à l’école d’Anvers, dont le fils, Guillaume Marcquis, présidait alors le collége médical. Il se fit bientôt connaître par la publication d’une sorte de manuel populaire de médecine et d’hygiène, son Dienstich ende ghenuchelyk tytverdryf, et fut nommé syndic ou secrétaire du Collegium medicum. En cette qualité, il eut à se préoccuper de l’organisation vivement réclamée de la pharmacie et il écrivit quelques pages sur l’origine et l’importance de cette profession. Elles servent de préface à la première pharmacopée d’Anvers, publiée en 1661, et à laquelle il collabora activement. Il joignit à cet ouvrage l’histoire de la fondation du Collegium medicum, de sorte que cette pharmacopée réunit les mérites d’un Codex et des Analectes. Avant sa publication, le premier venu pouvait, à Anvers, ouvrir une droguerie et n’avait, en dehors de la routine, du charlatanisme et de la superstition, d’autre régulateur que le commentaire suranné de Pierre Coudenberg sur le dispensaire de Valerius Cordus. Les services que Boudewyns rendait aux magistrats d’Anvers pour l’organisation de la profession pharmaceutique furent récompensés parle titre de médecin pensionnaire de la ville. En 1664, il fut nommé médecin de l’hôpital Sainte-Elisabeth; déjà il avait succédé à son beau-père dans l’enseignement de l’anatomie et de la chirurgie et il remplaça bientôt son beau-frère dans la présidence du Collége médical. Boudewyns était alors le premier médecin d’Anvers; il jouissait d’une grande réputation d’habileté et possédait l’estime générale par la droiture, la fermeté et l’honorabilité de son caractère. C’est alors qu’il publia, en 1666, son ouvrage de prédilection, resté son œuvre principale, le Ventilabrum medico-theologicum, dont le titre indique clairement le caractère. Ce livre, que l’on dit écrit dans un style élégant, est un traité de médecine orthodoxe ou dogmatique. Boudewyns se reflète tout entier dans ce travail, mélange de controverse, de science, d’ignorance et de foi religieuse, pour lequel il fallait, ainsi qu’il la réalisait, l’union des études canoniques avec la connaissance des devoirs du médecin. Il y discute soixante-quatorze propositions médico-religieuses : Le médecin peut-il licitement prier Dieu qu’il y ait beaucoup de malades? Peut-il guérir par magie? Peut-il conseiller le mariage pour cause de santé? Est-il obligé de donner ses soins aux hérétiques? Et d’autres questions, les unes, en assez grand nombre, plus facétieuses encore, les autres plus sérieuses. Boudewyns fut enterré à l’église Saint-Michel, dans le tombeau de Luc Heuvickx, aïeul de sa femme. « On a, dit Paquot, son portrait dessiné par Abraham Van Diepenbeeck et gravé par Pierre Clouwet. » Voici les ouvrages qu’il a publiés : 1° Dienstich ende ghenuchelyk tytverdryf voor siecken, om ghesont te worden, etc. Antw., 1654, in-8o, 467 pp. — 2° Oratio de sancto Luca evangelista et medico. Antw. 1660, in-4o. — 3° Pharmacia Antwerpiensis Galeno-chymica, a medicis juratis et collegii med. officialibus... edita, etc. Antw. 1661, in-4o, 285 pp. — 4° Insignium virorum, ac medicorum nomina quorum favore et opera colleg. medic. Antw. institutum, etc. Antw. 1661, 6 pages. — 5° De Origine et prœstantia pharmaciæ. Ibid., 1661, in-4o, 18 pages. — 6° Ventilabrum medico-theologicum quo omnes casus tum medicos cum ægros, aliosque...secernitur, etc. Antw., 1666, in-4o. 454 pages.

Ed. Morren.

C. Broeckx, Éloge de Michel Boudewyns, Anvers, 1845, in-8o, avec portrait. — Extrait des Ann. de la Soc. de Méd. d’Anvers, janv. 1845. — C. Broeckx, Ess. sur l’hist. de la médecine belge, pp. 216, 254, etc. — Délices des Pays-Bas, suppl. t. I, p. 58.