Biographies de l’honorable Barthélemi Joliette et de M le Grand vicaire A Manseau/Chapitre XLVI

La bibliothèque libre.

XLVI.

Funérailles.


Les funérailles du regretté défunt se célébrèrent avec une solennité imposante. En sa qualité de lieutenant-colonel, l’Honorable Joliette avait droit aux honneurs militaires accordés en pareille circonstance. Accompagnés d’une foule immense, ses restes funèbres furent portés à l’Église par les officiers du bataillon de Berthier.

Monseigneur Ig. Bourget qui, en maintes occasions, était descendu à l’Industrie pour bénir ses œuvres et encourager ses efforts, ne manqua pas en ce jour de solennel hommage. Sa grandeur fit l’oraison funèbre ; Elle laissa parler son cœur et couler de ses yeux ces larmes sincères de l’amitié et de la reconnaissance. Pendant une demi-heure, l’Église qui ne pouvait contenir que la moitié de la multitude, ne cessa de retentir des accents de cette poignante douleur que partageait tout l’auditoire.

Le service divin achevé, la dépouille mortelle de l’Honorable Joliette fut descendu dans le caveau de la famille situé au pied du cœur de l’Église. C’est là que depuis vingt ans, ce grand citoyen dort du sommeil des justes.

C’est là, qu’en 1871, à la mort de son épouse, dame Charlotte Tarieu Taillant de Lanaudière déposée à ses côtés, on ouvrit le cercueil scellé depuis un quart de siècle. Fait étonnant ! on y trouva intacts, et le corps et les habits de l’Honorable Joliette. Sa figure avait conservé son expression primitive et même plusieurs de ceux qui ne connaissaient ses traits que par les portraits qu’il nous a laissés, l’ont reconnu immédiatement.

De nouveau, le tombeau des deux personnages bienfaisants qui, à l’Industrie, passèrent « en faisant le bien, » a été renfermé et scellé ; et cette fois, pour ne s’ouvrir qu’au jour du jugement, où ils sortiront, nous en avons la confiance, pour vivre dans la gloire et dans l’immortalité.