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Constantinople (Gautier)/Chapitre XVIII

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Fasquelle (p. 219-229).

XVIII

LES MURAILLES DE CONSTANTINOPLE


J’avais résolu de faire une grande tournée dans les quartiers reculés de Constantinople que les voyageurs visitent rarement. Leur curiosité ne va guère au delà du Bezestin, de l’Atmeidan, de la place du Sultan-Bayezid, du Vieux-Sérail et des alentours de Sainte-Sophie, où se concentre tout le mouvement de la ville musulmane. Je partis donc de bonne heure, en compagnie d’un jeune Français qui habite depuis longtemps la Turquie ; nous descendîmes rapidement la pente de Galata, nous traversâmes la Corne-d’Or sur le pont de bateaux en jetant quatre paras au bureau de péage, et, laissant de côté Yeni-Djami, nous nous enfonçâmes dans un dédale de ruelles turques.

À mesure que nous avancions, la solitude se faisait ; les chiens, plus sauvages, nous regardaient d’un œil hagard et nous suivaient en grommelant. Les maisons de bois déteintes, chancelantes, avec leurs treillis démaillés, leurs étages hors d’aplomb, présentaient un aspect de cages à poulets effondrées. Une fontaine en ruines laissait filtrer son eau, extravasée dans une conque verdie ; un turbé démantelé, envahi par les ronces, les orties et les asphodèles, montrait dans l’ombre, à travers ses grilles obstruées de toiles d’araignée, quelques cippes funèbres penchant à droite et à gauche et n’offrant plus que des inscriptions illisibles ; un marabout arrondissait son dôme grossièrement plâtré de chaux et flanqué d’un minaret semblable à une chandelle coiffée de son éteignoir ; au-dessus des longs murs, jaillissaient des pointes noires de cyprès, ou se déversaient sur la rue des touffes de sycomores et de platanes ; plus de mosquées aux colonnes de marbre, aux galeries mauresques, plus de konacks de pacha peints de vives couleurs et projetant leurs gracieux cabinets aériens, mais par places de grands tas de cendres au milieu desquels s’élèvent quelques cheminées de briques noircies restées debout, et sur cette misère et cet abandonna pure, blanche, implacable lumière d’Orient, qui fait ressortir cruellement la tristesse de chaque détail.

De ruelles en ruelles, de carrefours en carrefours, nous arrivâmes à un grand khan morne et délabré, aux hautes arcades, aux longs murs de pierre, destiné à loger les caravanes de chameaux : c’était l’heure de la prière, et, sur la galerie extérieure du minaret de la mosquée voisine, deux muezzins vêtus de blanc circulaient d’un pas de fantôme, jetant, avec leur voix d’une tonalité étrange, la formule sacramentelle de l’islam à ces maisons muettes, aveugles et sourdes, s’écroulant dans le silence et la solitude. Ce verset du Koran, qui semblait descendre du ciel modulé par une voix suavement gutturale, n’éveillait d’autre bruit que le soupir plaintif de quelque chien troublé dans son rêve et les battements d’ailes d’une colombe effrayée. Les muezzins n’en continuèrent pas moins leur ronde impassible, lançant les noms d’Allah et du prophète aux quatre vents de l’horizon, comme des semeurs qui ne s’inquiètent pas où tombe la graine, sachant bien qu’elle trouvera le sillon. Peut-être même sous ces toits vermoulus, au fond de ces baraques abandonnées en apparence, des fidèles déployaient leurs pauvres petits tapis usés, s’orientaient vers la Mecque, et répétaient avec une foi profonde : « La Allah ! il Allah ! ou Mohammed raçoul Allah ! »

Un nègre à cheval passait de temps à autre ; une vieille momie plaquée contre un mur allongeait hors d’un tas de haillons une patte de singe qui demandait l’aumône, profitant de l’occasion inespérée ; deux ou trois gamins échappés d’une aquarelle de Decamps essayaient de fourrer des cailloux dans le goulot d’une fontaine tarie. Quelques lézards couraient sur les pierres en toute sécurité, et c’était tout.

Je me sentais, malgré moi, envahir par une tristesse accablante, et j’aurais oublié le but de notre promenade, qui était d’aller voir les saltimbanques près de la porte de Silivri-Kapoussi, si mon compagnon ne me l’eût plusieurs fois rappelé. — J’étais fatigué, mourant de faim, car nous avions parcouru, sans y prendre garde, un espace énorme, et nous nous étions considérablement écartés de notre route, que nous retrouvâmes, non sans peine ; nous traversâmes la cour et le jardin d’une mosquée dont j’ai oublié le nom, et le son d’une musique aigre et barbare sortant d’un enclos de planches nous indiqua que nous étions dans le bon chemin. — C’était bien là. — Nous nous assîmes sur un de ces tabourets hauts de quatre pouces, l’on nous apporta du café et des pipes, et nous regardâmes les exercices qui avaient lieu au milieu de la cour, sur un lit de poussière fine : c’étaient des Marocains exécutant à peu près les mêmes tours que tout le monde a pu voir au Cirque des Champs-Élysées par la troupe arabe.

Il me sembla même reconnaître le grand gaillard qui servait de base à la pyramide humaine, et portait huit hommes étagés sur ses épaules bronzées et sur son crâne bleuâtre. Des chevalets supportant des cordes tendues montraient que le spectacle se compliquait de danses funambuliques ; mais nous étions arrivés trop tard pour voir cette partie du programme ; contre-temps que je regrettai fort pour ma part, car les acrobates étaient de petites filles de huit ou dix ans, très-jolies, nous dit-on, et d’une légèreté rare ; il y avait aussi des danseurs de corde bouffons, Turcs à large barbe, à grand nez de perroquet, qui prenaient gravement toutes sortes de poses grotesques de la bizarrerie la plus comique. Au fond de la cour une galerie grillée, — un sérail, comme on dit en Turquie, — servait de tribune ou de loge aux femmes, et l’on nous fit retirer pour qu’elles pussent sortir librement, la présence de giaours contrariant leur pudeur, — pudeur exagérée, assurément, car nous les vîmes passer de loin, empaquetées jusqu’aux yeux, et ressemblant à ces mannes d’osier sur lesquelles on tourne le linge dans les bains.

Nous cherchâmes quelque chose à manger, car, si nous avions repu nos yeux, notre estomac n’avait reçu aucune nourriture, et chaque minute augmentait notre angoisse. Il n’y avait là, dans ce quartier perdu, aucune de ces appétissantes rôtisseries où le kébab saupoudré de poivre tourne à la flamme, enfilé par une broche perpendiculaire ; aucune de ces devantures sur lesquelles le baklava s’étale par larges portions, que la main du pâtissier couvre d’une légère neige de sucre, aucune de ces triomphantes gargotes offrant leurs boulettes de riz enveloppées de feuilles, et leurs jattes où des quartiers de concombre nagent dans l’huile, mêlés à des morceaux de viande. Nous ne trouvâmes à acheter que des mûres blanches et du savon noir : médiocre régal !

Nous errions faméliquement, roulant çà et là des yeux avides, et choisissant les rues qui, un peu moins désertes que les autres, semblaient nous promettre quelque chance de nourriture. Une bonne vieille dame grecque, suivie de sa petite servante portant un gros paquet, prit pitié de nous et nous indiqua, non loin de là, une hôtellerie où nous trouverions probablement de quoi nous restaurer. Ce renseignement était juste, seulement l’hôtellerie était fermée depuis plusieurs années. Les souvenirs de la brave matrone remontaient à sa jeunesse.

Le quartier que nous parcourions présentait une physionomie toute différente ; ce n’était plus l’aspect turc. Les portes des maisons entr’ouvertes laissaient l’œil pénétrer dans les intérieurs. Aux fenêtres sans grillages apparaissent de charmantes têtes de femmes, coiffées de crépons roses ou bleus et couronnées d’une grosse natte de cheveux formant diadème ; des jeunes filles assises sur le seuil regardaient librement dans la rue, et nous pouvions admirer sans les faire fuir leurs traits fins et purs, leurs grands yeux bleus et leurs tresses blondes ; devant les cafés des hommes en fustanelle blanche, en calotte rouge, en veste aux longues manches soutachées, avalaient de grands verres de raki et s’enivraient comme de bons chrétiens. — Nous étions dans Psammathia, un quartier habité par les rayas, sujets non musulmans de la Porte, espèce de colonie grecque au milieu de la ville turque. L’animation avait succédé au silence, et la joie à la tristesse ; on se sentait au milieu d’une race vivante.

Un jeune drôle, nous voyant chercher un cabaret, vint s’offrir à nous pour guide, après nous avoir fait voir son passe-port comme un vrai filou qu’il était, et il nous conduisit avec beaucoup de détours, pour donner de l’importance au service qu’il nous rendait, à une espèce de locanda située à dix pas de l’endroit où il nous avait pris. Nous lui donnâmes quelques paras pour sa peine ; mais, ne se trouvant sans doute pas assez récompensé, il subtilisa, avec l’adresse d’un grinche émérite, le porte-monnaie de mon camarade, contenant une trentaine de francs en bechlicks et en piastres.

Nous entrâmes dans une grande pièce où, derrière un comptoir chargé de mets et de bouteilles, se tenait debout un Palforio truculent, plus propre en apparence à couper le cou à des voyageurs qu’à des poulets ; ce cuisinier terrible, à la figure olivâtre, à la barbe bleue, formant des tons verts en se mêlant aux tons jaunes de la peau, aux yeux et au bec de gypaëte, condescendit pourtant à nous servir des crevettes, des rougets frits dans une caisse de papier, à peu près comme des côtelettes en papillotes, des pêches, des raisins, du fromage et une fiasque de vin blanc resinato, ressemblant pour le goût à du vermout de Turin et dont la saveur amère ne déplaît pas quand on en a l’habitude. Il n’avait pu, malgré notre désir, nous donner de la viande, parce qu’on célébrait ce jour-là je ne sais quelle fête grecque qui rendait le maigre obligatoire. — Mais nous avions si faim, que cette simple collation nous parut un déjeuner de Balthazar, et que nous nous attendions à voir flamboyer des écritures sur la muraille. Cependant Psammathia ne croula pas sur ses fondements, et nous pûmes achever notre repas sans catastrophe biblique.

Dûment réconfortés, nous nous mîmes en route avec une vigueur toute fraîche, et nous atteignîmes bientôt la porte la plus voisine du château des Sept-Tours, en grec Heptapurgon, en turc Jedi-Kouleler, mots qui ont la même signification. Là, nous rencontrâmes un de ces loueurs de chevaux, si nombreux à Top’Hané, près de l’Échelle des Morts, au Kiosque-Vert, au grand Champ de Péra et dans tous les endroits fréquentés de Constantinople, mais d’une rareté phénoménale en pareil endroit. Nous enfourchâmes ses deux bêtes assez proprement harnachées, et valant certes les rosses prétendues anglaises sur lesquelles nos victorieux paradent aux Champs-Élysées. Ces gentils chevaux curdes, l’un blanc, l’autre bai, se mirent fraternellement au pas allongé, suivis par leur maître, marchant à pied, et nous primes sur la droite, laissant à gauche les tours ébréchées de l’antique prison d’État. Nous voulions longer extérieurement les anciennes murailles de Byzance, depuis la mer jusqu’à Ederne-Capoussi et même plus loin, si nous n’étions pas trop fatigués.

Je ne crois pas qu’il y ait nulle part au monde une promenade plus austèrement mélancolique que ce chemin qui circule pendant près d’une lieue entre un cimetière et des ruines.

Les remparts, composés de deux rangs de murailles flanquées de tours carrées, ont à leurs pieds un large fossé comblé maintenant par des cultures et revêtu d’un parapet de pierre, ce qui formait trois enceintes à franchir. Ce sont les antiques murailles de Constantin, telles que les assauts, le temps, les tremblements de terre, les ont faites ; dans leurs assises de briques et de pierre, on voit encore les brèches ouvertes par les catapultes, les balistes, les béliers et cette gigantesque couleuvrine, mastodonte de l’artillerie, que servaient sept cents canonniers, et qui lançait des boulets de marbre du poids de six cents livres. Çà et là une immense lézarde fend une tour du haut en bas ; plus loin, tout un pan de mur est tombé au fond du fossé ; mais où la pierre manque, le vent apporte de la poussière et des graines, un arbuste se développe à la place du créneau absent, et devient un arbre ; les mille griffes des plantes parasites retiennent la brique qui va choir ; les racines des arbousiers, après avoir été des pinces pour s’introduire entre les joints des pierres, se changent en crampons pour les retenir, et la muraille continue sans interruption, découpant sur le ciel sa silhouette ébréchée, étalant ses courtines drapées de lierre et dorées par le temps de tons sévères et riches. De distance en distance s’élèvent les vieilles portes d’architecture byzantine, empâtées de maçonnerie turque, mais pourtant reconnaissantes encore.

Il serait difficile de supposer une cité vivante derrière ces remparts morts qui pourtant cachent Constantinople. On se croirait aux abords d’une de ces villes des contes arabes dont tous les habitants ont été pétrifiés par un maléfice ; — quelques minarets seuls lèvent la tête au-dessus de l’immense ligne des ruines, et témoignent que l’islam a là sa capitale. Le vainqueur de Constantin XIII, s’il revenait au monde, pourrait placer encore avec à-propos sa mélancolique citation persane : « L’araignée file sa toile dans le palais des empereurs, et la chouette entonne son chant nocturne sur les tours d’Ephrasiab. »

Ces murailles roussâtres, encombrées de la végétation des ruines, qui s’écroulent lentement dans la solitude, et sur lesquelles courent quelques lézards, il y a quatre cents ans voyaient ameutées à leurs pieds les hordes de l’Asie, poussées par le terrible Mahomet II. Les corps des janissaires et des timariots roulaient, criblés de blessures, dans ce fossé où s’épanouissent maintenant de pacifiques légumes ; des cascatelles de sang ruisselaient sur leurs parois où pendent les filaments des saxifrages et des plantes pariétaires. Une des plus terribles luttes humaines, lutte de race contre race de religion contre religion, eut lieu dans ce désert où règne un silence de mort. Comme toujours, la jeune barbarie l’emporta sur la civilisation décrépite, et, pendant que le prêtre grec faisait frire ses poissons, ne pouvant croire à la prise de Constantinople, Mahomet II, triomphant, poussait son cheval dans Sainte-Sophie, et marquait sa main sanglante sur la muraille du sanctuaire, la croix tombait du haut des dômes pour faire place au croissant, et l’on retirait de dessous un tas de morts l’empereur Constantin, sanglant, mutilé, et reconnaissable seulement aux aigles d’or qui agrafaient ses cothurnes de pourpre.

J’ai parlé tout à l’heure du caloyer occupé à faire frire des poissons pendant l’assaut suprême donné à Constantinople, et qui répondit incrédulement à l’annonce du triomphe des Turcs : « Bah ! je croirai plutôt que ces poissons vont ressusciter, sortir de l’huile bouillante et nager sur le plancher. » Prodige qui eut lieu effectivement et dut convaincre l’obstiné moine.

La descendance de ces poissons miraculeux frétille dans la citerne de l’église grecque ruinée de Baloukli, qu’on aperçoit à quelque distance des remparts de la ville, un peu avant d’arriver à Silivri-Kapoussi. Ils sont rouges d’un côté et bruns de l’autre, en mémoire du tour de poêle qu’avaient supporté leurs aïeux à moitié cuits ; un pauvre diable de prêtre les montre encore aux étrangers en disant : Idos psari, effendi. (Regardez les poissons, monsieur.) Quoique je ne professe pas des opinions voltairiennes à l’endroit des miracles, je ne jugeai pas à propos d’aller vérifier celui-ci par moi-même, d’autant plus que c’était un miracle schismatique auquel je n’étais pas obligé de croire ; je me contentai donc de la légende et je continuai ma route.

Quel dommage que mon ami le grand paysagiste Bellel n’ait pas fait le voyage de Constantinople ! Quel parti il eût tiré de ces superbes mouvements de terrain, de ces grands cyprès, de ces pans de murailles chancelantes soutenus par des végétations robustes ! Comme son fusain ferme et magistral eût découpé les fouilles de ces platanes, de ces arbousiers, de ces lentisques venus dans ce fossé comblé de détritus humain !

Les pluies de l’hiver, les vents de l’été et le travail du temps ont emporté la terre sur les bas côtés du chemin, qui n’a pas été réparé sans doute depuis Constantin, et déchaussé la voie qu’on prendrait par places plutôt pour le sommet d’un large rempart à demi enfoui que pour une route praticable ; deux arabas suivaient pourtant ce chemin invraisemblable, l’un doré et peint, cahotant cinq ou six femmes bien vêtues et soigneusement voilées, tenant de beaux enfants sur leurs genoux ; l’autre en simples planches retenues par des chevilles de bois, secouant un clan de Tsiganes mâles et femelles, bruns comme les Indiens, hâves, déguenillés, qui piaulaient une stridente chanson bohème, sous laquelle bourdonnait un sourd ronflement de tambours de basque.

Je suis encore à comprendre comment ces lourdes voitures n’ont pas été précipitées vingt fois et brisées au fond de ces ornières de trois ou quatre pieds de profondeur ; mais les bœufs ont le pied sûr, et les conducteurs ne quittent pas les cornes de leurs bêtes. Quant à moi, je quittai cette tumultueuse carrière de pierre et fis marcher mon cheval sous les cyprès de l’immense Champ-des-Morts qui fait face aux remparts depuis les Sept-Tours jusqu’au bas des collines d’Eyoub.

Je marchais au petit pas, dans un étroit sentier tracé entre les tombes, lorsque j’aperçus, arrêtée près d’un cippe funèbre, une jeune femme masquée d’un yachmack assez transparent, et drapée d’un feredjé vert tendre ; elle tenait à la main une touffe de roses, et ses grands yeux avivés d’antimoine flottaient devant elle, perdus dans une indéfinissable rêverie. Apportait-elle ces fleurs sur quelque tombe aimée, ou se promenait-elle simplement sous ces tristes ombrages ? C’est ce que je ne saurais dire ; mais, au bruit des sabots de mon cheval, elle releva la tête, et, sous la claire mousseline, je pus discerner un charmant visage. Sans doute, mes yeux exprimèrent naïvement et fidèlement mon admiration, car elle s’approcha du bord de la route, et, avec un mouvement plein d’une grâce timide, elle me tendit une rose prise de son bouquet.

Mon compagnon, qui venait derrière moi, me rejoignit, et elle lui en offrit une aussi par une nuance de pudeur délicate qui corrigeait ce que sa première impulsion pouvait avoir de trop libre. Je la saluai de mon mieux à l’orientale. Deux ou trois compagnes la rejoignirent, et elle disparut à travers l’épaisseur des cyprès. — Là se borne mon unique bonne fortune turque ; mais je n’ai pas oublié les grands yeux noirs aux paupières teintes de surmeh, et la rose, relique précieuse, jaunit à Paris dans un sachet de satin blanc.