Chansons en sabots/La Lettre du Gabier
LA LETTRE DU GABIER
![\language "italiano"
voltaA = \markup { \text "2me Coupl." }
melody = \relative do'' {
\set Staff.midiInstrument = #"accordion"
\set Staff.instrumentName = \markup \fontsize #-2 #" "
%\tempo \markup "Allegretto." 4=100
\clef treble
\key reb \major
\time 3/4
\partial 4 r4 |
\compressMMRests {
\override MultiMeasureRest.expand-limit = #2
R1*3/4*3 |
}
r4 r4 r8 lab8 | \stemUp sib8^\markup \halign #1 \fontsize #-1 { \musicglyph #"scripts.segno" } \stemDown do \stemUp sib sib fa fa | \break
lab2~ lab8 lab8 |sib \stemDown do \stemUp sib sib \stemNeutral fa fa | lab2~ lab8 fa | \break
fa fa fa fa lab solb |fa4( mib) r8 sib' | sib sib mib reb do sib | reb2 r8 sib | \break
\stemUp sib sib lab lab solb fa |
\set Score.repeatCommands = #(list(list 'volta voltaA) 'start-repeat)
lab4~ lab8 fa fa lab | mib2( reb4) | r4 r4 r8
\set Score.repeatCommands = #'((volta #f)) lab'8^\markup \halign #-5 \fontsize #-1 { \musicglyph #"scripts.segno" } \bar "||" \break
lab4~^\markup \fontsize #1 "CODA" lab8 fa mib reb | lab'2.\( | lab2\) r4 | R1*3/4 \bar "||"
}
textA = \lyricmode {
«_Hier ma -- tin, no -- tre com -- man -- dant
Nous a dit que le bâ -- ti -- ment S’en
al -- lait par -- tir à la guerre_: Par la pré -- sen -- te, vo -- tre fieu
S’en vient vous di -- re son a -- dieu, Bon -- ne grand’ Mère_!…
J’au -- mer, Fi -- nit sa let -- tre_!_»
}
\score {
<<
\new Voice = "mel"
{ \autoBeamOff \melody }
\new Lyrics \lyricsto mel \textA
>>
\layout {
\context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
indent = 0.5\cm
\override Score.BarNumber #'stencil = ##f
line-width = #120
\set fontSize = #-1
}
\midi { }
}
\header { tagline = ##f}](http://upload.wikimedia.org/score/e/5/e5aq8azd4q8hel21pc8q7plge2is6id/e5aq8azd.png)
« Hier matin, notre commandant
Nous a dit que le bâtiment
S’en allait partir à la guerre :
Par la présente, votre fieu
S’en vient vous dire son adieu,
Bonne grand’mère !
J’aurais ben voulu, core un coup,
Mettre mes bras à votre cou,
Tout comme au temps de mon enfance ;
Mais, l’un et l’autre, oublions pas
Qu’à-présent votre petit gâs
Est à la France !
Les camarades du pays,
À leurs parents, à leurs amis,
Font aussi leurs adieux, ben vite,
Espérant que la lettre-ci
Vous trouvera vaillants, ainsi
Qu’elle nous quitte.
Paraît qu’on va voir les Chinois ;
J’espère ben qu’avant six mois
Ils seront battus par les nôtres !
Si l’on débarque, faudra voir :
Je saurai faire mon devoir
Comme les autres !
Je veux être le mieux noté
Pour m’en revenir breveté,
Peut-être même quartier-maître !
Avec mes galons frais cousus…
Je rirais si vous n’alliez plus
Me reconnaître !
Si je meurs — dam ! faut tout prévoir ! —
Vous prierez pour moi, chaque soir,
Madame la Vierge Marie :
Dîtes-vous, dans votre chagrin,
Que je suis mort, en bon marin,
Pour la Patrie !
Voici qu’on sonne le départ !…
Embrassez, tout doux, de ma part,
Celle… à qui, chaque jour, je pense ;
Qu’elle me conserve son cœur :
Il sera, si je suis vainqueur,
Ma récompense !
Adieu ! pour de bon cette fois…
D’autant que, vraiment, je ne vois
Plus rien autre chose à vous mettre…
Votre Yvon, élève gabier,
Qui, sans finir de vous aimer,
Finit sa lettre ! »
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/0/08/Botrel_-_Chansons_en_sabots%2C_1912_%28page_54_crop%29.jpg/500px-Botrel_-_Chansons_en_sabots%2C_1912_%28page_54_crop%29.jpg)