C’est la bergère Nannette
Apparence
La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean Gillequin, La Renaissance du livre, (p. 121).
C’EST LA BERGÈRE NANNETTE
C’est la bergère Nannette,
Qui pleurait et soupirait,
Quand elle entendait sa mère
Qui sans cesse lui disait :
Marions-ci, marions-ça,
Et jamais marions-la.
Suis-je pas bien misérable
De passer ainsi mon temps ?
Soit aux champs, soit à la table,
On me dit incessamment :
Marions-ci, marions-ça,
Et jamais marions-la.
Tous les jours il faut que j’aille
Mener paître les moutons,
Et quand je suis revenue
L’on me dit cette chanson :
Marions-ci, marions-ça,
Et jamais marions-la.
Or je vous supplie, ma mère,
Pour une dernière fois,
Que si vous aimez Nannette
Vous redisiez désormais :
Marions-ci, marions-ça,
Mais dites : marions-la.
(Brunettes ou petits airs tendres, 1704.)