Contes populaires d’Afrique (Basset)/152
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LA TORTUE, L’HIPPOPOTAME ET L’ÉLÉPHANT[2]
a tortue alla dans l’eau et dit à l’hippopotame :
— Je suis capable de te tirer.
— Tu te trompes, dit-il ; tu es un petit animal et tu prétends que tu peux me tirer !
La tortue répliqua :
— Si tu veux, allons : nous prendrons un terme.
Ils le fixèrent à sept jours. Quand il fut établi, la tortue alla chez l’éléphant et lui dit :
— Je suis capable de te tirer et de descendre avec toi dans la mer.
L’éléphant répliqua :
— Tu es d’une petitesse démesurée : C’est moi qui te tirerai d’un seul coup.
— Fixons un terme, dit la tortue.
Ils le fixèrent à sept jours. Lorsque le matin du septième jour arriva, elle prit un câble, le donna dans l’eau à l’hippopotame qui en saisit une extrémité et donna l’autre à l’éléphant sur la terre.
Puis elle dit :
— Voici le moment de tirer.
L’éléphant et l’hippopotame commencèrent à tirer l’un contre l’autre jusqu’à ce qu’ils se fatiguèrent.
L’hippopotame dit :
— Je vais donner la main à la tortue, parce que c’est un homme.
L’éléphant en dit autant. Tous deux se rencontrèrent sur la route et commencèrent à crier :
— L’enfant d’un animal voulait nous faire périr par sa ruse : nous la ferons périr parce qu’elle nous a trompés.
La tortue se cacha et ils partirent : l’hippopotame retourna dans l’eau et l’éléphant sur la terre.