Chansons en sabots/Au Parson

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Texte établi par Poésie-préface de Sullian-Collin, Georges Ondet, Éditeur (p. 97-102).


Au Parson














AU PARSON


Musique de Yann NIBOR
(Reproduire avec son autorisation)

\language "italiano"
melody = \relative do' {
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    sol( fa4) r8 fa sol | la la fa la4 \once \stemUp sib8 | la4.~ la8 \once \stemUp sib la | \break
    sol fad sol la4 sol8 | fa4.~ fa8 la \once \stemUp sib | \break
    do do la do4 re8 | do4.~ do8 re do | \break
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textA = \lyricmode {
J’ai vou- lu re- voir le lo-
gis __ Que j’ha- bi- tais a- vec grand’- 
mè-re_; J’ai vou- lu re- voir le lo- gis Que j’ha- 
bi- tais au temps ja- dis. __ J’ai vou-
lu re- voir la mai- son, __ La rus-
tique et pau- vre chau- miè- re. __ J’ai vou-
lu re- voir la mai- son __ Que nous 
ha- bi- tions au Par- son_: __ C’est à… 
sait quand il re- vien- dra_! __
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AU PARSON


I

J’ai voulu revoir le logis
Que j’habitais avec Grand’Mère,
J’ai voulu revoir le logis
Que j’habitais au temps jadis ;
J’ai voulu revoir la maison,
La rustique et pauvre chaumière,
J’ai voulu revoir la maison
Que nous habitions au Parson.

II

C’est à la gauche du chemin
Qui traverse l’Ille-et-Vilaine.
C’est à la gauche du chemin
Qui mène au Pays de Saint-Méen :

Je l’ai quitté voilà longtemps.
Mais je l’ai reconnu sans peine,
Je l’ai quitté voilà longtemps,
Ce doux pays de mon printemps !

III

J’ai sauté, tout comme autrefois,
Sauté pour enjamber la douve,
J’ai sauté, tout comme autrefois,
Par dessus l’échalier de bois ;
J’ai reconnu le vieux courtil
Comme un vieil ami qu’on retrouve,
J’ai reconnu le vieux courtil
Tout baigné des rayons d’avril ;

IV

Et j’ai bonjouré le jardin
Et la maison couverte en chaume,
Et j’ai bonjouré le jardin
Dont vous ririez avec dédain…
Et j’ai fait lentement le tour
De mon ancien petit royaume,
Et j’ai fait lentement le tour…
Pleurant sur mon tardif retour ;

V

Car, hélas ! je n’ai plus trouvé,
Dans le coin de sa cheminée.
Car, hélas ! je n ai plus trouvé
Celle qui m’avait élevé :
Elle avait fermé ses bons yeux
Deux jours avant mon arrivée,
Elle avait fermé ses bons yeux
Pour ne plus les rouvrir qu’aux Cieux !

VI

Et, tout secoué de sanglots,
J’ai tiré doucement la porte ;
Et, tout secoué de sanglots,
Sur le seuil j’ai gravé ces mots :
« C’est ici que gît le meilleur
De ma Jeunesse à jamais morte,
C’est ici que gît le meilleur,
Le plus pur lambeau de mon cœur. »

VII

Adieu donc, cher petit Parson !
Adieu, pays de mon Enfance !
Adieu donc, cher petit Parson,
Vieux amis et vieille maison !
Votre gâs, demain, s’en ira
En exil, au pays de France,
Votre gâs, demain, s’en ira :
Seul, Dieu sait quand il reviendra !…