Considérations sur les mœurs de ce siècle/Au Roi
AU ROI.
Le bonheur d’être attaché personnellement à Votre Majesté par la place dont elle m’a honoré[1], les bontés dont elle m’a comblé, et l’approbation qu’elle a daigné accorder à l’ouvrage que j’ose lui présenter[2], sont mes titres pour lui en offrir l’hommage. Ma vie sera désormais consacrée à rassembler les monumens du règne le plus fécond en événemens glorieux. Tous les écrivains s’empresseront de peindre le héros et le pacificateur de l’Europe ; j’aurai de plus l’avantage d’être à portée de faire connoître le roi vertueux, le prince à qui l’humanité est chère. Pour rendre à Votre Majesté le tribut d’éloges qui lui est dû, je n’ai qu’à écouter la voix de la renommée et de la vérité. Voilà mes guides et mes garans ; l’éloge d’un grand roi doit être l’histoire de sa vie.
Je suis avec le plus profond respect,
SIRE,
Le très-humble, très-obéissant et
très-fidèle sujet et serviteur,
DUCLOS.