Cahier de chansons populaires/La ronde des piloux de pommes
La ronde des piloux[1] de pommes
Mon père il m’a marieue,
Vive le rossignol du gueu !
Il m’a donné un vieux grison,
Qui m’y bat, qui m’y tue (bis).
Il m’a meneue conduir’ charrue,
Vive le rossignol du gueu !
Je ne saveus ni piqueur[2] bœuf
Ni tenir la charrue (bis).
Il a prins son cureau[3],
Vive le rossignol du reau[4] !
Il a prins son cureau,
M’a battue, ben battue (bis).
Ma, j’ai prins mon aiguillon,
Vive le rossignol mignon !
Ma, j’ai prins mon aiguillon,
Je m’y suis défendue (bis).
Il m’a envoyeue fair’ son lit,
Vive le rossignol joli !
Il m’a envoyeue fair’ son lit,
De pleume ben menue (bis).
Je li ai mis dessous sa tête,
Vive le rossignol des bêtes !
Je li ai mis dessous sa tête,
Une roche pointue (bis).
Je li ai mis dessous son dos,
Vive le rossignol du reau !
Je li ai mis dessous son dos,
Le soc de la charrue (bis).
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Je li ai mis dessous ses pieuds,
Vive le rossignol des preus[5],
Je li ai mis dessous ses pieuds,
Un bougan[6] de la rue (bis).
Le vieux grison en s’y couchant,
Vive le rossignol des champs !
Le vieux grison en s’y couchant,
Il s’est casseu la tête (bis).
Attrapp’, attrapp’, mon vieux grison,
Vive le rossignol mignon !
Attrapp’, attrapp’, mon vieux grison,
Attrapp’, ce sont des prunes (bis).
El’s ne sont pas de perdrigeon,
Vive le rossignol mignon !
El’s ne sont pas de perdrigeon,
El’s sont un peu plus dures (bis).
Si n’sont pas mur’s el’s muriront,
Vive le rossignol mignon !
Si n’sont pas mur’s el’s muriront,
Ou resteront tourjous dures (bis).
Ça t’apprendra, mon vieux grison,
Vive le rossignol mignon !
Ça t’apprendra, mon vieux grison,
À caresser les filles (bis).
Ça n’appartient qu’aux jeun’s garçons,
Vive le rossignol mignon !
Ça n’appartient qu’aux jeun’s garçons,
Qui ont la barbe fine (bis).