Bulletin bibliographique 1830-4/01

La bibliothèque libre.

Librairie des étrangers, rue Neuve-Saint-Augustin, no 55, près la place Vendôme.

Nous recommandons ce précieux établissement aux amateurs de littérature étrangère ; ils y trouveront tous les journaux et livres étrangers qu’ils pourront désirer, anglais, américains, allemands, italiens, espagnols, etc. Un immense salon littéraire est joint à l’établissement.


Plik et Plok, par Eugène Sue, 1 vol. in-8o. Chez Eugène Renduel, rue des Grands-Augustins, no 22. Voyez les Fragmens littéraires, page 207.


Fragmens historiques, suivis de scènes dramatiques sur la vie de Charles-le-Téméraire ; par M. J.-J. de Sellon, membre du conseil souverain de Genève, 1 vol. in-8o. À Genève, chez Barbezat. Au bénéfice des prisonniers libérés des maisons pénitentiaires de Genève et de Lausanne.

M. de Sellon, auteur du concours ouvert en 1826, à Genève, sur l’abolition de la peine de mort, et qui a lui-même beaucoup écrit sur ce sujet, est du petit nombre d’hommes dont toute l’existence est consacrée à répandre des idées utiles et philanthropiques. Dans tous ses ouvrages, il semble n’avoir qu’un but, celui de faire disparaître de nos Codes une pénalité cruelle et souvent dangereuse. Les scènes historiques sur Charles-le-Téméraire sont une espèce de biographie dramatique qui ne manque pas d’intérêt. Nous reviendrons quelque jour sur les écrits de M. de Sellon.


Essai historique, géographique et statistique sur le royaume des Pays-Bas, par MM. Balbi et de La Roquette ; in-plano, chez Jules Renouard, rue de Tournon, no 6 ; Treuttel et Würtz, rue de Lille, no 17 ; Arthus Bertrand, rue Hautefeuille, no 23 ; Delaunay, au Palais-Royal.

Cet Essai, qui permet d’embrasser d’un seul coup-d’œil la monarchie, aujourd’hui écroulée des Pays-Bas, ne pouvait venir plus à propos ; chacun est curieux de connaître tout ce qui touche à la Belgique et à la Hollande. Le tableau commence par un précis historique qui divise l’histoire du royaume des Pays-Bas en huit époques, depuis les temps les plus reculés jusques et y compris la révolution de 1830. Vient ensuite un Essai sur la statistique physique, morale et politique, qui embrasse les provinces septentrionales et méridionales, le nom des départemens qu’elles portaient sous le gouvernement français, leur superficie en milles carrés, leur population, l’indication des chefs-lieux des provinces, de leurs villes principales et des lieux les plus remarquables. Le tableau est terminé par un Aperçu géographique, divisé en plusieurs titres, dont la simple énumération fera assez connaître l’importance : Confins, Pays, Gouvernement, Ethnographie, Classification des habitans d’après les langues, Religion, Classification des habitans d’après les religions, Finances, Forteresses et armée, Flotte, Tableau du matériel de la marine, Marine marchande, Navigation, Division administrative, Colonies. Ces deux dernières parties sont dues aux savantes recherches de M. Balbi.


North-American Review.

Destiné, comme les publications du même genre que les quinze dernières années ont vu naître et se propager dans les deux mondes, à donner un résumé de ce que la littérature, les sciences et la politique offrent de plus intéressant, ce recueil a obtenu, dès son apparition, un succès que justifie le mérite de sa rédaction. Il ne faut pas oublier du reste que cette publication se fait remarquer par une gravité, que, dans l’état de notre littérature européenne et de nos mœurs, aucun journal mensuel ou quotidien ne pourrait adopter aussi exclusivement, sans compromettre son succès. Aussi, parmi les articles contenus dans le numéro que nous avons sous les yeux, il en est un fort étendu, destiné à donner l’analyse et des fragmens des discours prononcés au sénat des États-Unis, sur la question du refoulement des tribus indiennes vers le nord, et l’exécution des traités faits dans les temps avec ces peuplades. Le rédacteur ajoute à ces fragmens ses propres réflexions et une foule de documens du plus haut intérêt sans doute pour l’Union, mais d’un intérêt trop local et trop exclusif, pour que nous puissions nous permettre quelques citations, surtout en présence des événemens qui se succèdent et qui concentrent l’attention immédiatement autour de nous.

La même observation peut se rapporter aux articles consacrés à la littérature ou aux arts. Les premiers sont des comptes rendus, faits avec talent et impartialité, de plusieurs ouvrages importans et volumineux, les autres sont une critique raisonnée de la dernière exposition de peinture faite à Boston. Nous avons lu les uns et les autres avec intérêt, mais des fragmens détachés n’en donneraient qu’une idée imparfaite.

Nous ne pouvons, du reste, que recommander le North-American Review à tous les amateurs de la littérature anglaise, et surtout aux personnes que les mœurs et la législation des États-Unis d’Amérique intéressent plus spécialement.


La Lyre nationale, ou 1789, 1815 et 1830. Prix : 3 francs.

C’est une heureuse idée que celle d’avoir réuni dans un joli livre tout ce que les révolutions de 1789, 1815 et 1830 ont inspiré à tous nos jeunes poètes lyriques : aussi est-il facile de s’expliquer la vogue que ce recueil vient d’obtenir.

La Lyre nationale se trouve chez l’éditeur, rue Dauphine, no 33.