Chefs d’œuvre lyriques (Malherbe)/54

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La Maison de Ronsard


JE ne vois rien ici qui ne flatte mes yeux :
Cette cour du balustre est gaie et magnifique ;
Ces superbes lions qui gardent ce portique,
Adoucissent pour moi leurs regards furieux.

Le feuillage, animé d’un vent délicieux,
Joint au chant des oiseaux sa tremblante musique ;
Ce parterre de fleurs, par un secret magique,
Semble avoir dérobé les étoiles des cieux.

L’aimable promenoir de ces doubles allées,
Qui de profanes pas n’ont point été foulées
Garde encore, ô Ronsard, les vestiges des tiens.


Désir ambitieux d’une gloire infinie !
Je trouve bien ici mes pas avec les siens,
Mais non pas, dans mes vers, sa force et son génie.