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Cahier de chansons populaires/Le beau chanteur

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Le beau chanteur

I

Chez mon père j’étions trois filles,
Toutes les trois comm’ ma,
Quand nous allions le sar,
Le sar à la veillée,
J’avions assurément,
Chacun’ not’ biau galant.

II

Le mien veneut m’y var,
Il y veneut le sar.
Les chiens de not’ village
Sur li y crient tous :
N’l’ayant point connaissu,
Ils l’auraient ben mordu.

III

Quand il est à la danse,
Oh ! qu’c’est un biau pas !
Il écalle[1] des bras,
Y fait des manigances
Ah ! qu’il est à mon greu,
Ce joli métayeu !

IV

Quand il va à la messe,
Il enteur[2] au lustrin,
Il chante le latin,
Bien mieux que tous nos prêtres,
J’en restons tous bégauds[3]
Tant qu’y s’écotit[4] haut.

(MAXENT).

Cf. : L. Decombe : Chans. pop. d’Ille-et-Vilaine, p. 199.

  1. Fait des gestes.
  2. Entre.
  3. Ouvrant la bouche comme des niais.
  4. Chante à perdre haleine.