Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/Appendice bibliographique

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Calmann-Lévy, éditeur (p. 315-330).

APPENDICE BIBLIOGRAPHIQUE

L’objet du présent Appendice n’est pas de dispenser le lecteur de recourir au livre capital de M. le vicomte de Spoelberch de Lovenjoul : Histoire des Œuvres de Balzac ; et nous dirions volontiers qu’au contraire, c’est nous, que ce livre eût pu dispenser de faire cet Appendice. Mais, comme le livre ne compte pas moins de 496 pages in-8o, dont la moitié en tout petit texte, nous avons cru qu’un court Extrait n’en serait pas inutile pour compléter cette Étude, et pour permettre surtout de la contrôler plus aisément.

Nous le diviserons en trois parties :

III.Sources à consulter pour l’histoire de Balzac et de ses Œuvres ;

III.Bibliographie des principales éditions originales ou collectives des Œuvres de Balzac ;

III.Études critiques à consulter sur l’Œuvre de Balzac.

I
SOURCES DE L’HISTOIRE DE BALZAC

1oBalzac lui-même, dans ses Œuvres, et, notamment, dans :

a]Louis Lambert, pour ses souvenirs du collège de Vendôme ;

b]La Peau de chagrin, pour les souvenirs de sa vie d’étudiant ;

c]Le Lys dans la Vallée, pour les commencements de sa liaison avec madame de Berny ;

d]Un grand homme de province à Paris, pour ses relations avec les libraires, les journaux et les confrères.

Si maintenant, c’est son « salon ponceau » qu’il a décrit dans la Fille aux yeux d’or ; ses collections, dans le Cousin Pons ; et, d’après le témoignage de Théophile Gautier, son portrait, aux environs de 1842, qu’il a tracé dans Albert Savarus, on peut le croire ! On peut croire également qu’il s’est souvenu de la rue Visconti, quand il a raconté, dans les Souffrances de l’Inventeur, les malheurs et les embarras financiers de Davis Séchard. Mais tous ces « documents » — nous l’avons dit — ne doivent être consultés qu’avec précaution et employés qu’avec discrétion, le plus « autobiographique » d’entre eux, — qui est Louis Lambert, — n’ayant rien d’une confession, ni même d’une confidence ; et le souvenir y étant toujours dominé par la préoccupation d’adapter le fait aux exigences de l’œuvre, et le détail au plan d’ensemble de la Comédie humaine.

D’autres « documents » sont dignes de plus de confiance, et par exemple :

e]Sa Correspondance, formant le tome XXIV de l’édition de ses Œuvres complètes [voyez ci-dessous] ;

f]Les deux volumes de ses Lettres à l’Étrangère [t. I, Paris, 1899 ; et t. II, Paris, 1906].

Nous devons d’ailleurs faire observer que, l’édition de ces trois volumes de Lettres n’ayant rien de critique », ils sont encore pleins d’obscurités, et nous avons dit, d’autre part, au cours même du présent volume, que Balzac, dans ses Lettres à l’Étrangère, ayant dû prendre une attitude qu’il n’a pas sans peine soutenue jusqu’au bout, on fera généralement bien de ne le croire que « sous bénéfice d’inventaire ».

2oBalzac, sa Vie et ses Œuvres, d’après sa correspondance, par madame Laure Surville, née Balzac, Paris, 1858, Librairie Nouvelle.

Cette Notice biographique, due à la sœur préférée du romancier, est reproduite en tête de l’édition de sa Correspondance, au tome XXIV de ses Œuvres complètes.

3oHistoire des Œuvres de Balzac, par le vicomte de Spoelberch de Lovenjoul [Charles de Lovenjoul]. 3e édition, entièrement revue et corrigée à nouveau ; Paris, 1888, Calmann-Lévy.

C’est le livre, avons-nous dit, qui pourrait, à lui tout seul, tenir lieu de tous les autres, et que nous mettons à cette place, parce que, de la manière large à la fois et précise que M. de Lovenjoul a traité son sujet, cette Histoire des Œuvres n’éclaire pas moins la biographie de l’homme que la bibliographie de l’écrivain.

4oHonoré de Balzac, par M. Edmond Biré, Paris, 1897, Champion.

Détails intéressants et importants sur :

a]Balzac et l’Académie française ;

b]Balzac et Napoléon ;

c]Balzac royaliste ;

d]Le théâtre de Balzac ; et

e]La Comédie humaine au théâtre.

5oL’Œuvre de H. de Balzac, étude littéraire et philosophique sur la Comédie humaine, par M. Marcel Barrière, Paris, 1890, Calmann-Lévy.

Analyse de l’œuvre, ou plus exactement des « Œuvres » de Balzac, conformément à l’ordre où elles sont disposées dans l’édition définitive de la Comédie humaine.

6oRépertoire de la « Comédie » humaine de H. de Balzac, par MM. Anatole Cerfbeer et Jules Christophe, avec une Introduction de M. Paul Bourget. Paris, 1893, Calmann-Lévy ;

7oLa Jeunesse de Balzac. Balzac imprimeur, 1823-1828, par MM. Gabriel Hanotaux et Georges Vicaire, avec trois estampes et deux portraits, Paris, 1903, Librairie des Amateurs [A. Ferroud].

II
BIBLIOGRAPHIE DES ŒUVRES DE BALZAC
A
ÉDITIONS ORIGINALES
1829.

Les Chouans.

1830.

La Maison du Chat-qui-pelote. — Le Bal de Sceaux. — La Vendetta. — Une double famille. — La Paix du ménage. — Gobseck. — Sarrasine.

1831.

La Peau de chagrin. — La Femme de Trente ans [chap. I, IV et v].

1832.

La Femme de Trente ans [chap. III et IV]. — La Bourse. — Madame Firmiani. — Étude de femme. — Le Ménage. — La Grenadière. — La Femme abandonnée. — Le Colonel Chabert. — Le Curé de Tours. — Louis Lambert.

1833.

Ferragus. — La Duchesse de Langeais. — Le Médecin de campagne.

1834.

Eugénie Grandet. — L’illustre Gaudissart. — La Fille aux yeux d’or. — La Recherche de l’Absolu.

1835.

La Femme de Trente ans [chap. II]. — Le Père Goriot. — Le Contrat de mariage. — Le Lys dans la Vallée. — Seraphita.

1836.

La Messe de l’athée. — L’Interdiction. — La vieille Fille. — Le Cabinet des Antiques. — Facino Cane.

1837.

Illusions perdues [1re partie : Les Deux Poètes]. — César Birotteau. — La Femme supérieure [plus tard les Employés].

1838.

Le Cabinet des Antiques [2e partie]. — La Maison Nucingen. — Splendeurs et Misères des Courtisanes [1re partie].

1839.

Une Fille d’Ève. — Béatrix [1re et 2e parties]. — Illusions perdues [2e partie : Un grand homme de Province à Paris]. — Les Secrets de la princesse de Cadignan. — Le Curé de village.

1840.

Pierrette. — Pierre Grassou. — Un Prince de la bohème.

1841.

La Fausse Maîtresse. — La Rabouilleuse [plus tard Un Ménage de Garçon]. — Ursule Mirouët. — Une ténébreuse Affaire.

1842.

Mémoires de deux jeunes Mariées. — Un Début dans la vie. — Albert Savarus.

1843.

Honorine. — La Muse du département. — Illusions perdues [3e partie : Les Souffrances de l’Inventeur]. — Splendeurs et Misères des Courtisanes [2e partie].

1844.

Modeste Mignon. — Madame de la Chanterie [plus tard : L’Envers de l’histoire contemporaine]. — Les Paysans [1re partie].

1845.

Un homme d’affaires.

1846.

Splendeurs et Misères des Courtisanes [3e partie]. — La Cousine Bette. — Les Comédiens sans le savoir.

1847.

La dernière Incarnation de Vautrin. — Le Cousin Pons. — Le Député d’Arcis.

 
1854.

Les Petits Bourgeois.

Sur ce dernier titre et cette date, il convient de faire observer que trois des grands romans de Balzac : Les Paysans, le Député d’Arcis et les Petits Bourgeois, n’ont pas été terminés par lui.

B
ÉDITIONS COLLECTIVES DES ŒUVRES
1o

Scènes de la Vie privée, 2 vol. in-8o, 1830, Mame et Delaunay-Vallée.

2o

Romans et Contes philosophiques, 3 vol. in-8o, 1831, Gosselin.

3o

Scènes de la Vie privée, 4 vol. in-8o, 1832, Mame-Delaunay.

4o

Romans et Contes philosophiques, 4 vol. in-8o, 1833, Gosselin.

5o

Études de mœurs au XIXe siècle, 12 vol. in-8o, 1834-1835, veuve Béchet et Werdet, comprenant : 1o Scènes de la Vie privée, t. I à IV, 1834-1835 ; — 2o Scènes de la Vie de province, t. V à VIII, 1834-1837 ; 3o Scènes de la Vie parisienne, t. IX à XII, 1834-1835.

6o

La Comédie humaine, 1re édition, 16 vol. in-8o, 1842-1846. Furne, Dubochet et Hetzel.

7o

Œuvres de Balzac, 20 vol. in-8o, 1855, Veuve Houssiaux.

8o

Œuvres complètes de H. de Balzac, 24 vol. in-8o, 1869-1870. Calmann-Lévy, comprenant : 1o La Comédie humaine, t. I à XVII ; — 2o Théâtre complet de Balzac, t. XVIII ; — 3o Les Contes drolatiques, t. XIX ; 4o Œuvres diverses inédites de Balzac, ou plus exactement, non encore réunies, t. XX à XXIII ; — 5oCorrespondance, t. XXIV.

Nous croyons devoir signaler, comme offrant le plus grand intérêt pour l’histoire de la formation du génie de Balzac, — et nous-même, dans un autre ouvrage, conçu sur un plan plus étendu, nous aurions essayé d’en tirer parti, — les Études analytiques, les Esquisses parisiennes, et les Préfaces et notes relatives aux premières éditions contenues dans les trois premiers volumes d’Œuvres diverses de cette édition.

III
ÉTUDES À CONSULTER SUR BALZAC

On en trouvera la liste complète, — jusqu’à 1888, — dans la 3e édition du livre de M. de Lovenjoul. Ici, nous nous bornons à rappeler celles qui ont paru « seulement depuis la mort de Balzac » ; et, parmi ces Études elles-mêmes, non pas toutes celles qui sont intéressantes, mais seulement celles qui sont en quelque sorte inséparables de la discussion de l’œuvre de Balzac :

1oSainte-Beuve, M. de Balzac, 2 septembre 1850, Causeries du Lundi, t. II.

On pourra se reporter à un premier article de Sainte-Beuve sur H. de Balzac, dans la Revue des Deux Mondes du 15 septembre 1834, et à l’Appendice du premier volume de son Port-Royal, 6e édition, t. Ip. 548 ;

2oGeorge Sand, Honoré de Balzac, imprimé pour la première fois dans un volume de madame Sand intitulé : Autour de la table, Paris, 1875, Calmann-Lévy, mais daté par M. de Lovenjoul de 1853, et peut-être antérieur à cette date.

On lit dans les Lettres à l’Étrangère [t. II, p. 32], sous la date du 15 avril 1842 : « Dans la Revue Indépendante, publiée par George Sand, il s’est glissé, à son insu, un affreux article qui m’a valu d’elle une lettre de quatre pages où elle s’excusait de son inattention. Je suis allé la voir pour lui expliquer combien les injustices servaient le talent, et, comme elle m’avait dit qu’elle voulait faire un grand travail sur moi, j’ai tâché de la dissuader en lui disant qu’elle se créerait des haines terribles. Elle a persisté, et alors je l’ai priée de faire la préface de la Comédie humaine, en lui laissant le temps de se décider. Je suis retourné chez elle, et, ses réflexions bien faites, elle accepte, et va écrire une appréciation complète de mes œuvres, de mon entreprise, de ma vie et de mon caractère, ce qui sera une réponse à toutes les lâchetés dont j’ai été le sujet. Elle veut me venger… » Cette manière d’entendre et de pratiquer la « réclame » n’est-elle pas admirable ?

George Sand donna-t-elle suite à son généreux dessein ? C’est ce qu’il serait difficile de dire, et si l’article fut rédigé avant la mort de Balzac. Mais les héritiers ou les éditeurs ne la tinrent pas quitte de sa promesse, et en 1853, quand on prépara chez Houssiaux la première édition des Œuvres de Balzac[1] ce fut à elle, dit-on, que l’on demanda la préface, et cette préface ne serait autre, dit-on encore, que la notice que nous signalons. Il ne resterait plus, en ce cas, qu’une petite énigme à résoudre, qui serait de savoir pourquoi cette notice ne figure pas en tête de l’édition Houssiaux.

On devra joindre à cette notice quelques pages de la même George Sand sur Balzac, au tome IV de l’Histoire de ma Vie.

3oThéophile Gautier, Honoré de Balzac, dans l’Artiste, 1858, et un volume in-12, 1859, Poulet-Malassis ;

4oTaine, Balzac, dans le Journal des Débats, 1858, et Nouveaux Essais de critique et d’histoire, Paris, 1865, Hachette ;

5oÉmile Zola : a] Le Roman expérimental, 1880 ; — bLes Romanciers naturalistes, 1881 ;

6oAndré Le Breton, Balzac, l’homme et l’œuvre, Paris, 1905, Armand Colin.

  1. Voyez ci-dessus : Éditions collectivesno 7.