Chansons du Chat noir/Le Pendu

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Mac-Nab ()
Henri Heugel (p. 81-88).


No 9

LE PENDU



melody = \relative c' { 
  \key f \major
  \time 3/4
  \tempo "Moderato."
  \set Score.tempoHideNote = ##t
    \tempo 4 = 100
  \autoBeamOff 
s2 f8 g8 \bar "||" \mark \markup { \musicglyph #"scripts.segno" }
a4 a8 a a a
c4 c f,8 f
g4 g8 c c c | \break
a4~ a8 r8 f g
a4 a8 a a a
c4 c f,8 f
g4 g8 c bes g | \break
f4~ f8 r8 f f
d4 d8 d' d d 
c4 c c8 c 
b4 g8 g a b | \break
c4~ c8 r8 f, g
a4 a8 a a a
c4~ c8 f, f f
g4. g8 c c | \break
a4~ a8 r8 f g
a4 a8 a a a
c4~ c8 f, f f
g4. c8 bes g
f2 f8 g \bar "||" \mark \markup { \musicglyph #"scripts.segno" }
}
text = \lyricmode {
Un gar -- çon ve -- nait de se pen -- dre, 
Dans la fo -- rêt de Saint Ger -- main,
Pour u -- ne fil -- lette au coeur ten -- dre 
Dont on lui re -- fu -- sait la main,
Un pas -- sant, le coeur plein d’a -- lar -- mes, 
En voy -- ant qu’il souf -- flait en -- cor,
"Dit :" "« Al" -- lons cher -- cher les gen -- darmes, 
Peut- ê -- tre bien qu’il n’est pas "mort ! »" 
"Dit :" "« Al" -- lons cher -- cher les gen -- darmes, 
Peut- ê -- tre bien qu’il n’est pas "mort ! »" 
Le Bri-
}
upper = \relative c'' {
  \clef treble
  \key f \major
  \time 3/4
s2 r4
r4 <c, f a> <c f a> 
r4 <c f a> <c f a> 
r4 <c e g> <c e g> 
r4 <c f a> <c f a> 
r4 <c f a> <c f a> 
r4 <c f a> <c f a> 
r4 <c e g> <c e g> 
<c f a> <c f > r
f8 (bes <bes d> bes <bes d> bes)
f (a <a c> f <a c> a)
f (g <g b> f <g b> g
e (g) <e g c>4 r
r <c f a> <c f a>
r <c f a> <c f a>
r <c e g> <c e g>
r <c f a> <c f a>
r <c f a> <c f a>
r <c f a> <c f a>
r <c e g> <c e g>
<c f a> <c f a,> r
\bar "||" \mark \markup { \musicglyph #"scripts.segno" }
}
lower = \relative c' {
  \clef bass
  \key f \major
  \time 3/4
s2 r4
<f,, f'>2.
<f f'>
<c c'>
<f f'>
<f f'>
<f f'>
<c c'>
<f f'>4 <f, f' a'> r
bes''2. f g 
c4 c, r
<f, f'>2. <f f'> <c c'>
<f f'> <f f'> <f f'> <c c'>
<f f'>4 <f, f'> r
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\score {
  <<
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    \new Lyrics \lyricsto mel \text
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    >>
  >>
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}
\header { tagline = ##f}




LE PENDU



Un garçon venait de se pendre,
Dans la forêt de Saint-Germain,
Pour une fillette au cœur tendre,
Dont on lui refusait la main.
Un passant, le cœur plein d’alarmes,
En voyant qu’il soufflait encor,
Dit : « Allons chercher les gendarmes,
Peut-être bien qu’il n’est pas mort ! »


Le brigadier, sans perdre haleine,
Enfourcha son grand cheval blanc.
Arrivé chez le capitaine,
Il conta la chose en tremblant :
« Un jeune homme vient de se pendre,
À son âge, quel triste sort !
Faut-il qu’on aille le dépendre ?
Peut-être bien qu’il n’est pas mort ! »



L’officier, frisant sa moustache,
Se redresse et répond soudain :
« Vraiment, c’est une noble tâche
Que de soulager son prochain ;
Cependant, je n’y puis rien faire,
Ça n’est pas de notre ressort.
Courez donc chez le commissaire,
Le pendu vit peut-être encor ! »


Le commissaire sur la place
Descendit, c’était son devoir.
D’un coup d’œil embrassant l’espace,
Il cria de tout son pouvoir :
« Un jeune homme vient de se pendre.
Villageois, debout, courez fort,
Emportons de quoi le dépendre,
Peut-être bien qu’il n’est pas mort ! »



Vers le bois on arrive en troupe,
On s’arrête en soufflant un peu,
On saisit la corde, on la coupe.
Le cadavre était déjà bleu !
Sur l’herbe foulée on le couche.
Un vieux s’approche et dit : « D’abord
Soufflez-lui de l’air dans la bouche,
C’est pas possible qu’il soit mort ! »

Les amis pensaient : « Est-ce drôle
De se faire périr ainsi ! »

La fillette comme une folle,
Criait : « Je veux mourir aussi ! »
Mais les parents, miséricorde,
Disaient en guise d’oraison :
« Partageons-nous toujours la corde,
C’est du bonheur pour la maison ! »