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Chefs d’œuvre lyriques (Malherbe)/53

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IL faut finir mes jours en l’amour d’Uranie ;
L’absence ni le temps ne m’en sauraient guérir,
Et je ne vois plus rien qui me pût secourir,
Ni qui pût rappeler ma liberté bannie.

Dès longtemps je connais sa rigueur infinie ;
Mais, pensant aux beautés pour qui je dois périr,
Je bénis mon martyre, et, content de mourir,
Je n’ose murmurer contre sa tyrannie.

Quelquefois ma raison, par de faibles discours,
M’invite a la révolte et me promet secours ;
Mais, lorsqu’à mon besoin je veux me servir d’elle,

Après beaucoup de peine et d’efforts impuissants,
Elle dit qu’Uranie est seule aimable et belle,
Et m’y rengage plus que ne font tous mes sens.