Cahier de chansons populaires/Qui j’épouserai
(p. 68-70).Qui j’épouserai
(Parlé). Je peux bien me marier, j’ai six amants qui me demandent et qui sont tous ben joyeux :
Le premier c’est un pêcheur (bis)
Mais c’ti-là[1] n’aura pas mon cœur : (bis)
À toutes les fois qu’il vient m’y voir
Le cœur m’y dégobille[2],
Non, non, je n’en veux pas
De ce pêcheur d’anguilles !
Le deuxième c’est un tailleur (bis),
Mais c’ti-là n’aura pas mon cœur : (bis)
Il fait trop son fanfaron
Le long de ma ceinture,
Mais il n’aura pas l’honneur
D’en prendre la mesure.
Le troisième c’est un meunier (bis),
Mais c’ti-là n’aura pas mon cœur : (bis),
Tout’s les fois que j’vas au moulin,
On crie : force au voleur !
Non, non je n’en veux pas,
De ce garçon trompeur.
Le quatrième, c’est un menuisier (bis)
Mais c’ti-là n’aura pas mon cœur : (bis),
Il vient toujours pour m’embrasser
Sans tirer sa casquette,
Qu’il aille, ce mal élevé,
Je le coince[3] dans sa berouette[4].
Le cintième, c’est un charron (bis),
Mais c’ti-là n’aura pas mon cœur : (bis)
J’ai peur qu’il jouerait du bâton
En faisant ses charrettes
Et qu’il me ferait marcher
Au son d’son herminette[5].
Le sixième c’est un chanteur (bis),
C’est c’ti-là qu’ aura mon cœur : (bis)
Nous irons de bourg en bourg,
De bourgade en bourgade,
Il jouera du violon
Et moi de la bombarde.