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Bulletin de la société géologique de France/1re série/Tome III/Séance du 24 juin 1833

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Séance du 24 juin 1833.[1]


Présidence de M. de Bonnard.

NOUVEAUX MEMBRES.

M. le Président proclame membres de la Société :

MM.

Tarbé de Vauxclairs, ingénieur des ponts-et-chaussées, à Paris ; présenté par MM. Michelin et Noël Desvergers ;

Triger, propriétaire, exploitant de mines à Laval (Mayenne) ; présenté par MM. Virlet et Desnoyer ;

Parandier, ingénieur des ponts-et-chaussées, à Besançon ; présenté par MM. Boubée et Élie de Beaumont ;


DONS FAITS À LA SOCIÉTÉ.


La Société reçoit les ouvrages suivans :

1o Expédition scientifique de Morée, section des sciences physiques. Géologie, et minéralogie ; par MM. Boblaye et Virlet. 13e livraison. Feuilles 9-14, in-4o.

2o Le no 121 (mai 1833) du Bulletin de la Société de géographie.

3o Le no 6 du Journal l’Institut.

4o Jahrbuch fur Mineralogie, Geognosie und Petrefaktenkunde, par MM. Léonhard et Bronn ; année 1832. Cahiers 3 et 4 ; in-8o. Heidelberg.

Le 3e cahier de ce journal contient les deux Mémoires suivans :

A. Mémoires sur l’origine des blocs erratiques du nord de l’Allemagne ; par M. Bernhardi.

B. Classification des minéraux et des ossemens fossiles dans le musée de Francfort sur le Mein ; par M. Hermann de Meyer.

Le 4e cahier contient les mémoires suivans :

A. Sur tes blocs erratiques du Brandenbourg et du bord la mer Baltique ; par M. Kloden.

B. Voyage au mont Babia-Gora dans les Bieskides par M. Zeuschner.

G. Observations sur un nouveau ptérodactyle de Solenhofen ; par M. le comte de Munster.

5o De la part de M. Schmerling, la 1re livraison de son ouvrage intitulé : Recherches sur les ossemens fossiles découverts dans les cavernes de la province de Liège. In-4o, 88 p. avec atlas in-fo de 7. pl.

Cet ouvrage sera divisé en quatre livraisons, formant deux volumes, et accompagnées d’un atlas de plus de 50 pl. Le prix de chaque livraison est de 20 fr.

6o De la part de M. Maitland Heuberger, un profil des couches entre Philadelphie et Narristown ; par Pierre Brown.

M. Maitland Heuberger, présenta la séance, fait aussi hommage de 4 échantillons de roches coquillières (Térébratules, Spirifers et Encrines) du terrain de transition de Pensylvanie, ainsi que d’un Pecten alatus du terrain tertiaire du Maryland.

COMMUNICATIONS ET MÉMOIRES.

M. Élie de Beaumont communique à la Société quelques résultats des observations faites en 1832, par M. Vallejo, chargé par le gouvernement espagnol d’exécuter une carte géologique de l’Espagne.

M. Vallejo a trouvé au cap de Creuss un lambeau de basalte contenant beaucoup de péridot. Il a observé en Catalogne des porphyres qui paraissent liés au grès bigarré. Il a suivi dans cette province le développement du terrain crétacé.

M. Elie de Beaumont donne aussi à la Société des nouvelles du voyage de M. le Play, ingénieur des mines, qui parcourt en ce moment l’Estramadure et les provinces adjacentes de l’Espagne, et qui y a déjà fait des observations géologiques d’un grand intérêt.

M. de Beaumont demande la rectification d’une de ses communications verbales à la séance du 15 avril (p. 142). relative à l’étendue géographique qu’il a assignée aux roches correspondant au grès de Beauchamp, qu’on peut suivre, non depuis Chaumont jusqu’à Beauvais, mais depuis Chaumont jusqu’à Pontoise.

M. Boubée communique des observations qu’il a recueillies pendant son dernier voyage dans le Calvados et la Bretagne.

« Pour donner une idée de l’intérêt que cette contrée peut offrir au naturaliste, je me bornerai à rappeler dans l’ordre d’une classification géologique les sujets d’étude et d’observations qui se sont présentés à moi, et à mes compagnons de vovage, dans le trop court espace de 25 jours.

« Avant le départ, M. Bertrand Geslin m’avait donné un grand nombre d’indications précises sur toute la ligne que nous devions parcourir. MM. Boblaye, Virlet, Régley, Cordier, Élie de Beaumont et Michelin m’avaient également donné plusieurs renseignemens précieux. En outre, les naturalistes résidens sur chaque localité nous, ont toujours accueillis avec empressement, souvent même avec zèle le plus extrême.Notre société voyageuse était toute composée de nouveaux prosélytes de la géologie, dont l’ardeur a vaincu tous les obstacles. C’étaient MM. le vicomte de Naylies, Ravenaz, Dupays, de Kergorlay, Dumarallach et moi, tous membres de la Société géologique.

« Terrains primitifs. — C’est à Vire que nous avons pu voir la base la plus inférieure de la série géologique. Au milieu de belles masses granitiques se voient de grandes injections euritiques, dont la disposition révèle de grandes actions plutoniques, et permet de pénétrer profondément dans la théorie de ces premiers phénomènes de la vie du globe. MM. Despréaux, Castel et Châtel nous firent visiter des localités très propres pour cette étude. À Nantes, nous pûmes également étudier le terrain granitique massif dans tout son développement. Rien n’est plus intéressant que les carrières de Misery ; d’ailleurs les roches granitiques se voient de tous côtés aux environs de Nantes, et au milieu de la ville même. MM. Lorieux, ingénieur des mines, et Larralde, nous ont beaucoup aidés dans nos recherches sur ces diverses localités.

« Nous avons été assez heureux pour rencontrer quelques uns des minéraux du terrain granitique : la tourmaline, la pinite, la chaux phosphatée, l’andalouzite ou mâcle-rose, le mica à grandes feuilles, le feldspath et le quarz cristallisés, la pegmatite hébraïque, et parmi les substances des filons, la baryte sulfatée rose lenticulaire et trapézoïdale, du zinc sulfuré et du plomb sulfuré au milieu du granit, ce qui est assez rare.

« L’examen de ces diverses localités nous a portés à conclure que le terrain granitique de la Bretagne forme deux séries qui se distinguent nettement par les roches schisteuses qui en font partie. Dans le sud de la Bretagne, le granite est accompagné de micaschiste, de stéaschiste, d’hyalomicte, de quarz en roche et d’amphibolite ; il est généralement privé de phyllades. Dans le nord, au contraire, ce sont des phyllades qu’on retrouve partout avec le granite ; ces phyllades sont presque toujours accompagnées de mâcles et de staurotides. Les autres roches y manquent complètement.

« Terrain de transition. — C’est d’abord à Caen, et guidés par M. de Caumont, que nous avons pu étudier les terrains intermédiaires ; ensuite nous les avons retrouvés depuis Villiers jusqu’à Vire, et sur plusieurs points entre Vire et Rennes, où ils sont explorés par M. Toulmouch, à qui nous devons un grand nombre de renseignemens. Enfin, nous avons pu les observer encore, et presque sans interruption, entre Rennes, Nantes, Nort et Angers.

« Il nous a paru que ces terrains intermédiaires, si largement développés dans le Calvados et la Bretagne, y présentent aussi deux systèmes bien distincts. Dans le Calvados et le nord de la Bretagne les grès et les quarzites qui passent de l’un à l’autre de mille manières, sont les roches dominantes ; les schistes argileux y sont bien moins abondans, et ce ne sont ordinairement que des schistes grossiers passant aux grauwackes ; on n’y connaît presque pas de schiste ardoisé proprement dit, et les calcaires y sont encore plus rares que les schistes. Dans le sud de la Bretagne, au contraire, ce sont les schistes argileux qui prédominent ; leur pâte est généralement plus fine ; rarement ils sont à l’état de grauwacke ; ils sont au contraire susceptibles d’être utilisés comme ardoises ; les calcaires s’y montrent de toutes parts, et les grès, rarement à l’état de quarzite, n’y sont que subordonnés. Dans le nord, les terrains de transition sont beaucoup moins relevés que dans le sud, où les couches sont fréquemment verticales.

« Comme conséquence de cette distinction, nous avons reconnu que le terrain intermédiaire du sud a beaucoup plus de puissance que celui du nord, et qu’il est bien moins riche, soit en fossiles, soit en substances minérales et métallifères.

« En revanche le terrain houiller est beaucoup plus développé dans le sud que dans le nord. M. Lorieux m’a fait remarquer que les calcaires sont généralement au sud de la ligne des houilles, et les schistes au nord, et que néanmoins il y a aussi une zone peu puissante de schistes au sud des houilles. Les couches du terrain houiller sont relevées verticalement comme celles du terrain de transition au milieu desquelles elles sont comprises.

« Les fossiles du terrain de transition sont, dans le nord, des trilobites, orthocères, productus, plusieurs sortes de bivalves, et des impressions tubuleuses qui rappellent des cariophyllies ou plutôt des tubes de chétopodes ; ces tubes ne sont que dans les grès et dans les quarzites ; et ils y sont placés verticalement, relativement au plan des couches. C’est cette circonstance qui me fait présumer que ce sont des chétopodes, dont les animaux de nos jours vivent préférablement dans les sables où ils se font des tubes verticaux. Dans les terrains du sud on ne trouve que des trilobites, qui même sont assez rares, et de belles impressions de plantes dans le terrain houiller et dans le grès blanc. Les calcaires contiennent très peu de fossiles. M. de Kergorlay rencontra quelques cariophyllies dans le calcaire d’Ancenis.

«  Terrain secondaire. — Nous avons étudié les divers étages du terrain secondaire inférieur et supérieur entre Évreux, Lizieux, Dive, Caen, Bayeux et Villers, et entre Durtal, la Flèche, le Mans, Nogent et Chartres. Mais c’est à Caen principalement que nous avons pu faire le plus de récoltes et d’observations, grâce à la richesse du pays, et à l’empressement de MM. de Caumont, de Magneville, Deslongchamps, Bunel, etc., qui nous ont secondés de toute manière. Les terrains secondaires du nord sont très riches en fossiles ; leur abondance sur divers points est telle, qu’on ne peut la comparer qu’à celle des localités les plus célèbres au milieu des terrains tertiaires. Dans le sud, au contraire, les fossiles sont bien moins nombreux et bien moins variés.

« Terrain tertiaire. — Les petits bassins tertiaires qui se trouvent dispersés au milieu des terrains anciens de la Bretagne, et qui ont été décrits principalement par M. Desnoyers, nous ont permis de faire aussi quelques observations spéciales. Leur position et leur âge relatif ont surtout excité notre attention. Nous avons remarqué qu’au lieu de s’élever en saillie par-dessus les terrains anciens qui les supportent, ou de s’en distinguer par un niveau moins élevé, leur surface et celle des formations anciennes qui les contiennent sont exactement au même niveau, et qu’ils sont recouverts et cachés les uns et les autres par le même terrain de transport, on ne les découvre ordinairement qu’au moyen de puits ou d’excavations artificielles.

« Terrains diluviens et post-diluviens. — Le terrain diluvien est très répandu sur toutes ces contrées ; il a une assez grande épaisseur ; il est caractérisé, soit par sa position sur les points les plus élevés, soit par la diversité des cailloux roulés dont il se compose, soit par la présence de blocs erratiques, de petit volume, sur divers points. Les terrains post-diluviens sont également très reconnaissables dans les étages moyens de diverses vallées, et nous en avons retrouvé toutes les subdivisions, même celle que j’ai désignée sous le nom de post-diluvium toulousain, et dont nous avons visité deux grands bassins si évidemment empreints de tous les caractères que j’ai donnés dans ma Géologie élémentaire, que mes compagnons de voyage ont été les premiers à les reconnaître.

« Enfin, le creusement de la vallée de la Loire, ses divers étages, le nivellement de toute la contrée, quoiqu’elle soit formée de couches à peu près verticales, le terrain diluvien qui subsiste encore sur tous les points élevés, les différences notables dans la fertilité et dans le mode de culture des différens étages et des diverses élévations du sol, l’existence au milieu de toutes ces circonstances des roches plutoniques de porphyre, de diorite, etc., également soumises au même niveau, nous ont permis de discuter et d’approfondir la grande question de la réalité d’un cataclysme général, et celle du creusement des vallées à plusieurs étages par les eaux diluviennes et post-diluviennes, qui en est une conséquence immédiate. »

M. Boblaye répond à M. Boubée qu’il a signalé, il y a cinq ans, ces plateaux si singuliers, formés par la tranche des schistes à couches verticales de la Bretagne et des bords de la Loire, nivelés par une couche uniforme d’alluvions, ainsi que la position des alluvions anciennes au-dessus du niveau actuel des vallées. Que les blocs erratiques indiqués par M. Boubée dans ces contrées ne sont que des têtes de filons restés à la surface du sol, et se trouvant ainsi mélangés aux alluvions anciennes. Il ajoute qu’il ne paraît pas que M. Boubée reconnaisse les différences essentielles existent entre les terrains clysmiens ou diluviens, produits d’actions violentes et passagères, et les terrains d’alluvion, produits de causes régulières et permanentes, et que, selon lui, la Bretagne ne renferme que des terrains de transport de cette dernière nature ; mais il y en a d’âges très différens.

M. C. Prévost fait observer aussi que depuis long-temps les vallées par étages ont été signalées par tous les géologues ; que Desmarest père les a indiquées dans la vallée de la Seine, il y a trente ans.

M. Bertrand-Geslin fait observer que le bloc de jaspe que M. Boubée a cité à Ancenis comme exemple de blocs erratiques, et dont il lui avait indiqué la position, n’est qu’un bloc amené là par les habitans, et qu’il provient de roches voisines.

M. Virlet signale dans cette contrée, depuis les environs de Doué (Maine-et-Loire), jusqu’à Nort et Languin (Loire-Inférieure), un dépôt de jaspes compactes et de roches pétro-siliceuses très dures, qui recouvrent toute la formation houillère de transition du bassin inférieur de la Loire. Comme les couches de ce terrain sont presque verticales, elles présentent, en raison de leur nature beaucoup moins altérable que celle des schistes argileux, des grès et des poudingues de cette formation, des saillies qui sont comme des têtes de filons, qui ont donné lieu aux blocs, souvent d’un volume très considérable, qu’on rencontre à la surface du sol, mélangés aux alluvions anciennes auxquelles ils sont associés ; il en a vu de très beaux exemples aux environs de Doué au-dessus du dépôt tertiaires voisin, aux environs d’Ingrande, de Montrelais, de Mouzeil, et tout le long de cette formation ancienne, sur un espace de plus de 25 lieues.

Il ajoute, avec M. Bertrand-Geslin, que le bel exemple de post-diluvium toulousain que M. Boubée signale dans la rivière d’Erdre, aux environs de Nort, n’est qu’un dépôt vaseux qui s’est formé, et se forme encore tous les jours le long de la vallée de l’Erdre, depuis qu’on a construit sur cette rivière des barrages pour la rendre navigable.

M. Virlet annonce positivement n’avoir rencontré dans toute cette contrée que des alluvions anciennes, et aucune trace des blocs erratiques signalés par M. Boubée.

À ces diverses objections M. Boubée répond qu’il ne prétend pas avoir observé le premier ni la verticalité des schistes. le long de la Loire, ni la disposition de la Bretagne en grands plateaux à surface horizontale, ni, le fait des vallées à plusieurs étages, observées sur tous les continents, même par Volney dans l’Amérique ; mais qu’il s’est servi de ces faits, qui peuvent être expliqués par une cause générale, comme d’arguments puissans en faveur du cataclysme diluvien. Son observation porte spécialement sur l’horizontalité du sol de la Bretagne, nonobstant la verticalité des couches.

À l’égard des blocs erratiques de la Bretagne, M. Boubée assure que son observation ne se borne point au bloc unique dont a parlé M. Bertrand-Geslin, mais qu’il en a vu plusieurs évidemment roulés et arrondis sur toutes les faces ; il indique à l’est d’Ingrande, derrière la ville., un chemin tout couvert de galets de jaspe, parmi lesquels il s’en trouve de trop volumineux pour ne les pas regarder comme des blocs erratiques. Entre Nort et Bout-de-Bois, au milieu des landes, il y a des blocs de poudingues siliceux qui, ne peuvent être considérés comme des têtes de filons, mais plutôt comme des débris de couches puissantes. Il n’est pas nécessaire, selon M. Boubée, pour que des débris de roches soient classés parmi les blocs erratiques, qu’ils soient d’une très grande dimension, ni qu’ils aient été apportés de bien loin. Il n’a pas dit que le terrain diluvien de la Bretagne ne provienne pas de la Bretagne elle-même.

M. Boubée place ces blocs erratiques dont il parle entre le premier et le second dépôts tertiaires. Sur la demande de plusieurs membres, qui réclament des développemens à l’appui de cette opinion nouvelle, il annonce devoir en donner les preuves dans un mémoire qu’il réserve pour l’Académie des sciences. Il persiste à regarder comme du terrain qu’il nomme post-diluvium les alluvions des deux bassins qu’il a cités.

On lit un Mémoire de M. Marcel de Serres intitulé : Observations sur les causes de la plus grande taille des espèces fossiles et humatiles comparées aux espèces vivantes[2].

L’auteur examine quelles influences ont eues sur la taille et sur les stations des espèces fossiles et humatiles 1o la température et l’humidité ; 2o l’étendue des terres découvertes pendant chaque période géologique ; 3o la distribution actuelle de la chaleur à la surface du globe.

Il termine ainsi son mémoire :

« La plus grande taille que l’on reconnaisse aux espèces fossiles et humatiles tient à la chaleur, à l’humidité plus forte des temps géologiques, ainsi qu’à la plus grande abondance de nourriture qu’ont trouvée à cette même époque les espèces terrestres et aquatiques qui vivaient pour lors à la surface du globe. »

M. le président fait connaître la décision suivante prise par le conseil dans sa dernière séance.

Le conseil a décidé que, pour profiter des obligeantes avances faites par M. le baron de Meyendorf à la Société au nom du gouvernement russe, il serait adressé une série de questions sur les points de la géologie de la Russie qui paraissent le plus dignes d’intérêt pour l’état actuel de la science.

M. le président ajourne les réunions de la Société à Clermont, au 25 août, pour la première séance extraordinaire.



  1. Le procès-verbal de cette séance a été adopté par le conseil dans sa séance du 6 août.
  2. Ce mémoire étant déjà imprimé dans un autre recueil scientifique (Revue encyclopédique, numéro d’avril-mai 1833), les règlemens de la Société géologique s’opposent à ce qu’il soit reproduit dans son Bulletin ou dans ses Mémoires.