Contes populaires d’Afrique (Basset)/61

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E. Guilmoto, Éditeur (Les Littératures populaires, tome XLVIIp. 149-150).

XXIV. — MASAI[1]

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LOKITOYO[2]


Il y avait un homme qui s’appelait Lokitoyo et qui possédait une maison. Bien. Il alla se promener. Dans la maison était un ver. L’homme revint et arriva à la porte. Le ver lui dit :

— Je suis un être considérable, plus considérable que tout au monde. Voilà ce que je dis.

Alors Lokitoyo se sauva et appela la hyène.

Elle vint et cria :

— Qui est dans la maison de Lokitoyo ?

Le ver répondit :

— Moi, je suis un être considérable, plus considérable que tout au monde.

La hyène s’enfuit. Lokitoyo appela le léopard qui fit la même question et reçut la même réponse. Il s’enfuit. Il en arriva autant au lion, puis au rhinocéros, puis à l’éléphant, puis au buffle. Lokitoyo appela tous les animaux ; tous s’enfuirent. Il était triste et disait :

— Je ne puis pas l’éloigner, c’est un être considérable.

Il alla appeler la fourmi brune. Elle vint et dit :

— Qui est dans la maison de Lokitoyo ?

Le ver répondit :

— Moi, je suis une chose considérable, plus considérable que tout au monde.

— Bon.

La fourmi entra dans la maison. Le ver répéta la même chose. Quand elle entra, elle fit encore la même demande et reçut encore la même réponse. Mais elle entra et saisit le ver qui cria :

— Malheur !

Elle l’emporta dehors et le tua. Lokitoyo alla appeler tous les animaux pour qu’ils le vissent.

Mais la fourmi dit :

— Je suis plus forte qu’eux tous.

Le lion tua un animal dans la steppe et le donna à la fourmi.



  1. Les Masaï habitent dans l’Afrique Orientale anglaise, entre le lac Victoria-Nyanza et les montagnes du Kenia et du Kilimandjaro.
  2. Raum, Einige Masaï-Mærchen in Kimadschame, ap. Seidel, Zeitschrift für afrikanische und oceanische Sprachen, t. IV, Berlin, Reimer, 1895, in-4, p. 124-126.