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Chanson klephte

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Chanson klephte



 
Sur une lance, au bord du camp,
Ils avaient exposé sa tête
Aux vils outrages du passant,
Aux vents glacés de la tempête !
O fureur ! et nos faibles bras
En vain s’agitaient dans les chaînes !….
Mais au sein même du trépas
Dieu veille encor sur les Hellènes.


J’ai vu, du haut des rocs déserts,
Fondant sur ces débris funestes,
L’aigle sauvage, dans les airs,
En emporter les tristes restes.
Il s’envolait, et les échos,
Se renvoyant son cri sublime,
Semblaient insulter aux bourreaux
Qu’il dépouillait de leur victime.

Ronge ce crâne encor sanglant !
C’est celui d’un chef intrépide :
Ton courage en sera plus grand,
Ton aile en sera plus rapide !
Ronge, ronge, aigle généreux ;
Il vaut mieux te léguer sa vie,
Que servir de pâture aux yeux
De ces vautours de la patrie.