Chronique de la quinzaine - 31 mai 1832

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Chronique no 4
31 mai 1832


CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.

31 mai 1832

En terminant notre dernière chronique, nous signalions les chances de guerre dont l’échec du ministère whig et l’ajournement du bill de réforme en Angleterre nous semblaient menacer l’Europe. Cependant à peine l’horizon a-t-il été sombre quelques jours. — C’est qu’en ces mois de printemps les nuages sont légers et ne font que passer, et le dernier orage politique n’était qu’un de ces nuages. Ainsi la brusque et courte réapparition de lord Wellington a vraiment plutôt fait rire que trembler. C’était, il faut en convenir, chose plaisante de voir le pauvre grand homme s’efforçant de remonter au pouvoir. Le roi Guillaume lui tendait la main d’en haut, la chambre des lords l’encourageait et le poussait d’en bas ; mais de plus bas encore, le peuple sifflait et secouait outrageusement l’échelle. Le noble pair ne s’y pouvait tenir en conscience ; aussi a-t-il pris le bon parti, descendant bien vite tandis qu’il en était temps encore. — Le peuple demeurait néanmoins toujours là, grondant au pied du trône. Il fallut donc que bon gré mal gré, le vieux roi cédât et rappelât lord Grey près de lui. C’est ainsi qu’en quelques jours et par une brusque péripétie, après avoir été compromise un moment, triomphait avec plus d’éclat la double cause de la réforme et de la paix.

Cependant presque au même moment où lord Grey reparaissait sur la scène des affaires, son pacifique coopérateur, M. Casimir Périer, quittait celle du monde, succombant à la maladie contre laquelle il luttait depuis un mois. Cette agonie si prolongée a bien affaibli, sans doute, l’effet produit par la mort de ce ministre. C’est qu’il faut mourir vite chez nous, quand on veut frapper un grand coup. Autrement, si vous languissez trop long-temps, il se trouve que lorsque vous partez, on s’est consolé d’avance et que le deuil est déjà tout porté.

Nous ne sommes point de ceux qui proclament M. Périer grand homme d’emblée et de plein droit. C’est une manie que l’on a maintenant de faire des grands hommes. Il s’en improvise tant chaque jour, que le Panthéon n’y eût pas suffi ; aussi la patrie s’est-elle montrée fort sage, en ne voulant point se charger d’arrêter leur contingent. Quant à M. Périer, on ne peut nier qu’il ne fût doué d’un haut entêtement, d’une volonté, si vous voulez. C’était un homme ; c’est quelque chose, allez ; mais un grand homme ! oh ! non pas encore.

Au surplus, la garde nationale de Paris, se souvenant moins, comme il convenait en ce cas, de la liberté combattue que de l’ordre public protégé par ce ministre, a suivi son convoi jusqu’au cimetière. C’était un bel hommage, c’était assez. Une souscription, c’était trop. À quoi bon payer en effet le tombeau d’un homme qui laisse à ses enfans des millions ? En ces temps de fléaux et de misères, n’y avait-il donc pas pour cet argent porté par les riches chez les riches, un emploi plus convenable et plus utile ? N’en doutons pas, car ce sera, selon nous, un devoir, une fois la souscription fermée et son produit constaté, la famille de M. Périer, se contentant de l’honneur du chiffre, en versera le montant dans la caisse épuisée des hospices.

Une perte plus irréparable est celle que nous avons faite de M. Cuvier. Ce n’est pas à nous qu’il appartient de dire combien de trésors de science se sont enfouis dans la terre avec cette tête encyclopédique qui cumulait toutes les capacités. À peine osons-nous, frivole chroniqueur, enregistrer cette calamité publique sur ces pages légères où nous inscrivons gravement tant de riens et de futilités. Mais parmi les nombreuses places que cet homme de génie laisse vacantes, il en est une au moins dont il nous appartient de discuter l’héritage. Nous voulons parler de la succession au fauteuil académique de M. Cuvier.

Assurément, si l’académie avait quelque tact, il est un point qu’elle s’empresserait d’abord d’éclaircir et de fixer. Est-il bien vrai, comme on l’assure, que M. Béranger s’obstine à ne pas permettre qu’on le porte au fauteuil ? Si le fait est réel, il faudrait au moins le constater au plus vite. Ce serait bien simple. Que M. Béranger soit sommé d’accepter. Ainsi mis en demeure, s’il refuse, alors il encourra seul toute la responsabilité du refus, et l’académie sera déchargée, ce qui importe fort, il nous semble, à sa considération.

Au défaut de M. Béranger, il est d’autres écrivains essentiels que l’académie va sans doute tenir à l’honneur d’appeler au plus tôt à elle, en les dispensant même de toute candidature.

M. Charles Nodier, par exemple, sera peut-être enfin élu cette fois.

— Non pas, diront messieurs de l’institut. M. Charles Nodier est bien poète et savant, et nous aiderait fort à finir le dictionnaire ; mais il fait fi de nous, et ne veut point entendre parler des visites.

— C’est donc M. Victor Hugo que vous allez faire asseoir auprès de M. de Lamartine !

M. Victor Hugo ! oh ! non pas encore. Les choses n’en sont pas à ce point ! M. Victor Hugo est jeune, il a du génie, et peut attendre. D’ailleurs, une fois entré chez nous, il ouvrirait d’abord les deux battans de notre porte. Après lui viendraient bientôt tous les autres, MM. Sainte-Beuve, De Vigny, Mérimée, Alexandre Dumas ; ce serait trop en vérité.

La question va donc vraisemblablement s’agiter entre M. Thiers et M. de Salvandy. Mais M. Thiers a fait ses preuves comme écrivain et comme orateur ; M. Thiers est homme d’esprit et homme d’état ; — tout bien pesé, M. de Salvandy sera nommé.

À moins cependant que M. Viennet, dont l’influence est grande à l’institut comme à la Chambre, ne parvienne à rallier à M. Thiers la majorité académique. Il doit bien en conscience ce dédommagement au député d’Aix, si déjà ce dernier n’a demandé et n’a obtenu réparation de l’Épître du député de Béziers.

Mais que satisfaction soit faite à M. Thiers, est-ce donc assez ? Ce n’est pas à lui seulement au moins que l’Épître de M. Viennet est injurieuse. La poésie, la langue, le bon sens, le bon goût, le pays, ne sont-ils pas également insultés par elle, sans que, pour les désarmer, on leur puisse promettre les mettre de l’académie ?

En vérité, cette nouvelle provocation de M. Viennet nous pousse à bout, et nous fait sortir de notre caractère. Conçoit-on que les journaux aient inséré dans leurs colonnes pareille poésie, et n’y aient point été contraints en vertu de je ne sais plus quelle loi de 1822 et d’une ordonnance du préfet de police ? Conçoit-on que cela se soit trouvé d’abord dans le Journal des Débats, dans ce même feuilleton qui nous avait habitués aux belles choses, et qui nous donnait aux grandes occasions les odes de M. Victor Hugo ? Et maintenant ce sont des vers de M. Viennet ! — Hélas ! si du moins ceux-là restaient où reposent ses livres ! Mais non, cela va courir l’Europe et le monde avec le journal ! Quelle humiliation nationale ! Que dira-t-on d’un peuple qui a de tels poètes ? Que dira-t-on de ces vingt académies dont M. Viennet est membre ? Quelle solidarité pour elles !

Réfugions-nous donc bien vite en France, et à propos du député de Béziers rappelons sans détails et seulement pour mémoire l’émeute de cette ville et celles de Clermont et de Grenoble. En chroniqueur fidèle nous devons au moins les enregistrer ainsi ; l’histoire d’une quinzaine sans émeute serait évidemment trop incomplète ; nous laissons d’ailleurs les développemens aux Froissart du Constitutionnel et de la Gazette.

Revenons cependant à Paris, et toujours à propos de M. Viennet occupons-nous de ce qui s’y est fabriqué dernièrement en matière d’art et de poésie.

Même inaction, même solitude à nos grands théâtres. Toujours Louis xi aux Français. Promesse seulement d’un chef-d’œuvre à l’Opéra. Vienne donc le chef-d’œuvre ! vienne la Tentation, nous verrons.

Une grande activité règne en revanche à la Porte-Saint-Martin. On y a repris avec succès la Christine de M. Alexandre Dumas, et le Joueur de madame Dorval et de Frédérick. Bocage a reparu à ce théâtre dans un drame habilement monstrueux, la Tour de Nesle. L’acteur et le drame ont obtenu un succès complet, surtout l’acteur qui a été profond, pathétique et vrai.

Venons-en maintenant au plus rude et au plus pénible de notre tâche. Examinons rapidement ce qu’il s’est récemment publié de plus notable et de plus important en fait de livres sans conséquence.

Ce sont surtout les romans qui ont abondé. Cela pousse, à ce qu’il semble, comme les feuilles au printemps. Ou bien peut-être y a-t-il une autre cause à cette excessive production que ne paraît pas devoir absolument balancer la consommation. Pendant qu’a régné le choléra, peut-être la librairie n’a-t-elle rien voulu risquer de ce qu’elle avait de chefs-d’œuvre en magasin. Il devait donc y avoir encombrement. Tant de belles choses s’étaient amassées, que le réservoir en avait été rempli. Aussi, quand vers le mois de mai l’écluse a été lâchée, quelle inondation de volumes in-8o ! Les voilà qui se sont répandus à flots chez les libraires ! Oh ! les beaux livres ! voyez-vous comme ils se pavanent, élégans et coquets, sous les glaces, aux brillans étalages des boutiques de la galerie d’Orléans ! Voyez comme ils se sont faits magnifiques durant leur emprisonnement ! Voyez quel luxe de couvertures ! quelle variété de couleurs ! quelle émulation de vignettes ! quel plaisir de regarder ces ouvrages si bien parés, si bien rangés dans les montres ! Personne n’a troublé leur repos. Ils demeureront au moins là deux ou trois mois dans toute leur gloire, pour le plus grand amusement des promeneurs jusqu’à ce qu’ils s’en aillent, Dieu sait où, et cèdent leur place à d’autres. Pauvres livres ! hélas ! ils aimeraient mieux sans doute qu’on leur fît moins d’honneur, et qu’on les achetât, qu’on les lût ; mais la plupart ils meurent ainsi en bas âge. Ils meurent vierges ! ils meurent inconnus ! ils meurent sans qu’une jolie main blanche ait coupé et feuilleté leurs jolies pages blanches ! Cela est triste !

Nous ne nous chargeons pas assurément d’exhumer tous ces morts, de ranimer tous ces mourans. Mais parmi ces livres, quelques-uns cependant sont nés très viables. Nous constaterons leur existence. Il en est quelques autres dont nous ferons seulement l’oraison funèbre.

Rendons d’abord ces tristes honneurs au Charette[1] de M. Bergounioux : aussi bien, ce dont sans doute on lui saura gré dans un autre monde, en bon catholique et en bon Vendéen, Charette semble-t-il s’être résigné dès sa naissance à mourir. Sa couverture, revêtue d’une vignette représentant une croix blanche sur un drap noir, figurait symboliquement et par anticipation ses funérailles. Qu’il repose en paix. Il annonçait bien quelques dispositions heureuses ; mais les forces lui manquaient vraiment. Il ne pouvait vivre. Ses frères futurs auront peut-être meilleure chance.

Parlons d’un autre mort-né, de l’Échafaud de M. Bignan[2]. Qui ne connaît M. Bignan ? M. Bignan a remporté des prix pour le moins dans toutes les vingt académies dont est membre M. Viennet. M. Bignan est un accapareur. Il entasse dans ses greniers des moissons amoncelées de palmes et d’églantines ; il s’est attribué le monopole des couronnes. Eh bien ! voyez-vous, je gage que l’Échafaud de M. Bignan était originairement un discours en vers sur la peine de mort, destiné à remporter le prix dans quelque concours de province ; mais le discours n’aura pas été fini à temps ou aura été envoyé trop tard ; alors M. Bignan, ne sachant plus qu’en faire, et ne voulant point qu’il lui restât sur les bras, n’en trouvant pas meilleur emploi d’ailleurs, aura mis sa poésie en prose, ce qui ne demandait pas grand’-peine, et fabriqué le roman sentencieux, philosophique et déclamatoire dont il s’agit. L’intention du livre était cependant excellente, et M. Bignan mérite d’être loué du moins pour s’être joint à cette croisade sainte qui marche au renversement des échafauds. Néanmoins M. Bignan fera mieux de nous donner une autre fois un livre fait exprès, un roman tout neuf et non pas d’occasion.

Le Mutilé[3] de M. Saintine ne doit pas être confondu dans la cohue des romans de pacotille. Assurément, ce n’est pas un ouvrage de premier ordre ; mais c’est l’ouvrage d’un homme de talent. Si vous acceptez une fois la situation invraisemblable et forcée du Mutilé, vous prenez à son histoire un singulier intérêt. Ce livre ne manque pas d’ailleurs d’une certaine poésie, et l’on y retrouve bien quelque chose du ciel et du soleil de l’Italie. Le roman de M. Saintine se distingue encore par une préface, à vrai dire, plus curieuse de disposition qu’amusante et spirituelle au fond. Cette préface est divisée en trois chapitres. Les deux premiers sont placés au commencement du volume ; le troisième est rejeté à la fin, en forme d’épilogue, de façon que tel lecteur impatient, qui, par effroi du discours préliminaire, se sauve d’abord au dénoûment d’une histoire, sera bien désappointé de rencontrer une queue de préface au bout du Mutilé, et de se trouver ainsi pris entre deux introductions. M. Saintine nous a joué là un malin tour.

Un roman supérieur encore à celui de M. Saintine, sinon par le style et les détails, au moins par la chaleur et la passion, c’est Indiana[4] de M. Sand. Il y a dans ce livre tout à-la-fois un amour sensuel, une volupté fougueuse, et une exquise délicatesse de sentiment. On dirait que cette étoffe brillante, mais sans harmonie, est l’œuvre de deux ouvriers bien distincts : qu’une main vigoureuse et ardente, une main de jeune homme, en a serré le tissu fort et grossier ; qu’une main plus légère, une main de femme, y a brodé des fleurs de soie et d’or. Quoi qu’il en soit, nous félicitons sincèrement M. Sand. Ses débuts n’avaient pas promis Indiana. Le voici en bon chemin, qu’il poursuive.

Voici venir maintenant un joli petit volume qui se fait appeler le Saphir[5]. C’est comme l’Émeraude. Ce n’est pas plus un livre précieux qu’une pierre précieuse. C’est un bijou faux fabriqué pour servir de hochet à de grands enfans que l’on amuse en leur promettant le retour des exilés d’Holy-Rood. Il y aura sans doute beaucoup de ces bijoux. On en fera de toutes les couleurs. Nous verrons des topazes, des rubis, des améthystes. Vous en aurez des parures entières, mesdames les marquises, qui avez fermé vos écrins en signe de douleur, et qui, par regret de la légitimité, ne voulez plus danser. Tant que ce sera la mode au faubourg Saint-Germain, le libraire Urbain Canel tiendra, je vous assure, magasin de cette joaillerie littéraire. Cela ne coûte pas cher d’ailleurs. Pour quelques francs on vous donne de fort grosses et de fort lourdes pierreries. Que si revenant au Saphir, nous déclarons y avoir trouvé des pages infiniment spirituelles de M. Janin, à propos de Rambouillet, un joli conte maritime de M. Eugène Sue, un morceau fort bien écrit de M. Merle sur Rosny, puis des vers prétentieux et fades de M. Jules de Resseguier, et d’autres vers singulièrement plats de M. Saint-Valry, ainsi qu’une bien pauvre lettre écrite d’Holy-Rood et contresignée par M. Mennechet ; si nous déclarons ingénument cela, nous n’étonnerons assurément personne ; nous n’avons cependant rien autre chose à dire, que nous sachions, concernant le Saphir.

De cet imperceptible in-dix-huit passons à l’immense in-octavo de Mlle Rose Rovel[6]. Rose Rovel, ce sont les noms de l’auteur et c’est le titre de son livre. Que l’on ne s’étonne pas trop de cette singularité, car en lisant, il faudrait s’étonner d’avantage. Mademoiselle Rose Rovel est encore, dit-on, très jeune, et pourtant sa vie paraît avoir été déjà bien agitée, bien orageuse. Elle a traversé plusieurs fois les mers, seule, n’ayant que sa guitare pour consolatrice et pour amie. Disons-le d’abord avec franchise, avec rudesse, la plupart des pièces que lui ont inspirées ses voyages sont inintelligibles et barbares. On trouve cependant cà et là, dans ce livre, de belles et touchantes rêveries. Si l’on prête bien l’oreille, au milieu de cette harmonie vague et confuse, à travers le bourdonnement de cette guitare, on entend des cris de détresse dont on se sent profondément ému. Oh ! c’est un devoir, il faut tenir compte à cette pauvre jeune fille de ce qu’il y a là vraiment de soupirs et de poésie de cœur.

La poésie de cœur, c’est la vraie ! c’est la sainte ! c’est la poésie de la poésie. Ne laissons pas se perdre et s’évaporer une seule goutte de cette rosée du ciel ! Partout où elle peut tomber sachons la recueillir ! Il nous a été donné de rencontrer, il y a peu de jours, un de ces inappréciables diamans. C’est une larme maternelle enchâssée sur un tombeau. Ce sont des vers anglais adressés à la mémoire d’un jeune homme dont nous taisons le nom, et que nous avons lus gravés sur un petit cénotaphe d’albâtre. Voici d’abord les vers. Nous essayerons de les traduire, en terminant.

As the soft tints that on night’s visage play
Bring sweet remembrance of the dyng day ;
As odours ling’ring o’er a perish’d flow’r
With dreamy fragrance charm the widow’d bow’r ; —
So do thy virtues mellow sorrow’s gloom,
And shed delicious sweets about thy tomb !
Lov’d shade for earth too good, to heav’n too dear
It look thy soul, but left its beauties here !

O sweet content that knew not to repine
But kiss’d the hand that robb’d the carthly shrine !
O filial worth that evr’y groan reprov’d,
Lest grief should dim the eye that watch’d and lov’d !
Live here, on this frail monument impress’d
More deeply sculptur’d in the mothers’ breast !
She tears this remnant from reluctant fate.-
’Tis hers to build ; — ’tis thine to consecrate.

« Ainsi que ces teintes adoucies qui jouent sur le pâle visage de la nuit, apportent un doux souvenir du jour mourant. Ainsi que la faible odeur qu’exhale une fleur fanée, embaume et charme encore le veuvage du berceau. Oh ! c’est ainsi que les vertus viennent briller au milieu de l’obscurité de notre douleur, et qu’elles répandent autour de ta tombe de délicieux parfums. Ombre chérie, trop précieuse pour la terre, — trop chère au ciel ! Le ciel ! il a repris ton âme, mais il a laissé parmi nous ses beautés !

« Ô douce et parfaite résignation qui n’as su que baiser la main qui brisait le corps et en arrachait la vie ! Ô tendresse filiale qui renfermais et contenais chaque soupir, chaque gémissement, de peur que l’œil maternel qui veillait et aimait n’en fût obscurci : demeurez ici gravées sur ce frêle monument, et plus profondément encore sculptées dans le cœur d’une mère ! Elle arrache au moins ce débris à l’inexorable destinée ! — C’est à elle de bâtir ! c’est à toi de consacrer ! »

jacques lerond.
  1. Chez Eugène Renduel.
  2. Chez Madame Charles Béchet.
  3. Chez Ambroise Dupont, rue Vivienne, n. 16.
  4. Chez Roret, rue des Grands-Augustins, n. 11.
  5. Chez Urbain Canel.
  6. Chez Levavasseur.