Considérations sur les mœurs de ce siècle/Au Roi

La bibliothèque libre.
Œuvres complètesChez Colnet et FainTome I (p. 61-62).


AU ROI.


Sire,

Le bonheur d’être attaché personnellement à Votre Majesté par la place dont elle m’a honoré[1], les bontés dont elle m’a comblé, et l’approbation qu’elle a daigné accorder à l’ouvrage que j’ose lui présenter[2], sont mes titres pour lui en offrir l’hommage. Ma vie sera désormais consacrée à rassembler les monumens du règne le plus fécond en événemens glorieux. Tous les écrivains s’empresseront de peindre le héros et le pacificateur de l’Europe ; j’aurai de plus l’avantage d’être à portée de faire connoître le roi vertueux, le prince à qui l’humanité est chère. Pour rendre à Votre Majesté le tribut d’éloges qui lui est dû, je n’ai qu’à écouter la voix de la renommée et de la vérité. Voilà mes guides et mes garans ; l’éloge d’un grand roi doit être l’histoire de sa vie.


Je suis avec le plus profond respect,



SIRE,


DE VOTRE MAJESTÉ,

Le très-humble, très-obéissant et
très-fidèle sujet et serviteur,
DUCLOS.



  1. La place d’historiographe de France, par brevet du 20 septembre 1750.
  2. Ce fut la seconde édition de cet ouvrage dont le roi daigna accepter la dédicace en 1751.