Considérations sur la France/Chapitre IV

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CHAPITRE IV.

La République françoise peut-elle durer ?

Il vaudroit mieux faire cette autre question : La République peut-elle exister ? On le suppose, mais c’est aller trop vite, et la question préalable semble très fondée ; car la nature et l’histoire se réunissent pour établir qu’une grande république indivisible est une chose impossible. Un petit nombre de républicains renfermés dans les murs d’une ville, peuvent sans doute avoir des millions de sujets : ce fut le cas de Rome ; mais il ne peut exister une grande nation libre sous un gouvernement républicain. La chose est si claire d’elle-même, que la théorie pourroit se passer de l’expérience ; mais l’expérience, qui décide toutes les questions en politique comme en physique, est ici parfaitement d’accord avec la théorie.

Qu’a-t-on pu dire aux François pour les engager à croire à la République de vingt-quatre millions d’hommes ? Deux choses seulement: 1° Rien n’empêche qu’on ne voie ce qu’on n’a jamais vu ; 2° la découverte du système représentatif rend possible pour nous ce qui ne l’étoit pas pour nos devanciers. Examinons la force de ces deux argumens.

Si l’on nous disoit qu’un dé, jeté cent millions de fois, n’a jamais présenté, en se reposant, que cinq nombres, 1, 2, 3, 4 et 5, pourrions-nous croire que le 6 se trouve sur l’une des faces ? Non, sans doute ; et il nous seroit démontré, comme si nous l’avions vu, qu’une des six faces est blanche, ou que l’un des nombres est répété.

Eh bien ! parcourons l’histoire ; nous y verrons ce qu’on appelle la Fortune, jetant le dé sans relâche depuis quatre mille ans : a-t-elle jamais amené GRANDE RÉPUBLIQUE ? Non. Donc ce nombre n’étoit point sur le dé.

Si le monde avoit vu successivement de nouveaux gouvernemens, nous n’aurions nul droit d’affirmer que telle ou telle forme est impossible, parce qu’on ne l’a jamais vue ; mais il en est tout autrement : on a vu toujours la monarchie et quelquefois la république. Si l’on veut ensuite se jeter dans les sous-divisions, on peut appeler démocratie le gouvernement où la masse exerce la souveraineté, et aristocratie celui où la souveraineté appartient à un nombre plus ou moins restreint de familles privilégiées.

Et tout est dit.

La comparaison du dé est donc parfaitement exacte : les mêmes nombres étant toujours sortis du cornet de la Fortune, nous sommes autorisés, par la théorie des probabilités, à soutenir qu’il n’y en a pas d’autres.

Ne confondons point les essences des choses avec leurs modifications : les premières sont inaltérables et reviennent toujours ; les secondes changent et varient un peu le spectacle, du moins pour la multitude ; car tout œil exercé pénètre aisément l’habit variable dont l’éternelle nature s’enveloppe suivant les temps et les lieux.

Qu’y a-t-il, par exemple, de particulier et de nouveau dans les trois pouvoirs qui constituent le gouvernement d’Angleterre, les noms de Pairs et celui de Communes, la robe des Lords, etc. ? Mais les trois pouvoirs, considérés d’une manière abstraite, se trouvent partout où se trouve la liberté sage et durable ; on les trouve surtout à Sparte, où le gouvernement, avant Lycurgue, estoit toujours en branle, inclinant tantost à tyrannie, quand les roys y avoyent trop de puissance, et tantost à confusion populaire quand le commun peuple venoit à y usurper trop d’authorité. Mais Lycurgue mit entre deux le sénat, qui fut, ainsi que dit Platon, un contre-poids salutaire... et une forte barrière tenant les deux extrémités en égale balance, et donnant pied ferme et asseuré à l’etat de la chose publique, pour ce que les sénateurs... se rengeoyent aucunefois du costé des roys tant que besoing estoit pour résister à la témérité populaire : et au contraire aussi fortifioyent aucunefois la partie du peuple à l’encontre des roys, pour les garder qu’ils n’usurpassent une puissance tyrannique[1]

Quant au système représentatif qu’on croit capable de résoudre le problème, je me sens entraîné dans une digression qu’on voudra bien me pardonner.

Commençons par remarquer que ce système n’est point du tout une découverte moderne, mais une production, ou, pour mieux dire, une pièce du gouvernement féodal, lorsqu’il fut parvenu à ce point de maturité et d’équilibre qui le rendit, à tout prendre, ce qu’on a vu de plus parfait dans l’univers[2].

L’autorité royale ayant formé les communes, les appela dans les assemblées nationales ; elles ne pouvoient y paroître que par leurs mandataires : de là le système représentatif.

Pour le dire en passant, il en fut de même du jugement par jurés. La hiérarchie des mouvances appeloit les vassaux du même ordre dans la cour de leurs suzerains respectifs ; de là naquit la maxime que tout homme devoit être jugé par ses pairs (Pares curtis) :[3] maxime que les Anglois ont retenue dans toute sa latitude, et qu’ils ont fait survivre à sa cause génératrice ; au lieu que les François, moins tenaces, ou cédant peut-être à des circonstances invincibles, n’en ont pas tiré le même parti.

Il faudroit être bien incapable de pénétrer ce que Bacon appelait interiora rerum, pour imaginer que les hommes ont pu s’élever par un raisonnement antérieur à de pareilles institutions, et qu’elles peuvent être le fruit d’une délibération.

Au reste, la représentation nationale n’est point particulière à l’Angleterre : elle se trouve dans toutes les monarchies de l’Europe ; mais elle est vivante dans la Grande-Bretagne ; ailleurs, elle est morte ou elle dort ; et il n’entre point dans le plan de ce petit ouvrage d’examiner si c’est pour le malheur de l’humanité qu’elle a été suspendue, et s’il conviendroit de se rapprocher des formes anciennes. Il suffit d’observer, d’après l’histoire, 1° qu’en Angleterre, où la représentation nationale a obtenu et retenu plus de force que partout ailleurs, il n’en est pas question avant le milieu du treizième siècle[4] ; 2° qu’elle ne fut point une invention, ni l’effet d’une délibération, ni le résultat de l’action du peuple usant de ses droits antiques ; mais qu’un soldat ambitieux, pour satisfaire ses vues particulières, créa réellement la balance des trois pouvoirs après la bataille de Lewes, sans savoir ce qu’il faisoit, comme il arrive toujours ; 3° que non-seulement la convocation des communes dans le conseil national fut une concession du monarque, mais que, dans le principe, le roi nommoit les représentans des provinces, cités et bourgs ; 4° qu’après même que les communes se furent arrogé le droit de députer au parlement, pendant le voyage d’Édouard Ier, en Palestine, elles y eurent seulement voix consultative ; qu’elles présentoient leurs doléances, comme les États-généraux de France, et que la formule des concessions émanant du trône ensuite de leurs pétitions, étoit constamment accordé par le roi et les seigneurs spirituels et temporels, aux humbles prières des communes ; 5o  enfin, que la puissance co-législative attribuée à la chambre des communes, est encore bien jeune, puisqu’elle remonte à peine au milieu du quinzième siècle.

Si l’on entend donc par ce mot de représentation nationale, un certain nombre de représentants envoyés par certains hommes, pris dans certaines villes ou bourgs, en vertu d’une ancienne concession du souverain, il ne faut pas disputer sur les mots, ce gouvernement existe, et c’est celui d’Angleterre.

Mais si l’on veut que tout le peuple soit représenté, qu’il ne puisse l’être qu’en vertu d’un mandat[5], et que tout citoyen soit habile à donner ou à recevoir de ces mandats, à quelques exceptions près, physiquement et moralement inévitables ; et si l’on prétend encore joindre à un tel ordre de choses l’abolition de toute distinction et fonction héréditaire, cette représentation est une chose qu’on n’a jamais vue, et qui ne réussira jamais.

On nous cite l’Amérique ; je ne connois rien de si impatientant que les louanges décernées à cet enfant au maillot : laissez-le grandir.

Mais pour mettre toute la clarté possible dans cette discussion, il faut remarquer que les fauteurs de la république françoise ne sont pas tenus seulement de prouver que la représentation perfectionnée, comme disent les novateurs, est possible et bonne ; mais encore que le peuple, par ce moyen, peut retenir sa souveraineté (comme ils disent encore) ; et former, dans sa totalité, une république. C’est le nœud de la question ; car si la république est dans la capitale, et que le reste de la France soit sujet de la république, ce n’est pas le compte du peuple souverain.

La commission, chargée en dernier lieu de présenter un mode pour le renouvellement du tiers, porte le nombre des François à trente millions. Accordons ce nombre, et supposons que la France garde ses conquêtes. Chaque année, aux termes de la constitution, deux cent cinquante personnes sortant du corps législatif seront remplacées par deux cent cinquante autres. Il s’ensuit que si les quinze millions de mâles que suppose cette population étoient immortels, habiles à la représentation et nommés par ordre, invariablement, chaque François viendroit exercer à son tour la souveraineté nationale tous les soixante mille ans[6].

Mais comme on ne laisse pas que de mourir de temps en temps dans un tel intervalle ; que d’ailleurs on peut répéter les élections sur les mêmes têtes, et qu’une foule d’individus, de par la nature et le bon sens, seront toujours inhabiles à la représentation nationale, l’imagination est effrayée du nombre prodigieux de Souverains condamnés à mourir sans avoir régné.

Rousseau a soutenu que la volonté nationale ne peut être déléguée ; on est libre de dire oui et non, et de disputer mille ans sur ces questions de collège. Mais ce qu’il y a de sûr, c’est que le système représentatif exclut directement l’exercice de la souveraineté, surtout dans le système françois, où les droits du peuple se bornent à nommer ceux qui nomment ; où non-seulement il ne peut donner de mandats spéciaux à ses représentans, mais où la loi prend soin de briser toute relation entre eux et leurs provinces respectives, en les avertissant qu’ils ne sont point envoyés par ceux qui les ont envoyés, mais par la nation ; grand mot infiniment commode, parce qu’on en fait ce qu’on veut. En un mot, il n’est pas possible d’imaginer une législation mieux calculée pour anéantir les droits du peuple. Il avoit donc bien raison, ce vil conspirateur jacobin, lorsqu’il disoit rondement dans un interrogatoire judiciaire : Je crois le gouvernement actuel usurpateur de l’autorité, violateur de tous les droits du peuple qu’il a réduit au plus déplorable esclavage. C’est l’affreux système du bonheur d’un petit nombre, fondé sur l’oppression de la masse. Le peuple est tellement emmuselé, tellement environné de chaînes par ce gouvernement aristocratique, qu’il lui devient plus difficile que jamais de les briser[7]. »

Eh ! qu’importe à la nation le vain bonheur de la représentation, dont elle se mêle si indirectement, et auquel des milliards d’individus ne parviendront jamais ? La souveraineté et le gouvernement lui sont-ils moins étrangers?

Mais, dira-t-on, en rétorquant l’argument, qu’importe à la nation le vain honneur de la représentation, si le système reçu établit la liberté publique ?

Ce n’est pas de quoi il s’agit ; la question n’est pas de savoir si le peuple françois peut être libre par la constitution qu’on lui a donnée, mais s’il peut être Souverain. On change la question pour échapper au raisonnement. Commençons par exclure l’exercice de la souveraineté ; insistons sur ce point fondamental, que le Souverain sera toujours à Paris, et que tout ce fracas de représentation ne signifie rien ; que le peuple demeure parfaitement étranger au gouvernement ; qu’il est sujet plus que dans la monarchie, et que les mots de grande république s’excluent comme ceux de cercle carré. Or, c’est ce qui est démontré arithmétiquement.

La question se réduit donc à savoir s’il est de l’intérêt du peuple françois d’être sujet d’un Directoire exécutif et de deux Conseils institués suivant la constitution de 1795, plutôt que d’un Roi régnant suivant les formes anciennes.

Il y a bien moins de difficulté à résoudre un problème qu’à le poser.

Il faut donc écarter ce mot de république, et ne parler que du gouvernement. Je n’examinerai point s’il est propre à faire le bonheur public ; les François le savent si bien ! Voyons seulement si tel qu’il est, et de quelque manière qu’on le nomme, il est permis de croire à sa durée.

Élevons nous d’abord à la hauteur qui convient à l’être intelligent, et de ce point de vue élevé, considérons la source de ce gouvernement.

Le mal n’a rien de commun avec l’existence ; il ne peut créer, puisque sa force est purement négative : Le mal est le schisme de l’être ; il n’est pas vrai.

Or, ce qui distingue la révolution françoise, et ce qui en fait un événement unique dans l’histoire, c’est qu’elle est mauvaise radicalement ; aucun élément de bien n’y soulage l’œil de l’observateur : c’est le plus haut degré de corruption connu ; c’est la pure impureté.

Dans quelle page de l’histoire trouvera-t-on une aussi grande quantité de vices agissant à la fois sur le même théâtre ? Quel assemblage épouvantable de bassesse et de cruauté ! quelle profonde immoralité ! quel oubli de toute pudeur !

La jeunesse de la liberté a des caractères si frappans, qu’il est impossible de s’y méprendre. À cette époque, l’amour de la patrie est une religion, et le respect pour les lois est une superstition : les caractères sont fortement prononcés, les mœurs sont austères : toutes les vertus brillent à la fois ; les factions tournent au profit de la patrie, parce qu’on ne se dispute que l’honneur de la servir ; tout, jusqu’au crime, porte l’empreinte de la grandeur.

Si l’on rapproche de ce tableau celui que nous offre la France, comment croire à la durée d’une liberté qui commence par la gangrène ? ou, pour parler plus exactement, comment croire que cette liberté puisse naître (car elle n’existe point encore), et que du sein de la corruption la plus dégoûtante, puisse sortir cette forme de gouvernement qui se passe de vertus moins que toutes les autres ? Lorsqu’on entend ces prétendus républicains parler de liberté et de vertu, on croit voir une courtisane fanée, jouant les airs d’une vierge avec une pudeur de carmin.

Un journal républicain nous a transmis l’anecdote suivante sur les mœurs de Paris. « On plaidoit devant le tribunal civil une cause de séduction ; une jeune fille de 14 ans étonnoit les juges par un degré de corruption qui le disputoit à la profonde immoralité de son séducteur. Plus de la moitié de l’auditoire étoit composé de jeunes femmes et de jeunes filles ; parmi celles-ci, plus de vingt n’avoient pas 13 à 14 ans. Plusieurs étoient à côté de leurs mères ; et au lieu de se couvrir le visage, elles rioient avec éclat aux détails nécessaires, mais dégoûtans, qui faisoient rougir les hommes »[8].

Lecteur, rappelez-vous ce Romain qui, dans les beaux jours de Rome, fut puni pour avoir embrassé sa femme devant ses enfans. Faites le parallèle et concluez.

La révolution françoise a parcouru, sans doute, une période dont tous les momens ne se ressemblent pas ; cependant, son caractère général n’a jamais varié, et dans son berceau même elle prouva tout ce qu’elle devoit être. C’étoit un certain délire inexplicable, une impétuosité aveugle, un mépris scandaleux de tout ce qu’il y a de respectable parmi les hommes ; une atrocité d’un nouveau genre, qui plaisantoit de ses forfaits ; surtout une prostitution impudente du raisonnement et de tous les mots faits pour exprimer des idées de justice et de vertu.

Si l’on s’arrête en particulier sur les actes de la Convention nationale, il est difficile de rendre ce qu’on éprouve. Lorsque j’assiste par la pensée à l’époque de son rassemblement, je me sens transporté, comme le Barde sublime de l’Angleterre, dans un monde intellectuel ; je vois l’ennemi du genre humain séant dans un manège, et convoquant tous les esprits mauvais dans ce nouveau Pandaemonium ; j’entends distinctement il rauco suon delle tartare trombe ; je vois tous les vices de la France accourir à l’appel, et je ne sais si j’écris une allégorie.

Et maintenant encore, voyez comment le crime sert de base à tout cet échafaudage républicain ; ce mot de citoyen qu’ils ont substitué aux formes antiques de la politesse, ils le tiennent des plus vils des humains ; ce fut dans une de leurs orgies législatrices que des brigands inventèrent ce nouveau titre. Le calendrier de la république, qui ne doit point seulement être envisagé par son côté ridicule, fut une conjuration contre le culte ; leur ère date des plus grands forfaits qui aient déshonoré l’humanité : ils ne peuvent dater un acte sans ce couvrir de honte, en rappelant la flétrissante origine d’un gouvernement dont les fêtes mêmes font pâlir.

Est-ce donc de cette fange sanglante que doit sortir un gouvernement durable ? Qu’on ne nous objecte point les mœurs féroces et licencieuses des peuples barbares, qui sont cependant devenus ce que nous voyons. L’ignorance barbare a présidé, sans doute, à nombre d’établissemens politiques ; mais la barbarie savante, l’atrocité systématique, la corruption calculée, et surtout l’irréligion, n’ont jamais rien produit. La verdeur mène à la maturité ; la pourriture ne mène à rien.

A-t-on vu, d’ailleurs, un gouvernement, et surtout une constitution libre, commencer malgré les membres de l’État, et se passer de leur assentiment ? C’est cependant le phénomène que nous présenteroit ce météore qu’on appelle république françoise, s’il pouvoit durer. On croit ce gouvernement fort, parce qu’il est violent ; mais la force diffère de la violence autant que de la foiblesse, et la manière étonnante dont il opère dans ce moment, fournit peut-être seule la démonstration qu’il ne peut opérer long-temps. La nation françoise ne veut point ce gouvernement ; elle le souffre, elle y demeure soumise, ou parce qu’elle ne le peut secouer, ou parce qu’elle craint quelque chose de pire. La république ne repose que sur ces deux colonnes, qui n’ont rien de réel ; on peut dire qu’elle porte en entier sous deux négations. Aussi, il est bien remarquable que les écrivains amis de la république ne s’attachent point à montrer la bonté de ce gouvernement : ils sentent bien que c’est le foible de la cuirasse : ils disent seulement, aussi hardiment qu’ils peuvent, qu’il est possible ; et, passant légèrement sur cette thèse comme sur des charbons ardens, ils s’attachent uniquement à prouver aux François qu’ils s’exposeroient aux plus grands maux, s’ils revenoient à leur ancien gouvernement. C’est sur ce chapitre qu’ils sont diserts ; ils ne tarissent pas sur les inconvéniens des révolutions. Si vous les pressiez, ils seroient gens à vous accorder que celle qui a créé le gouvernement actuel, fut un crime, pourvu qu’on leur accorde qu’il n’en faut pas faire une nouvelle. Ils se mettent à genoux devant la nation françoise ; ils la supplient de garder la République. On sent, dans tout ce qu’ils disent sur la stabilité du gouvernement, non la conviction de la raison, mais le rêve du désir.

Passons au grand anathème qui pèse sur la république.

  1. Plutarque, Vie de Lycurgue, traduct. d’Amyot.
  2. Je ne crois pas qu’il y ait eu sur la terre de gouvernement si bien tempéré, etc. Montesquieu, Esprit des lois, liv. XI, chap. VIII.
  3. Voyez le livre des Fiefs, à la suite du Droit Romain.
  4. Les démocrates d’Angleterre ont tâché de remonter beaucoup plus haut les droits des communes, et ils ont vu le peuple jusque dans les fameux WITTENAGEMOTS ; mais il a fallu abandonner de bonne grâce une thèse insoutenable. HUME, tome I, Append. I, pag. 144. Append. II, pag. 407. Édit. in-4o, London, Millar, 1762.
  5. On suppose assez souvent, par mauvaise foi ou par inattention, que le mandataire seul peut être représentant : c’est une erreur. Tous les jours, dans les tribunaux, l’enfant, le fou et l’absent sont représentés par des hommes qui ne tiennent leur mandat que de la loi : or, le peuple réunit éminemment ces trois qualités ; car il est toujours enfant, toujours fou et toujours absent. Pourquoi donc ses tuteurs ne pourroient-ils se passer de ces mandats ?
  6. Je ne tiens point compte des cinq places de Directeurs. À cet égard, la chance est si petite, qu’elle peut être considérée comme zéro.
  7. Voyez l’interrogatoire de Babœuf, juin 1796.
  8. Journal de l’Opposition, 1795, n°173, page 705.