Cham - Albums du Charivari/Nouvelles fariboles
— Voici le printemps, décidément ! — Vous voyez cela aux arbres ? — Non, aux bonnes d’enfants. |
— Mon Dieu ! monsieur, ma chienne n’est nullement hydrophobe : pour vous rassurer, menez-nous boire au prochain café. |
— Tu dis que ce sont des marronniers, à quoi reconnais-tu cela ? — Aux courtiers marrons qui sont dessous. |
TOUT, EXCEPTÉ UN ARBRE.
— Qu’est-ce que cela ? — Eh parbleu ! c’est un lavabo ; voilà la cuvette. — Mais non, imbécile, c’est un chandelier ; tu ne vois donc pas la bobèche ? |
Les arbres de la Bourse attendant qu’on vienne leur faire la barbe. | L’ENFANT. — Hi ! hi ! je ne veux plus être habillé comme les arbres de la Bourse ; je ne veux pas de collerette ! les chiens se trompent et viennent contre moi. |
— Quelle horreur ! quelle indécence ! un arbre tout nu ! — Mais, madame… — Mais, monsieur, je demeure place de la Bourse, j’ai l’habitude de voir les arbres habillés. |
— Dis donc, grand-papa, quand est-ce qu’il va te pousser des feuilles ? T’es en retard sur les arbres de la Bourse, qui sont emmaillotés comme toi. |
— Mon Dieu ! madame, vous avez eu la bonté, vu l’extrême chaleur, de me permettre d’ôter mon habit ; vous avouerai-je maintenant que je trouve la chose insuffisante ? |
— Vous voulez boire de mon coco à la glace ? — No, pas suffire à moi ! Moi voulais savoir combien vous prendre pour laisser moi entrer tout entier dans le coco à la glace à vous. |
Le soleil domptant chevaux, Rarey et tout ; en voilà un gaillard ! Parlez-moi de celui-là ! | — Voyons, monsieur, laissez-vous aller à votre bon cœur ; achetez ce billet de spectacle. Si vous saviez comme on pleure au contrôle ! |
— Mon ami, rentre donc ta langue ! — Rentre la tienne ! Si tu crois que ce soit facile d’une chaleur pareille. |
— Mademoiselle Françoise, je vois sur le journal que la troupe va prendre des chemises de coton ; qu’il va falloir que je quitte de suite ma chemise de toile. — Dites donc, tout de suite ! Je pense que vous allez attendre que vous soyez rentré à la caserne. Vous n’allez pas changer ici ? |
— Je t’assure que c’est un homme très-comme il faut. — Laisse-moi donc tranquille ! Il ne serait pas à Paris dans cette saison-ci. |
— il faut que je profite de ce que nous sommes à Asnières pour écrire au vicomte. « Mon cher vicomte,
« Je vous écris de Wiesbaden…… » |
— Ah ! mon Dieu ! d’où revenez-vous comme cela ? — Je reviens de l’école de natation. — Mais vous avez oublié de vous rhabiller. — Tiens, c’est ma foi vrai ; je suis d’une distraction ! |
— Restez là, vous allez voir comme je nage. Vous ne m’avez jamais vu entre deux eaux ? — Non, je ne vous ai jamais vu qu’entre deux vins. |
— Elle est bien bonne. Je ne le croyais pas bâtie comme ça, ma pauvre amie ! — Que tu es méchante ! Tu vas aller répéter ce que tu as vu. — Au contraire, puisque je ne vois rien du tout ! |
— Madame, je ne puis pas vous baigner à moins de vingt-cinq sous, je me verrais forcé de vous lâcher, et madame n’a pas pied ici ! |
— Pardon, monsieur, auriez-vous l’obligeance de vous mettre un peu au fond pour me faire de la place ? |
— C’est l’école de natation des femmes, ici ! — Impertinente que vous êtes ! Que voulez-vous dire par là ? |
— Voyons, mademoiselle, mettez votre chapeau, vous allez venir à l’école de natation avec votre maman. — Hi ! hi ! J’aimerais mieux aller à celle de papa, c’est bien plus amusant ; je jouerais avec mes petits cousins qui y vont. |
— Pauvre jeune personne ! elle fait vraiment de la peine ; elle manque de tout ! |
— C’est là le bain des dames où tu veux me mener ? Merci ! je n’en veux pas, c’est trop couvert ! On ne vous voit pas assez là-dedans ; mon costume ne ferait pas son effet. |
— J’espère que nous avons bien nagé ! depuis le pont de la Concorde jusqu’à Saint-Cloud ! — Oui, mais nos effets qui sont restés à Paris. — Nous prendrons le chemin de fer pour aller les chercher. |
— Mais, mon ami, je t’avais dit de m’acheter une jolie robe de Barège et un chapeau de paille d’Italie pour aller à Dieppe. — Eh bien ; ma chère, je me suis informé du costume qu’on portait là-bas ? et voici ce qui se porte. |
— Combien me prendrez-vous pour me baigner ? — Ah ! dam, si madame désire qu’on la baigne tout autour ça sera cher ! vu le temps que ça prendra à parcourir madame. |
— Quelle horreur ! Voilà où nous mène la liberté de la boucherie ! un monsieur qui va détailler son jockey pour le vendre à la livre. |
Chevaux arrêtés tout à coup par le regard fascinateur de M. Rarey, qui se trouve mêlé à la foule. |
LE SAUT DE RIVIÈRE.
— Pas si bêtes que le programme le ferait supposer. Trouver de la boisson de cette chaleur et passer outre, merci ! |
— Qu’est-ce que vous faites dans le steeple-chase militaire, vous n’avez jamais été soldat ? — Nom mais mon cheval a servi dans un régiment de cavalerie. Pourvu qu’un des deux ait été au service cela doit suffire. |
PRIX DU PREMIER PAS.
— Mon cher, tu as perdu le prix du premier pas, tu me dois 3 000 francs ! — Diable ! le proverbe a raison, c’est le premier pas qui coûte ! |
Danger du voile pour les fumeurs. |
— Fleurissez-vous, ma belle dame ! |
— Tu es fou, mon enfant ; tu oses donner un sou à ce gentleman ? — Mais, maman, c’est un aveugle ! il a un voile. |
Les marchands de fouets voulant faire un mauvais parti à M. Rarey qui ruine leur commerce à tout jamais. | — Je suis le plus malheureux des hommes depuis que je connais le secret Rarey. — Ah bah ! — Oui, mon cher, ma femme ne me quitte plus d’une minute dès que je possède un secret. |
— Tu dois être contente, M. Rarey a dompté les chevaux de ta voiture. — La belle avance ! on ne peut pas venir à bout du cocher ! |
— Sapristi ! monsieur Rarey, vous avez dompté mon cheval et je ne tiens pas dessus mieux qu’avant ! — Vous n’avez peut-être jamais su monter à cheval ? — Mais non ! c’est donc nécessaire avec votre méthode ? C’est pas malin alors votre découverte ! |
Le secret de M. Rarey faisant le tour du monde. | CONSÉQUENCE DE LA DÉCOUVERTE DU DOMPTEUR RAREY.
On aura encore plus de sécurité en les envoyant promener ainsi qu’avec des nonnes fort souvent très-mal dressées.
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M. Rarey faisant du cheval un animal véritablement domestique. | AVANTAGE DU SYSTÈME RAREY. Le groom remplacé désormais par une bergère. |
À L’EXPOSITION D’HORTICULTURE.
— Un arrosoir, une bêche, un râteau ! Ma foi, je ne regrette pas d’avoir payé vingt sous pour voir ça. |
— Tu regrettes tes vingt sous ? Mais vois donc cette rose mousseuse. — Allons donc ! pour huit sous j’ai vu de la bière qui moussait bien plus que ça. |
— Vois donc comme cet Anglais regarde ce soleil. — Ma foi ! il ferait bien de l’acheter pour en faire cadeau au ciel de son pays. |
GRAND PRIX DU COMICE AGRICOLE. Vaches à lait de première classe. |
— Madame, il est défendu de toucher aux animaux. Finissez ! — Mais, gardien, c’est pas moi ! vous voyez bien, c’est lui ! |
— Cet animal commence-t-il à s’acclimater ? — Mais oui, monsieur. — Aime-t-il l’homme maintenant ? — Mais oui, il en a mangé un l’autre jour avec assez de plaisir. |
— Un crocodile, qui me court après ! Allons-nous-en bien vite ! — Mais, monsieur, si vous fuyez comme, pela, il ne s’acclimatera jamais ! il faut l’habituer à vivre au milieu de nous. |
L’orang-outang devenant français, grâce à la Société d’acclimatation. |
Bâtiment faisant son entrée dans la Tamise. | Le voisinage de la Tamise forçant les orateurs du
parlement à parler du nez. |
Nouveau commerce sur les ponts de la Tamise. | — Oh ! yes, je avais pris un bain dans le Tamise ; venir à Paris maintenant nettoyer moi dans la Seine. |
— Ohé ! monsieur l’abonné ! on va restaurer la salle du Théâtre-Français ; faut vous réveiller et vous en aller. Ohé ! ohé ! réveillez-vous donc ! Ohé ! ohé ! |
AGAMEMNON AUX ITALIENS.
AGAMEMNON. — Qu’est-ce qu’il dit, le souffleur ? LE SOUFFLEUR. — Parla te italiano ? |
M. Théophile Gauthier indiquant lui-même à Mme Ferraris les différents pas de son ballet, qu’elle n’a fait qu’interpréter devant le public. |
FRANÇOIS Ier AU PRÉ CATELAN. François Ier lâchant la belle Ferronnière pour courir après Pomponette. |