Cham - Albums du Charivari/L’Âge d’argent
de chez le costumier ce sont les amis qui ont du mal à
vous reconnaître, tandis qu’en sortant de là-dedans
c’est vous qui souvent ne reconnaissez plus vos amis.
Le tourniquet nécessitant une nouvelle méthode de communication avec son agent de change. |
— Le syndicat des agents de change vous paye pour entrer à la Bourse ? — Oui, grâce à mon poids ! On espère que je casserai le tourniquet. |
— Tenez, mon bourgeois, deux places pour voir la Bourse. — La Bourse ! merci ! pour payer encore au tourniquet. Il n’y a pas de Bourse sans tourniquet. |
— Voyons, puisque ta bourse est au service de tes amis, prête-moi cinq francs. — Mon cher, je n’ai jamais plus de dix-neuf sous dedans, ma femme craint que je n’aille à la Bourse. |
— Qu’est-ce que vous cherchez dans le tourniquet ? — Je vous demandions pardon ! j’avions cru que c’était une table de nuit, excusez ! |
— C’est affreux ces tourniquets, vous passez dedans et ça marque… — Quoi donc, ma chère ? — Votre âge. — Quelle indiscrétion ! |
— Docteur, je viens vous consulter pour mon ventre que je voudrais voir diminuer. — Très-bien ! je vous ordonne d’aller trois fois par jour la Bourse pendant quatre mois. — À cause de l’exercice ? — Non, à cause du tourniquet ! |
— C’est en entrant que l’on doit payer à la Bourse ? — Parbleu ! en sortant on n’a plus le sou. |
EN HIVER.
— Faut-il attendre encore un peu ? Crois-tu qu’il soit entièrement pris ? — Je crois maintenant que nous pouvons passer. Il me fait l’effet d’être entièrement gelé. Nos vingt sous sont sauvés ! |
— Voyons, monsieur, il est quatre heures, la Bourse ferme. — Je vous en prie, plus qu’un petit million et je m’en vais. |
— Monsieur, voilà la Bourse qui va finir ! Combien que j’ai gagné ? — Mais, aviez-vous des actions ? — Non, monsieur, mais j’avions donné une pièce de vingt sous à la porte. |
— Achetons quatre cents chemins, on ne paye pas d’avance. — Oui, mais c’est vingt sous pour entrer ! — Ah ! diable ! nous ne pouvons pas faire l’affaire alors. |
— Toi qui reçois une foule d’adorateurs, tu ferais fortune si tu voulais… — Les écouter ? — Non, mettre un tourniquet à ta porte. |
Les employés du tourniquet ayant reçu l’ordre de ne pas graisser les ressorts de la machine, afin de rendre l’entrée à la Bourse encore plus difficile.
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— Rendez-moi mes vingt sous ; j’avions payé pour voir travailler les agents de change, et ils n’ont rien fait pendant tout le temps que j’avions été là. |
Portrait en pied d’un boursier pour l’exposition prochaine. |
CONSÉQUENCE DU TOURNIQUET.
— Sortez de la Bourse, s’il vous plaît, pour venir me parler un instant. — Très-bien, madame, ce sera vingt sous que cela vous coûtera. |
— Tu n’y penses pas, mon ami, envoyer ton fils à la Bourse pour faire tes affaires ! — Justement ! c’est un enfant, il ne payera peut-être que demi-place pour entrer. |
La ville de Paris se faisant un assez bon rapport en plaçant des tourniquets devant tous les monuments indispensables.
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M. GOGO. Vous m’avez fait prendre des actions dans une exploitation de pierre. Où se trouve la carrière ? LE GÉRANT. Elle n’est pas dans une carrière, elle est simplement dans la vessie d’un de mes amis. |
Le financier Castorine, voulant faire manger toute la presse sans exception, porte son dîner à domicile chez les journalistes qui sont retenus chez eux par une cause quelconque.
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— Mon bon monsieur Castorine, je n’ai pas dîné ! — Êtes-vous journaliste ? Non, eh bien ! laissez-moi tranquille ! |
— Le financier Castorine, notre maître, en perdra la tête, avec sa Bourse et ses dîners, il confond tout ensemble ; il m’a dit de lui acheter quinze cents truffes dont deux sous. |
LE MAÎTRE D’HOTEL. Pardon, monsieur Castorine, il reste encore un journal à placer, et la table est au complet. CASTORINE. Bah ! c’est un journal qui a deux avertissements, il ne faut pas se gêner avec lui ; vous le mettrez à la petite table. |
Le financier Castorine dégoûté de donner des dîners aux artistes en trouvant sa caricature plein la nappe du dîner.
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Le financier Castorine faisant atteler sa table pour aller maintenant faire manger les journalistes de province.
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Le financier Castorine donnant à dîner aux astronomes, dans l’espoir de se mettre bien avec la nouvelle planète et de voir épargner son hôtel le 13 juin.
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À CAUSE DU CARÊME. M. Castorine donne relâche aux estomacs de la presse. |
— Madame, vous m’avez permis de vous conduire au spectacle ! Puis-je vous offrir encore quelque chose ? — Mais, monsieur, depuis que j’ai vu la Question d’argent j’accepterai volontiers du 3 %. |
Dumas fils mettant un faux nez pour aller acheter de la rente à la Bourse avec l’argent que lui a rapporté sa pièce.
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— Quel est ce monsieur si gras ? — C’est un de nos plus célèbres financiers. — Et cet autre monsieur si maigre ? — C’est un de ses actionnaires. |
— Monsieur Hume, vous devriez bien aller là-dedans pour faire voir les mains. — Quelles mains ? — Celles qui sont dans le sac. |
— Je vais inaugurer cette ligne de chemin de fer. — Sans t’informer où elle va ? — Pourquoi faire ? un chemin qui inaugure va toujours à un buffet, ça me suffit. |
— La ligne de chemin de fer que j’ai inaugurée l’autre jour valait mieux que celle-ci. — Elle était mieux construite ? — Ça n’est pas cela, le champagne était meilleur. |
MADAME GIBOU. Comment ! ils se laisseront mécaniser par une étoile de rien du tout, tandis qu’ils parviennent à faire des trous à la lune, qu’est bien autrement robuste. | CHŒUR DES AGENTS DE CHANGE. 500 actions au pair si vous nous laissez tranquilles ! 600, 1 500, 2 000, 3 000 ! le titre d’agent de change honoraire ! |
— Tu as loué ce costume andaloux ? Mon cher, tu vas te faire une mauvaise affaire avec M. Mires. — Ah bah ! — Certainement, tu t’es permis de faire, toi aussi, un emprunt espagnol. |
Le Crédit mobilier essayant divers travestissements. |
— Si vous voulez bien me le permettre, madame, j’aurai l’honneur de vous présenter un de mes amis, un Espagnol. — Un Espagnol ! du tout, il n’aurait qu’à m’emprunter de l’argent ; on ne voit que cela dans mon journal ! |
Le chemin de fer russe chargeant à toute vapeur les valeurs qui se trouvent sur la place, espérant ainsi les écraser.
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Le chemin de fer romain nécessitant quelques changements dans le tableau de Léopold Robert représentant la campagne de Rome.
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CHEMIN DE FER ROMAIN. L’Apollon du Belvédère approprié à la circonstance. |
Vue de Saint-Pierre de Rome et du Colisée pris en chemin de fer, train express. | La Corbeille de la Bourse pendant la saison d’été. |
Les employés du chemin de fer russe sont déjà entrés en fonctions, ils n’attendent plus que de voir commencer les travaux.
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CHEMIN DE FER EN RUSSIE.
— Monsieur, vous êtes prié de descendre pour reconnaître… — Mes bagages ? — Non, monsieur, les voyageurs de votre connaissance qui ont été gelés pendant la route. |
CHEMIN DE FER ALGÉRIEN. Arabe manquant le train… avec sa carabine. |
Cantonnier du chemin de fer de l’Euphrate ayant des démêlés avec un voyageur des troisièmes classes. |
STATION DU CHEMIN DE FER PYRÉNÉEN. Attendant messieurs les voyageurs. |
RÉSEAU PYRÉNÉEN. Aspect d’un chemin de fer dans les Landes. |
— Monsieur, vous pouvez descendre, le chemin de fer pyrénéen s’arrête ici. — Ah ! saperlotte ! À vous dire le vrai j’en suis bien aise ; j’avais une peur atroce qu’il n’allât plus loin. |
LA BOURSE EN 1860.
— Pour aller à la Bourse, s’il vous plaît ? — Monsieur, vous allez passer à ce tourniquet, qui vous donnera droit d’entrer au second, que vous prendrez pour avoir droit d’entrer au troisième, ainsi de suite jusqu’au dernier, qui vous fera entrer à la Bourse. |