Chansons populaires de la Basse-Bretagne/Entre Gwirgénec et Gwirgénac
GWIRGENAC.
Entre Gwirgénec et Gwirgénac[1] ,
J’ai une maîtresse, quelque part :
Ses deux joues sont belles comme le jour ;
Sa pareille vous ne trouveriez pas en Bretagne ;
Elle est droite sur pied comme une plante.
Du fond de mon cœur je l’aimais.
— Ma douce, je vous prie,
Du fond du cœur que je porte,
D’avoir pour moi de l’affection,
De m’aimer plus que tout autre.
— Comment jamais faire cela ?
(Comment) avoir pour vous de l’affection ?
Je n’ai en vous aucune confiance,
D’aucune manière, aucune assurance.
— Donnez-moi les clefs de votre jardin,
Pour faire un bouquet de plantes fines ;
Pour faire un bouquet de plantes fines,
De lavande et de thym.
— Si je vous donnais mes clefs,
Vous emporteriez mes bouquets ;
Vous emporteriez mes bouquets,
Vous les emporteriez hors du pays.
— Qu’importe que nous quittions notre canton ?
Nous irons à Paris ou à Rome.
— Jamais mon pays je ne quittai,
Pour l’amour d’un gars que j’aimai.
Non, jeune homme, et croyez-le,
Pour l’amour de vous je ne le ferai non plus !
— Moi je vais maintenant faire la cour,
Loin de la maison, à une héritière.
Celle-là a or et argent,
Elle me rendra le cœur content.
- ↑ Noms de lieu imaginaires.