L’AGONIE DE L’ARTISTE
À la mémoire de Paul Verlaine.
Un artiste chante :
![\relative c'' {
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R4.*6 \bar "||"
r4 r8 r4 c8 \( | c c c a a a
g4. \) r4 a8 \( | a a a
<< { e' }
\\
{ a, }
>>
e' d \)
c4 b r8 g \( | c c c a a fis \)
g4 g8 r4 g8 \( | g g
<< { c }
\\
{ g }
>>
b b a
g4. \) r4 g8^\markup { \italic Pressez } \(
\tempo 4 = 110
g g^\< g a\! a a \)
d^\markup { \italic Rit} r16 d d8 c4 c8 | c4. d4 e8
% {page suivante}
d4 d8 r a^\markup { a tempo } \(
\tempo 4 = 100
g | f d4 g8 g g
g8. g16 \) r g a4 g8 | b4. <g b> | b^\markup { \italic Rall. }
\tempo 4 = 90
d | c4.~ c4 r8
\bar "|."
}
\addlyrics {
Voi -- ci l’heu -- re d’a -- go -- ni -- ser,
Rien ne m’est "plus, fors" ma souf -- fran -- ce.
Je vois vert, c’é -- tait l’es -- pé -- ran -- ce.
Du "vert !" "Mon cœur" va se bri -- "ser !"
J’eus des a -- mis. Fra -- ter -- ni -- "ser !"
Dig, ding, "don !" Ce fut un men -- son -- ge.
J’a -- vais l’a -- "mour :" c’é -- tait un son -- ge.
Du "bleu !" Mon cœur va se bri -- ser.
}
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\Score
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}](//upload.wikimedia.org/score/g/v/gve5epnjb6ksblp18sgnn71l7d13el3/gve5epnj.png)
Voici l’heure d’agoniser :
Rien ne m’est plus, fors ma souffrance.
Je vois vert : C’était l’espérance.
Du vert ! Mon cœur va se briser !
J’eus des amis. Fraterniser !
Dig, ding, don : Ce fut un mensonge.
J’avais l’amour. C’était un songe.
Du bleu ! Mon cœur va se briser.
Ils m’ont dit, voulant me griser :
« Nous buvons à ta gloire, frère ! »
J’ai bu. La coupe était amère.
Du gris ! Mon cœur va se briser.
Elle dit : « Je veux apaiser
Ta douleur avec mes tendresses. »
Elle sentait d’autres caresses.
De l’or ! Mon cœur va se briser.
Je n’aurai plus un seul baiser.
Nous n’irons plus au bois, mesdames.
Et les hommes sont nés des femmes.
Du noir ! Mon cœur va se briser.
Le mal est près de m’épuiser.
Sur mes cheveux la neige tombe ;
La neige tombe sur ma tombe.
Du blanc ! Mon cœur va se briser.
Voici mon cœur paralysé.
Jésus s’en allait à l’école
Portant sa croix sur son épaule !
Du jour ! Mon cœur est tôt brisé !…
Voici mon amour épuisé…
Adieu la vie ! Adieu chimère !
Berce-moi dans tes bras, ma mère.
La nuit ! La nuit ! Mon cœur… Brisé !
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