Biographie nationale de Belgique/Tome 3/CAMBRESIER, M.-R.-H.-J.

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CAMBRESIER (M.-R.-H.-J.), prêtre du diocèse de Liége, que l’on croit originaire de Chênée. Il jouissait d’un bénéfice de la Collégiale de Saint-Jean à Liége, lorsqu’en 1774 il se fit recevoir avocat près le tribunal de l’Official, position qu’il occupa jusqu’à l’époque de la réunion de la principauté à la France. On doit à Cambresier le premier travail philologique publié sur l’idiome liégeois : Dictionnaire Wallon-François ou recueil de mots et de proverbes françois extraits des meilleurs dictionnaires. Liége, Bassompierre, 1787, in-8o de 197 pages. Ce recueil est encore aujourd’hui l’un des meilleurs que l’on possède. L’auteur adopte généralement l’orthographe phonétique. Évitant l’écueil dans lequel sont tombés la plupart de ses successeurs, il élague avec soin les hors-d'œuvres et montre une sage réserve dans l’admission des mots, sans faire dominer aucun des dialectes du pays. « Quant à la partie wallonne, dit-il dans sa préface, je ne trouve pas de moyen de la soustraire à la censure; chacun voudrait y trouver les mots qui sont en usage dans son lieu natal et cela est de toute impossibilité. Pour contenter tout le monde autant que possible, je donne la préférence aux mots dont l’usage est le plus général, sans m’astreindre au langage d’aucun endroit particulier; et ces mots je les écris selon que l’oreille me les suggère. » Il annonçait un supplément qui n’a jamais paru. Frédéric Rouveroy, dans une note de son Dictionnaire Wallon-Francais, resté inachevé, pretend que Cambresier n’est point l’auteur du livre qui porte son nom et en réclame la paternité pour l’abbé Neuray, curé de Stembert, mort vers 1776. Nous n’avons rien trouvé qui justifiât cette allégation et MM. de Villenfagne et de Chenedollé, dans les articles qu’ils consacrent à Neuray, ne disent mot de ses travaux philologiques.

Ul. Capitaine.