Mon père me veut marier

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La Chanson française du XVe au XXe siècle, Texte établi par Jean GillequinLa Renaissance du livre (p. 122-123).


MON PÈRE ME VEUT MARIER


Mon père me veut marier, (bis)
Avec le plus joli berger,

        Je saute, je danse,
        Je vais en cadence
      Et je dis mes chansons,
      Filant ma quenouillette
      En gardant mes moutons.

Bis.


Avec le plus joli berger,
Un bracelet il m’a donné.
      Je saute, etc.

Un bracelet il m’a donné
Un demi-ceint d’argent doré.
      Je saute, etc.
 
Un demi-ceint d’argent doré
Avec l’agrafe à mon côté.
      Je saute, etc.
 
Avec l’agrafe à mon côté.
Un beau corset tout satiné.
      Je saute, etc.
 
Un beau corset tout satiné,
Le bavolet bien empesé.
      Je saute, etc.

Le bavolet bien empesé
Et la cotte de damassé.
      Je saute, etc.


Et la cotte de damassé,
Des cordons bleus à mes souliers.
      Je saute, etc.
 
Des cordons bleus à mes souliers,
Voyez si j’ai lieu d’espérer.
      Je saute, etc.
 
Voyez si j’ai lieu d’espérer
D’être sa fidèle moitié.
      Je saute, etc.

D’être sa fidèle moitié
En vain on voudrait le tenter.
      Je saute, etc.

En vain on voudrait le tenter
Ou par richesse ou par beauté.
      Je saute, etc.
 
Ou par richesse ou par beauté.
Sans moi rien ne peut l’arrêter.
      Je saute, etc.

Sans moi rien ne peut l’arrêter.
O qu’il est constant mon berger !

     Je saute, je danse,
     Je vais en cadence
  Et je dis mes chansons,
  Filant ma quenouillette
  En gardant mes moutons.

bis.
(Brunettes ou petits airs tendres, 1704.)