Cham - Albums du Charivari/Folies parisiennes

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Journal le charivari (2p. 43--).


FOLIES PARISIENNES

album
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par Cham
par Cham


Une Parisienne vue de profil en 1857.


À LA LIBRAIRIE NOUVELLE, BOULEVARD DES ITALIENS, 15 ;
ET AU BUREAU DU JOURNAL LE CHARIVARI,
16, RUE DU CROISSANT.
Paris. Typographie Henri Plon, rue Garantière, 8.
MODE DU JOUR
Entre deux ballons.
NOUVEAU CHÂTIMENT POUR LES ENFANTS

— Si tu pleures, je coupe la ficelle.

— Madame, j’ai bien l’honneur…

— Monsieur, veuillez faire le tour et me venir parler en face.

— Madame, je n’aurais pas le temps, il faut que je vous quitte dans cinq minutes.

— Je crains, chère amie, que tu n’aies froid sous ce vaste malakoff.

— Sois sans inquiétude, j’ai fait fixer un poêle dessous.

La crinoline forçant le cavalier qui offre son bras à prendre un air penché.

— Augustine, vous remporterez ce jupon, je n’en veux pas, j’ai pu m’asseoir !

— Vois donc, papa ! il a un jupon malakoff comme maman.

NAÏVETÉ.

— Monsieur, votre crinoline est remontée !

— Je vous dis qu’elle vous trompe.

— Mais comment ?

— D’abord elle vous trompe avec sa crinoline.

— Tu ne montes pas me voir ?

— Tu sais bien qu’il n’y a pas moyen de tourner dans ta cour.

— À bas les mains ! je vous défends de prendre Malakoff.

— Ciel ! un zouave dans la chambre de ma femme !

— Mon ami, j’ai voulu le consulter pour mon jupon, savoir si c’était un malakoff.

ÉCONOMIE DOMESTIQUE.

— Papa, achète-moi un autre pantalon, je n’ai pas assez chaud avec celui-ci.

— Voici un sou pour faire mettre des marrons bien chauds dans les poches, ça suffira.

— Je suis, ma chère, avec un vrai Sardanapale.

— Sardanapale, malheureuse ! S’il allait le faire périr sur un bûcher ! Pour me tranquilliser, tu me donneras toute sa provision de bois, que je ferai prendre demain chez toi.

— Êtes-vous heureuse, m’ame Pipelard, d’avoir su bien placer vos affections !

— Arrête, malheureuse, ne te mets plus de la poudre de riz sur le visage ; j’ai lu sur un journal qu’on en mettait dans le pain, tu passerais pour la femme d’un boulanger ou d’un mitron.

Le veau d’or se voyant dégommé par un saumon d’argent.

— Je m’appelle Malakoff.

— Malakoff ! depuis la prise alors ?

— Insolente !

Un monsieur qui cherche sa femme, qu’il a perdue dans les magasins du Louvre.
M. PRUDHOMME À L’EXPOSITION DES ANIMAUX.

— Admirez-les, mon fils, mais ne les imitez pas !

— Mais c’est vous, misérable, qui êtes une des causes de la crise où se trouve le pays, avec vos demandes continuelles d’argent. Je veux sauver le pays : vous n’aurez rien !

À L’EXPOSITION DE PEINTURE.

— Vois, mon ami, Une sortie de bal masqué, par M. Marchal… comme c’est bien ça !

— Comment, vous trouvez que c’est bien ça… Ah çà ! madame mon épouse, vous… y avez donc été au bal masqué !

— Voyons, mon ami, dors donc tranquille ; il t’a construit un chalet suisse comme tu le lui as commandé : il y a toujours de grosses pierres dessus pour retenir le toit.

— Ça retient le toit, mais je crains que ça n’éloigne les locataires.

— Dites donc, la cuisinière, ce n’est pas une raison parce que j’habite un chalet pour acheter du bœuf qui n’est pas frais.

— Mais, monsieur, le boucher m’a dit que c’était plus Suisse, à cause du Ranz

Les chemins de fer s’arrangeant de façon à avoir désormais des caissiers qui leur soient attachés.
CE QUI S’APPELLE AVOIR BON NEZ.

— Mon cher, je pars pour la Belgique, je vais toucher la prime sur l’argent.

— Avec quoi donc ?

— Avec mon nez.

— J’ai envie de créer une entreprise pour le percement de l'isthme de Suez.

— Pourquoi pas ? tu as bien percé tes coudes et tes bottes, ça doit donner confiance.

— Il parait que le pacha d’Égypte serait à Suez pour son asthme.

— Ce n’est pas un asthme qu’il a, c’est un isthme.

— Pardon, je croyais que c’était un asthme.