Catéchisme du diocèse de Sens/Des sacrements
XXV. Des Sacremens.
D. QU’eſt-ce qu’un Sacrement ?
R. C’eſt un ſigne ſenſible inſtitué par notre Seigneur Jeſus-Chriſt, pour nous ſantifier.
D. Pourquoi dit-on qu’un Sacrement eſt un ſigne ſenſible ?
R. C’eſt un ſigne, parce qu’il ſignifie la grace qu’il produit en nous ; et il eſt ſenſible, parce qu’il tombe ſous les ſens.
D. Expliquez cela par un exemple ;
R. Dans le Batême, ce qui tombe ſous nos ſens, c’eſt l’eau qui lave l’enfant, et cette eau ſignifie la grace qui lave ſon ame du péché originel.
D. Comment eſt-ce que les Sacremens nous ſantifient ?
R. Les uns, ſavoir, le Batême et la Pénitence, donnent la grace ſantifiante qu’on n’avoit pas auparavant ; les autres, comme la Confirmation, &c. augmentent celle qu’on avoit déjà reçuë.
D. Comment eſt-ce que les Sacremens donnent ou augmentent la Grace ?
R. C’eſt en nous appliquant les mérites de la mort de Jeſus-Chriſt.
D. Tous ceux qui reçoivent les Sacremens, reçoivent-ils la grace ?
R. Non, ceux qui n’ont pas les diſpoſitions néceſſaires, ne reçoivent pas la grace du Sacrement.
D. Eſt-ce un grand péché de recevoir les Sacremens ſans les diſpoſitions néceſſaires ?
R. Oüi, C’eſt un grand péché qu’on appelle ſacrilege.
D. Qu’entendez-vous par un Sacrilege ?
R. J’entends la profanation d’une choſe ſainte.
D. Peut-on recevoir chaque Sacrement pluſieurs fois ?
R. Oüi, excepté le Batême, la Confirmation et l’Ordre qu’on ne peut recevoir qu’une fois.
D. Pourquoi ne peut-on recevoir ceux-ci qu’une fois ?
R. C’eſt qu’ils impriment Caractere.
D. Qu’eſt-ce que Caractere ?
R. C’eſt une marque ſpirituellee imprimé dans l’ame, qui nous conſacre à Dieu d’une maniere particuliere, et qui ne peut être effacée.
D. L’aſperſion de l’Eau-benite eſt-elle un Sacrement ?
R. Non, c’eſt une ſimple cérémonie, par laquelle l’Egliſe nous enſeigne la pureté de conſcidence avec laquelle il faut prier.
D. Quel autre fruit tire-t’on de l’Eau-benite, ou du Pain benit ?
R. Ceux qui s’en ſervent avec dévotion, ont part aux prieres que l’Egliſe fait en les beniſſant.