Cham - Albums du Charivari/Cascadeurs et cascadeuses

La bibliothèque libre.
Journal le charivari (7p. 275--).

CASCADEURS
ET
CASCADEUSES
filet
filet

ALBUM
DE 60 CARICATURES
PAR
CHAM

La Société protectrice des animaux mettant des vélocipèdes à leur disposition pendant toute la saison de la chasse.

PARIS
ARNAULD DE VRESSE, ÉDITEUR
55, RUE DE RIVOLI, 55

— Oh ! ma chère amie, tu aurais fait fortune avec ces jambes-là au temps où la reine Berthe filait.

— Dites donc, baigneur, vous n’avez pas ici un mur de la vie privée, derrière lequel je puisse me déshabiller ?

— Sont-ils bêtes ! suivre c’te femme-là ; s’ils la connaissaient comme moi…

— Faut-il qu’elle soit bête la lame : enlever des femmes comme ça !

— Ce monsieur qui nous regarde !

— C’est ennuyeux : la figure est ce que j’ai de moins bien.

— Vous dînez à la maison ; ma femme sera bien aise de vous voir. Surtout, pas de cérémonie ! venez comme vous êtes.

— Quelle horreur ! encore un chroniqueur dans ma voiture de bain !

— Vous n’avez pas le droit de me regarder : ce sont mes jambes de la vie privée.

— Que c’est donc bête, me tenir la figure en plein soleil !

— Pour te brunir, afin de faire croire que nous revenons des bains de mer.

— Oh ! m’sieu, voyez-vous, nous sommes bien à plaindre dans ce moment-ci : tout le monde est à la campagne.

— Très-content ! j’ai laissé mes rhumatismes là-bas.

— Pourvu qu’on ne découvre pas l’adresse de monsieur.

L’ennui d’être éclairée par le soleil depuis qu’il a des taches.
Le Soleil atteint d’une maladie cutanée : les corps savant se cotisent pour lui payer des bains de Baréges. Les taches continuant à se multiplier sur le Soleil, la terre finit par être éclairée par un nègre.
M. Clodoche commence à comprendre qu’en portant cet uniforme on a le droit de lever la tête et jamais la jambe. Tous les Parisiens mettant le feu chez eux dans l’espoir d’attirer le brave caporal Thibaut, le lion du jour.
MODES PARISIENNES.
Passée, la mode du zouave ; aujourd’hui le corsage pompier en thibaude.

— Imbécile de Mathurin ! ce pauvre enfant qui venait vous faire voir sa couronne et ses prix.

— Madame, je peux pas voir de la verdure sans l’arroser.

— M’sieu, ne me confisquez pas ce livre.

— Taisez-vous, petit imbécile, c’est pour vous le rendre comme prix !

— Papa, pourquoi que tu l’as tué ?

— Parce qu’il n’a pas bien travaillé ; je lui ai vu les oreilles d’âne.

— Oh ! papa, ne viens plus me voir à ma pension.

— Cher enfant, voici ta couronne ; j’y ai fait adapter une visière pour que tu puisses la porter à la campagne.

— Louis XIV, paraît que c’était un bon élève aussi !

— Oh ! m’sieu, maman qui a eu tant de mal à me faire ma raie !

— Mon fils n’aura pas de prix ?

— Il s’entête à ne rien faire, comme toujours.

— Il a droit au prix de la persévérance.

— Qui a gagné la course de lenteur ?

— Un diplomate ;

— Parbleu !

— Tu as gagné la course de lenteur ?

— Oui, je ne suis pas parti.

— Ah ! mon ami ! où étais-tu donc aux courses ? je t’ai cherché partout.

— J’étais à côté du boxeur veillant sur le cheval vainqueur.

LE BOXEUR DES CHEVAUX DE COURSE.
Le poing de départ.
UN MARIAGE À LA MODE.

— Oui, mon enfant, il est stipulé dans le contrat que ton mari te conduira tous les ans à Bade.

— Grand Dieu ! mais qu’est-ce qu’il a donc après toi ?

— Je n’en sais rien, je lui ai demandé tout simplement ce qu’il pensait du fusil Chassepot.

En avoir eu si peur, et le voir arriver comme ça !

— Une véritable féerie, ce séjour de Bade, et pourtant je n’y vois pas de femmes toutes nues comme dans celles de la Porte-Saint-Martin.

— Vois la verrerie de Bohême ! Je me suis laissé tenter par le bon marché : je viens de t’en acheter pour 1 500 francs.

— Ma chère, il est des plus aimables ; il vient de m’offrir les provinces du Rhin.

— Mon ami, tu sais, nous n’avons plus de place dans notre malle.

— Ah ! mon ami ! quelle émotion ! un roi qui vient de me saluer !

Emportant ses habitudes parlementaires à la campagne. — Taisez-vous ! vous n’avez pas la parole !

SÉANCE D’ÉTÉ AU PARLEMENT ANGLAIS.

— Quelle chaleur ! ! ! Monsieur le président, je vote tout ce qu’on voudra si on me laisse ôter ma redingote.

— Merci ! des chemins vicinaux, j’en veux pas. J’ai une jolie femme, j’ai pas envie de routes pour conduire chez moi.

— Il lit la discussion du budget ; voilà le moment de lui parler de ma robe de 500 francs. Que cela va donc lui paraître peu de chose !

Que tu tiens là ?

— C’est mon député ; on n’entend que lui à la Chambre.

— Je crains que tu ne te rouilles pendant tes vacances ; tu devrais t’exercer à voter deux ou trois heures dans la journée.

EN VACANCES.

— Ah ! mon ami, que tu es devenu bavard ! tu ne cesses de parier depuis ton retour à Paris.

— Que veux-tu, ma chère, quand on est resté comme moi huit mois à la Chambre sans dire un mot !

— Je te l’avais bien dit, la course est trop longue ! Voilà le compteur qui éclate !

— Ciel ! l’aiguille de mon compteur qui n’y est plus !

— Tiens ! ça servait à quelque chose ? Je l’ai prise pour épingler mon châle.

— Mon ami, c’est moi ; j’ai pris cette voiture qui vient de verser.

— Ah ! mon Dieu, pourvu que le compteur cesse de marcher pendant ce temps-là !

— Qu’est-ce que vous avez fourré là, dans le compteur de ma voiture ?

— C’est le livre de ma blanchisseuse, pour qu’il vérifie les additions.

— Jeune homme, vous sortez de Saint-Cyr ; vous voilà militaire. Étaient-ce bien là les intentions de madame de Maintenon ?

LE CARROUSEL DE SAINT-CYR.

— Et quand on pense que sous Louis XIV c’étaient des jeunes filles qui faisaient toutes ces choses !

Envoyés à Saigon pour surveiller l’éclipse, les savants préfèrent surveiller les Cochinchinois qui les entourent. Les savants gênés dans l’observation de l’éclipse par la curiosité bien naturelle des Cochinchinois.

— On vous commande une table de quatre millions, et c’est celle-là que vous apportez ?

— Pour un malade !

— C’est moi qui suis touché par le chassepot ; apprendre à nouveau une autre théorie !


Clichy. — Imp. M. Loignon Paul Dupondt et Cie, rue du Bac-d’Asnières, 12.