Aller au contenu

Chansons de la roulotte/Le duel Orléans-Turin

Ajouter des liens
La bibliothèque libre.


Le Duel Orléans-Turin














LE DUEL ORLÉANS-TURIN


\language "italiano" narrative = { \once\override TextScript.extra-spacing-width = #'(0 . 0) \once\override TextScript.Y-offset = #-.5 \once\override TextScript.outside-staff-priority = ##f \once\override TextScript.self-alignment-X = #LEFT \once\override Stem.transparent = ##t \once\override NoteHead.transparent = ##t \once\override NoteHead.no-ledgers = ##t } melody = \relative do'' { \key sol \major \time 4/4 \tempo "Allegretto" \autoBeamOff \override MultiMeasureRest.expand-limit = #2 \compressEmptyMeasures \partial 4*2 r4 r | R1*3 | r2 sol4 la^\markup { \hspace #3 { \smaller \musicglyph "scripts.segno" }} \bar "||" si si la do | \break si\( si\) sol la | si si la do | si r sol la | \break si si re si | la\( la\) si la | sol sol sol si | \break la r \stemUp si la | sol sol la8 la la do | si4\( sol\) si la | \break sol sol8 sol la4 la8 si | sol4 r sol8 la si do | \break re4 re8 re re4 re | re si8 do re4 \stemNeutral si8 do | \break re4 re8 re mi2\fermata\( re4\) r \stemUp si4. la8 | sol4 sol la la8 do | \break \once \override TextScript.outside-staff-priority = #500 si4 sol si4. la8 | sol4 sol la la8 si \bar "||" \break sol4^\markup { \hspace #-7 \musicglyph "scripts.coda" } r^\markup { \hspace #-8 "Dernier couplet à la Coda" } r2^\markup { \hspace #-12.5 \raise #5.3 "Répl. pour la Coda." } | r1 | r2^\markup { \hspace #0 \raise #3 \tiny "2e COUPLET" } sol4 la^\markup { \hspace #4 { \smaller \musicglyph "scripts.segno" }} \bar "||" % \once \override TextScript.outside-staff-priority = #500 \stopStaff \narrative s1^\markup { \smaller \hspace #-1 "CODA" } \startStaff sol4\coda r r2 | R1*4 \bar "||" } textA = \lyricmode { % 1er couplet + 2e + fin dernier (coda) \override LyricText.font-size = #-1 Le princ’ pré- ten- dait un’ cho- se. Le comt’ di- sait: «C’est pas vrai!… —_C’est tou- jours vrai quand ej’ cau- se!… Que dit l’princ’… —_Non!… que l’comt’ fait»… Ils au- raient pu l’jouer à la ra- quet- te, Au tric- trac, au bou- chon, au ton- neau; Ils a- vaient l’ja- quet, L’é- car- té, l’pi- quet, Le lo- to, Le bonn’- teau, La cra- pet- te!… Pré- fè- rèr’nt l’é- pée… On est li- bre. Donc l’é- pée; un point, et en sec. A- vant _tant! } textC = \lyricmode { % dernier couplet \override LyricText.font-size = #-1 \repeat unfold 78 \skip 1 Hein? non, crois- tu qu'c'est é- pa- } \score { << \new Voice = "mel" { \melody } \new Lyrics \lyricsto mel \textA \new Lyrics \lyricsto mel \textC >> \layout { \context { \Staff \RemoveEmptyStaves } indent = 1\cm \override Score.BarNumber #'stencil = ##f line-width = #120 \set fontSize = #-1 } \midi { \tempo 4 = 140 } } \header { tagline = ##f}
Le Duel
Orléans-Turin [1]
à pierre veber


I

Le princ’ prétendait un’ chose.
Le comt’ disait : « C’est pas vrai !…
— C’est toujours vrai quand j’ cause !…
Que dit l’princ’. — Non !… que l’comt’ fait. »
Ils auraient pu l’ jouer à la raquette,
Au tric-trac, au bouchon, au tonneau.
Ils avaient l’jaquet,
L’écarté, l’piquet,
Le loto,
Le bonn’teau,
La crapette.
’Préfèrèr’nt l’épée… On est libre.
Donc : l’épée ; un point, et en sec.

II

Avant le signal d’usage,
Le rusé comt’ de Turin
Prit un premier avantage.
Arrivé sur le terrain,
Il ôta sa chemise en toil’ fine,
En mit une autre qu’il apportait.
C’est un’ bagatelle,
Sans doute, mais celle
Qu’il ôtait,
Dame ! était
Transalpine !
Comm’ le temps était à l’orage,
Le princ’ fut très incommodé.

III

Puis, autre petit’ rouerie,
Au prince il dit : « Monseigneur,
Des soldats de ma patrie
Vous niâtes la valeur.
Cette affaire est la leur, non la mienne.
Dès lors, votre Altesse est informée
Que, dans ce tournoi,
Je ne suis pas moi,
Mais l’armée
Dénommée
Italienne ! »
Alors, naturell’ment le prince
Se dit : « Chouett’ ! pas besoin d’me fouler ! »


IV


En outre, une déconv’nue
Énerva l’princ’ d’Orléans.
La press’ s’était abstenue ;
Les fauteuils restaient béants.
C’pauvre Henri ronchonnait, l’épée molle
« Certe, il est trop matin pour Sarcey.
Mais, nom d’un navet !
Si j’n’ai ni Charvay,
Ni Valoys,
Ni Docquois,
Ni Chincholle,
Qu’est-c’ qui décrira mon costume ?
’Va falloir que j’ paie mon tailleur ! »

V

Enfin, dès la premier’ botte,
L’épée d’Orléans faussa
Un bouton de la culotte
De Turin qui, voyant ça,
S’mit à faire un pétard de tonnerre,
Et dit, en s’fendant à tour de bras :
« Diavolo ! c’bouton
Était en laiton !…
Or, là-bas,
Nous n’somm’s pas
Millionnaires !
J’comptais fair’ des économies
En l’passant sur un omnibus… »

VI

Vlan ! Le princ’ mord la poussière.
Les deux docteurs, consultés,
Disent : « C’est son heur’ dernière.
Mais ça n’fait rien… Écoutez :
… Si l’trait’ment que nous allons prescrire
Pass’ dans les journaux, il ira mieux. »
Quelques heur’s après,
Du Gange aux Aubrays,
Tous les yeux
Larmoyeux
Pouvaient lire :
Une tasse de camomille,
Un d’mi-verr’ d’eau de Rubinat.

VII

Pendant c’temps là, l’Italie
Célébraillait le vainqueur,
Et, joyeuse à la folie,
Se complimentait en chœur ;
Et criait à l’Europe : « Es-tu sourde ?
Quand j’te dis qu’le vaincu, le battu,
La nation dotée
De la tripotée,
Le battu,
Comprends-tu,
’Spèc’ de gourde ?
C’est pas nous, c’est pas l’Italie !
Hein ? dis, crois-tu qu’c’est épatant ! »

  1. ↑ Variante : le duel du prince d’orléans et du comte de turin.
Récupérée de « https://fr.wikisource.org/w/index.php?title=Chansons_de_la_roulotte/Le_duel_Orléans-Turin&oldid=14616889 »